Le parti de Maurice Kamto les accuse de faire appel au coup d’Etat militaire en cas de victoire de ce dernier à l’élection présidentielle.
Patrick Philippe Rifoe et Yves Bienvenu Abama Hikorong du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) sont visés par deux plaintes du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Dans un communiqué en date du 06 octobre dernier, le secrétaire général du MRC, Me Ndong Christopher Mveh informe les militants de son parti que ce dernier a saisi le tribunal de grande instance du Mfoundi contre ces deux communicants du Rdpc pour un motif commun : « leur appel au coup d’Etat militaire au cas où le candidat du MRC sortirait vainqueur à l’élection présidentielle, notamment celle de 2025 ».
Ce qui revêt désormais les allures d’une affaire judiciaire prend source sur un plateau de télévision. Au cours d’un débat le 03 septembre 2023 sur la chaîne Equinoxe TV, Patrick Rifoe est intervenu pour répondre à une question se reportant à l’hypothèse d’un coup d’Etat au Cameroun. Dans un contexte de prolifération des coups d’Etat en Afrique, le communicant a déclaré que « s’il arrivait par impossible que le MRC remporte les élections, je m’attends à ce que l’armée s’y oppose fermement ». Selon lui, au MRC, « on insulte l’armée tous les jours », « on la traite de tous les mots » et cette armée républicaine ne saurait consentir à une collaboration avec un parti antirépublicain, a poursuivi le débateur.
Comme lui, Yves Bienvenu Abama Hikorong a soutenu cette thèse via le réseau social Facebook. Selon le communicant du Rdpc, « si le MRC ou un parti ayant investi le président du MRC gagne, il y aura automatiquement un coup d’Etat », à l’opposé d’autres partis politiques pour lesquels l’armée se mettra au service si jamais il gagne l’élection. Parce que « L’UPC, le SDF, l’UNDP, le PCRN, l’AFP et autres n’ont jamais insulté l’armée de ce pays », soutient-il.
Pour le moment, le MRC attend le déclenchement de la procédure judiciaire après l’introduction de ses deux plaintes. L’on pourrait assister dans les prochains jours à la première comparution des deux communicants du parti du flambeau ardent devant les juges. Quant aux prophéties des coups d’Etat au Cameroun, le gouvernement a promis des poursuites judiciaires à ceux qui continuent de les faire via les médias. Tout compte fait, le débat politique va sans doute s’intensifier à mesure que les élections de 2025 approchent.