Le ministre Paul Atanga Nji vient de demander aux gouverneurs et préfets d’appliquer l’interdiction de la commercialisation et de la consommation des pipes à eau qui sont plus dangereuses que la cigarette.
La nouvelle est difficile à inhaler pour les fidèles consommateurs de la fumée aromatisée dénommée Chicha. Le ministre de l’Administration territoriale vient de décider son interdiction sur l’ensemble du territoire national. Pour cause, qu’elle soit appelée pipe à eau, narguilé, chilam ou ghelyan, la chicha s’avère dangereuse. Bien qu’elle soit présentée comme inoffensive et prisée par les jeunes de 15 à 20 ans, au Cameroun, en Afrique, en Inde, la Shisha contient des produits nocifs, impropres à la santé.
Selon le ministère de la Santé publique, cette pipe des temps modernes se compose de 28% de tabac et 70% de mélasse. Ce dernier composant est un sirop contenant du sucre, des arômes tels que la fraise, la pomme ou la noix de coco, lui donnant un goût acidulé, qui trompe les adeptes de cette cheminée. D’autres produits tels les essences de fruit et du charbon y sont ajoutés.
Selon une étude menée au Cameroun, près de 46% de jeunes sont tombés sous le charme de cette fumée toxique sans ouvrir les yeux sur ses défauts. Or, une exposition de 45 minutes à une heure à la chicha permet de consommer 50 et 200 bouffées de fumée, ce qui équivaut à la consommation d’au moins une cigarette et demie de nicotine. Ce qui est aussi l’équivalent du monoxyde de carbone de 20 cigarettes, le goudron de 26 cigarettes et un volume de fumée de 40 cigarettes.
Ainsi, en consommant la chicha, les fumeurs s’exposent à la dépendance, à l’élévation du rythme cardiaque et de la pression artérielle, l’intoxication au monoxyde de carbone, la perte de conscience, etc. Certains des substances contenues dans la chicha sont cancérigènes.
Au regard de ces méfaits et pour sauver la jeunesse des conséquences néfastes de cette pipe importée, le gouvernement a interdit la chicha. Le défi à relever maintenant est celui de la mise en application de cette décision sur le terrain, les pipes étant installées depuis les snacks jusque dans les domiciles privés.