Le corps, sans vie, du directeur de la radio Amplitude FM à Yaoundé, kidnappé le 17 janvier 2023, a été retrouvé dans la périphérie de Yaoundé.
C’est la célèbre écrivaine franco- camerounaise Calixte Beyala, qui la première, donne un coup de pied à la fourmilière. «Le pire est arrivé à notre frère et ami Martinez Zogo : que les dirigeants prennent leurs responsabilités et annoncent aux Camerounais la vérité », a-t-elle écrit ce samedi, sur son mur Facebook.
Aux premières heures de ce dimanche, les images insoutenables d’un cadavre, tout nu, fait le tour des réseaux sociaux. Il est identifié comme celui de Martinez Zogo, le célèbre animateur de l’émission « Embouteillage » qui a été kidnappé mardi soir 17 janvier dans la capitale « par des hommes cagoulés », avait alors indiqué le lendemain de sa disparition le Syndicat des journalistes indépendants du Cameroun (SYNAJIC). Les circonstances de sa disparition sont restées floues.
Selon Reporters sans frontières, son enlèvement s’est produit devant la gendarmerie de Nkol-Nkondi, en banlieue de Yaoundé. Vers 20h, un vacarme à l’entrée du poste attire l’attention des forces de l’ordre. Les gendarmes découvrent la voiture du journaliste Martinez Zogo, la carrosserie accidentée comme si le conducteur avait tenté d’enfoncer le portail. Au même moment, ils aperçoivent un véhicule noir qui s’éloigne.
Depuis, « les deux téléphones du journaliste sont coupés », précise le Réseau des patrons de presse du Cameroun. Une suite d’événements qui laissent penser à un kidnapping. Dans son communiqué, RSF condamne un « enlèvement brutal ».
Pour sa part, le gouvernement a indiqué « suivre la situation avec tout l’intérêt qu’elle mérite » et que « des instructions ont été données afin que toute la lumière soit faite » sur cette affaire.
Ces dernières semaines, dans le pays de Paul Biya où la corruption est endémique, Martinez Zogo, connu pour son «ton satirique» et ses enquêtes, avait accusé des personnalités haut placées de détournements de fonds publics.