Les ministres chargés des mines des deux pays sont en visite à Mbalam et à Nabeba , villes frontalières entre les deux Etats, dans le cadre du projet d’exploitation et transport du fer.
Ça faisait déjà longtemps que la concrétisation de ce projet se faisait attendre. Surtout que la convention minière et le permis d’exploitation ont été signés en 2012. Et l’espoir est venu de Yaoundé vendredi dernier, 25 février 2022.
Elle s’est matérialisée par la signature d’un contrat de partenariat avec la société Bestway Finance Limited. Le contrat fait état de la construction, le financement, la maintenance et l’exploitation de la ligne de chemin de fer.
Il est mentionné également la construction d’un terminal minéralier multimodal au port de Kribi. Ce qui permettra de transporter environ 100 millions de tonnes par an.
De quoi réconforte le ministre des Mines qui expliquait encore les critères recherchés dans la sélection du constructeur « Il est question de pousser la sélection vers des partenaires technico-financiers pour l’exploitation des mines, la construction du chemin de fer, la construction du terminal minéralier et les acheteurs de minerais de fer issus du site minier de Mbalam et celui de Nabeba ».
Pour davantage concrétiser ce projet, le ministre Gabriel Dodo Ndocké et son homologue congolais Pierre Oba sont dans la ville de Ntam (région de l’Est-Cameroun) aujourd’hui. Il s’agit d’une séance de travail qui s’articule autour de l’exploitation du gisement de fer transfrontalier Mbalam (Cameroun)-Nabeba (Congo).
Un gisement minier que recèle le Craton du Kasai au Congo et qui inclut les dépôts de Nkout et Mbalam au Cameroun.
C’est dans ce sillage, que les deux ministres durant leur voyage ont à l’ordre du jour de s’appesantir aussi sur la construction de la voie ferrée reliant Mbalam au port en eau profonde de Kribi. Ce chemin de fer reliant les deux pays va de Nabeba jusqu’à Kribi pour une couverture estimée à 510KM.
Des projets dont on estime la création d’environ 12.000 emplois directs. Et par ce projet, la zone Cemac a de quoi devenir la prochaine grande région de production de fer au monde. C’est en tout cas l’avis de Serge Yanic Nana, expert financier, spécialiste des financements des infrastructures, du secteur de la mine, de l’énergie et des transports.
« La zone CEMAC à une opportunité unique de devenir la prochaine grande région de production de fer au monde. Je considère que c’est un enjeu stratégique pour l’avenir de notre zone car elle regorge de ressources immenses. Nous pouvons dans 15 ans exporter 100 millions de tonnes de fer de la zone CEMAC. Et c’est dans cet esprit régional et stratégique que les termes des différents accords et conventions ont été négociés,» renseigne-t-il.