Les rumeurs ont fait état de Franck Biya et de Samuel Eto’o, de potentiels candidats à la succession du président Paul Biya à la tête du Cameroun. Mais l’un et l’autre, à mesure que le scrutin approche, réaffirment leur soutien au candidat naturel du Rassemblement démocratique du peuple camerounais.
La question ne se pose plus. Une fois de plus, Samuel Eto’o Fils dit non à sa candidature à la présidentielle de 2025. Le président de la Fédération camerounaise de football continue de soutenir l’actuel chef de l’Etat. Désormais, plus aucun débat. « Oui, en 2018, j’ai voté pour le Président Paul Biya. Et je lui conserve mon soutien indéfectible. Je l’assume ». Parole de l’ancien capitaine des Lions indomptables, inscrite dans une mise au point rendue publique le 13 juin 2024.
Interrogé en février dernier sur le sujet sur France 24, Samuel Eto’o répond : « La majorité des problèmes que je rencontre, c’est parce qu’on me prête l’intention de devenir chef d’État au Cameroun ». Il ajoute Aujourd’hui, j’ai tellement de choses à faire que ce n’est pas quelque chose qui traverse mon esprit ».
Voilà qui renforce la distance entre l’ancien attaquant adulé par une bonne franche de la population camerounaise et le siège présidentiel au sommet de l’Etat, occupé par le président Paul Biya depuis plus de 42 ans. Le fils de Ngambè dans la Sanaga-Maritime recentre le jeu au moment où certains, animés par le besoin du changement de l’équipe dirigeant l’appareil d’Etat, lui lancent des appels à candidature à l’élection prévue en 2025. Et d’autres, ambitieux de conserver leurs positions privilégiées au sein du système, sont soupçonnés de s’entourer de coéquipiers et supporteurs pour tacler sans cesse le jeune dirigeant sportif dans le but de l’envoyer aux vestiaires et le maintenir à l’écart du terrain politique national.
Mais que « non, je ne laisserai personne me priver de mes droits de citoyen », lance l’ancien Lions qui se veut clair. « La présidence de la Fecafoot n’est pas un tremplin pour accéder à la présidence de la République. Je le redis haut et fort : Moi Samuel Eto’o fils, je ne suis pas candidat à la présidence du Cameroun. Cette déclaration me semble nécessaire pour que cesse la focalisation malsaine sur ma modeste personne. Elle fait souffrir ma famille, fait peur à mes amis, entrave notre projet sportif et fait peser une menace sur ma sécurité ».
Franck surprenant à Nice
Bien avant cette clarté de Samuel Eto’o, les soupçons ont pesé sur Franck Biya, fils ainé du président Paul Biya. Nombreux l’ont considéré comme dauphin de son père, alors qu’il a commencé à multiplier des sorties publiques aux côtés des plus proches collaborateurs du chef de l’Etat ou dans une démarche personnelle en compagnie de proches. Des mouvements de soutien ont tôt vu le jour pour préparer le terrain en imprimant le nom de leur « candidat » dans l’opinion.
La réaction de Franck Biya a surpris quelques-uns. Le 06 novembre 2023 à Nice en France, le fils du père a fait sa première sortie officielle aux sujets de ses ambitions politiques. Je ne souhaite pas intervenir d’un point de vue politique, parce que politiquement, j’ai un devoir de réserve que vous comprenez sans doute très bien (…) Nous avons ce que l’on appelle leader naturel du parti qui reste le même. Il nous faut rester dans son sillage et essayer de l’accompagner ».
Ainsi donc, ni Samuel Eto’o ni Franck Biya ne seront candidats en 2025. Ils soutiennent le chef de l’Etat Paul Biya qui n’a pas encore dit son dernier mot.