La Direction de la cinématographie et des productions audiovisuelles du ministère des Arts de la Culture (Minac) confirme que le Cameroun a bien censuré la diffusion du film Barbie, accusé de pervertir les enfants.
Le Cameroun n’est pas le premier pays à censurer ce film de l’Américaine Greta Gerwig, arrivé dans les salles de cinéma le mois dernier, pour la même raison. L’Algérie, le Vietnam, le Liban ou encore Koweït avaient ouvert le bal des interdictions. Et tout laisse penser que cette liste n’est pas close.
Pathé BC Afrique, qui a obtenu le droit de diffuser Barbie sur le continent, craint justement des annulations à la chaîne. L’enseigne était congratulé pour avoir fleuré le bon coup. Car le blockbuster de Greta Gerwig a connu un démarrage en trompe en atteignant les 200 millions de dollars de recettes (environ 120 milliards de FCFA) après les premières diffusions, en Tunisie notamment. De même, au Cameroun, Pathé BC Afrique était convaincu d’attirer les foules dans les salles CanalOlympia. Mais la décision du Minac est venue tout interrompre.
Barbie met en scène les gammes de la poupée du même nom exploitée par la société Mattel. Le film raconte l’histoire d’une poupée expulsée du monde féerique de Barbie Land, qui décide d’aller chercher le bonheur dans le monde des hommes. À sa charge, on lui reproche sa légèreté capable d’influencer négativement les mœurs des enfants.
A l’instar des autorités des autres pays, qui l’ont censuré pour « atteinte à la morale publique », de nombreuses personnes au Cameroun lui reprochent une vision jugée extrême de l’émancipation des femmes : les « barbies » occupent toutes les fonctions traditionnellement réservées aux hommes, une seule d’entre elles est enceinte, les « Kens » sont relégués au second plan, se voyant refuser les plus hautes responsabilités.