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Cameroun-produits pétroliers : l’enveloppe de subvention devient insupportable

  Le coût élevé de la subvention publique aux carburants pour faire baisser les prix à la pompe est à…

 

Le coût élevé de la subvention publique aux carburants pour faire baisser les prix à la pompe est à l’origine des perturbations d’approvisionnement en produits pétroliers, notamment le gasoil, constatées depuis quelques jours dans plusieurs localités.

Ladite subvention s’est élevée à 80 milliards de francs CFA (plus de 123 millions de dollars américains) pour le seul mois de juin 2022, et à 317 milliards de francs CFA (près de 488 millions de dollars) pour tout le premier semestre de l’année en cours.

Le maintien de la subvention de l’Etat en vue de soutenir les prix des carburants à la pompe, instaurée depuis 2008, est critiqué par le Fonds monétaire international (FMI) pour son inefficacité en matière de lutte contre la pauvreté et son coût budgétaire élevé, alors que la Banque mondiale juge cette subvention contre-productive car elle ne profite qu’aux riches.

Et l’institution de Bretton Woods l’a fait savoir aux autorités publiques, au cours des consultations conduites dans le pays du 15 au 29 juin 2022, au titre de la 2e revue du programme économique et financier en cours avec le Cameroun.

« Le coût élevé des subventions aux carburants serait difficile à maintenir dans le cadre des projections actuelles des prix internationaux du pétrole », a indiqué le FMI dans un communiqué récent, notant que la suppression progressive des subventions devrait s’accompagner d’un renforcement substantiel du mécanisme de transfert social en espèces en faveur des couches vulnérables.

Par ailleurs, à en croire le FMI, l’augmentation substantielle des subventions à la consommation des produits pétroliers est un obstacle à l’investissement public. « L’impact de la hausse des prix internationaux du pétrole sur le budget est mitigé. Car, l’augmentation des recettes pétrolières est plus que compensée par une hausse substantielle des subventions aux carburants (estimées à 2,9 pour cent du PIB, contre 0,5 pour cent en 2021) visant à maintenir inchangés les prix de détail administrés des carburants. L’augmentation du coût des subventions est donc compensée par la réduction d’autres dépenses, notamment celles consacrées aux projets d’investissement ».

En clair, de l’avis de cette institution de Bretton Woods, en faisant passer, dans la loi de finances rectificative de l’État de juin 2022, la dotation dédiée à la rubrique « subventions et contributions » de 265,4 à 625,4 milliards de FCFA, dont 480 milliards destinés à subventionner la consommation des produits pétroliers blancs (soit une hausse de 300% par rapport au budget initial), l’État du Cameroun se prive de financements qui auraient pu être orientés vers l’investissement public.

Depuis 2012, le FMI a suggéré au gouvernement camerounais de supprimer ces subventions. Selon une analyse de cette institution financière publiée cette année-là dans les Cahiers économiques, édités par sa représentation au Cameroun, lesdites subventions profitent davantage aux riches qu’aux pauvres.

Cette subvention était seulement de 145 milliards de F en 2010, de 300 milliards de F en 2012. Selon les chiffres récents, seulement pour les 6 derniers mois, le Cameroun a dépensé 317 milliards de F pour ladite subvention.

Gaston Eloundou Essomba a indiqué que pour assurer l’approvisionnement des stations-service, une grande quantité des carburants était progressivement déchargée et mise à la disposition des distributeurs, et une autre serait disponible dans les prochains jours. Entre l’enveloppe de subvention très lourde et la flambée de prix des pétroliers à l’échelle internationale, on est tenté de se demander combien de temps ça va durer. Mais le dit-on très souvent « impossible n’est pas Camerounais », attendons de voir.

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