Si Eto’o se décide d’enchanter son incroyable destin, il peut envisager la possibilité de se radicaliser, en faisant basculer la crise du foot en cours, en redoutable conflit politique. Je sais qu’autour de lui, ça se murmure.
Évidemment, il doit pouvoir s’attendre, si c’était le cas, à subir [avec une inédite violence ] les foudres des oligarques de Yaoundé ! À lui de voir !
Qu’on se le dise en toute franchise: les carottes sont cuites et le vin est tiré. Il n’est plus possible d’éviter le déshonneur à l’un ou l’autre bord, dans cette crise dont on aurait bien pu se passer. À l’issue de l’imbroglio en cours, quelqu’un y aura laissé des plumes. Cela ne fait plus l’ombre du moindre doute. Qui sera la 《victime expiatoire》dans ce dossier ? Samuel Eto’o, Narcisse Mouelle Kombi, ou Ferdinand Ngo’o Ngo’o ?
■ Si Eto’o parvient à imposer ses choix à la présidence de la République, c’est tout le régime de Yaoundé qui en sortirait affaibli; la fonction présidentielle fortement fragilisée aux yeux d’une opinion publique qui se demande « si le pays est toujours gouverné « ; et à quelques mois de l’élection présidentielle la plus complexe – pour dire le moins – de ces vingt dernières années au Cameroun. Connaissant le jusqu’au-boutisme du pouvoir, un rétropédalage est difficile à envisager. Sauf Si les instances internationales s’invitent à la crise.
■ Si Eto’o en vient à accepter un compromis ou, à se tasser au final, et au profit de l’Etat et de la présidence de la République, il aura non seulement renoncé au destin de《réformateur historique》 du football camerounais, auquel il semble si attaché; d’une façon presqu’obsessionnelle. Mais, aussi, perdra t-il la face, tout fier qu’il est, aux yeux de ceux qui voyaient en lui – dès son élection en Décembre 2021 – un homme courageux, puissant, capable d’exploits, et incarnant la rupture: ce sera la fin du messianisme du Fils de l’homme.
À bien observer les forces en présence, ma conviction profonde est que: au stade où nous sommes parvenus, la seule manière pour Samuel Eto’o de sortir de ce bourbier sans perdre la face, ni se renier, c’ est de précipiter son coming-out: passer d’ogre du foot, à bête politique assumée ! C’est ce que je crois.