Modeste Mopa Fatoing a entamé hier mardi 16 février 2021 une visite de travail de quatre jours à Douala, pour présenter les nouvelles réformes fiscales. Mais le plus grand groupement patronal du pays a décidé de boycotter le Directeur général des impôts.
C’est la mésentente totale entre le Groupement Inter-Patronal du Cameroun et la Direction générale des impôts du Cameroun. En effet, la principale organisation patronale du Cameroun a décidé de boycotter la semaine de travail organisée par la DGI du 15 au 20 février 2021 à Douala.
Selon le quotidien Le Messager qui rapporte cette information dans son édition du 17 février 2021, certains adhérents du GICAM, qui ont tenu à garder l’anonymat, accusent les fonctionnaires de la DGI de se comporter «comme si le patronat était un appendice de leur administration et qu’ils pouvaient convoquer ses membres au pied levé la veille d’une rencontre, et parfois le jour-même. Et à titre d’exemple, ils brandissent l’invitation du DGI au président du GICAM datée du 12 février et réceptionnée au cabinet de ce dernier le vendredi 13 février en fin d’après-midi pour une rencontre prévue le 16 février…», apprend-on.
D’après ce quotidien privé, citant un autre membre, les thèmes retenus pour cette semaine de travail ont déjà fait l’objet de propositions du GICAM. « Il évoque enfin la courtoisie qui aurait pu guider les responsables de la DGI en associant le GICAM à l’organisation de ces journées. Face à tant de mépris répété, le mot d’ordre de boycott de ces journées a circulé et il se murmure qu’il en sera ainsi tant que la DGI n’intégrera pas que les entreprises méritent un minimum de considération », peut-on lire.
Le quotidien Le Jour qui y consacre également sa grande Une estime qu’on croyait que le GICAM et la DGI avaient fumé le calumet de la paix, mais voilà qu’à la faveur de la semaine de travail qu’organise la DGI dans la capitale économique, on découvre que le mal reste profond.
Pour le Messager, le GICAM reste un acteur de référence de l’économie nationale. Le journal rappelle que pour la seule année 2020, le GICAM aura été sur plusieurs fronts pour enrichir et réorienter le dialogue Etat-Secteur privé. « On peut rappeler à juste titre les propositions fortes du GICAM en matière de réformes fiscales pour aller vers une fiscalité de développement, le plan de relance proposé pour organiser une riposte appropriée face à la menace du Covid-19, l’analyse des conséquences de la crise sécuritaire du NOSO sur l’activité des entreprises en faisant ressortir le lien évident entre la sécurité et le développement. Le GICAM a su relever le poids que représente l’ensemble de ses membres à l’effort fiscal pour montrer qu’ils méritent un minimum de considération et que le partenariat avec la DGI, bien au-delà du dialogue proprement dit, devrait revêtir la forme d’une complicité à toute épreuve », maintient Le Messager.