A l’approche de la clôture de la révision des listes électorales pour le compte de l’exercice 2024, de nombreux jeunes camerounais n’ont pas encore pu se faire enrôler. Des raisons divergent.
Neuf jours séparent les citoyens de la clôture des inscriptions sur les listes électorales. Elections Cameroon, l’organe chargé d’inscrire les potentiels électeurs, rappelle chaque jour, dans un compte à rebours, que les inscriptions s’achèvent le 31 août 2024. Mais, huit mois après le lancement de l’opération de révision des listes électorales, des jeunes camerounais ont entendu l’écho qui mobilise la masse. Mais ils n’ont pas encore pu se faire enrôler auprès des agents d’Elecam. Considérés comme retardataires pour le compte de l’année 2024, certains ont des raisons.
Temps et communication accusés
Linda, jeune d’une vingtaine d’années habitant la capitale Yaoundé, n’a pas pu créer un espace de temps pour aller vers les équipes mobiles déployées dans la ville. Travailleuse, elle n’a que sa pause d’une heure en mi-journée. La seule fois où elle a tenté de se faire enrôler à Mobil Kondengui, elle est arrivée vers 17heures venant de son lieu de travail. L’équipe mobile d’Elecam avait déjà quitté les lieux. « Depuis ce jour-là, je n’ai pas eu le temps d’aller vers un poste d’enrôlement ». Comme elle, Jean Bosco, jeune de 25 ans, habitant la ville de Douala, dit être en retard pour une raison précise. « Je ne connais pas le calendrier de déploiement des agents d’Elecam sur le terrain. J’ai toujours cherché ce programme, mais je ne l’ai pas trouvé jusqu’ici. J’ai toute la volonté de me faire inscrire pourtant, car je veux voter en 2025 », déplore-t-il au téléphone.
Mauvaise organisation, un obstacle
En dehors de ces jeunes qui veulent s’inscrire pour la première fois, d’autres éprouvent quelques difficultés pour obtenir un transfert vers leur nouveaux lieux de résidence après l’inscription dans leur ancienne résidence. Rachelle en fait partie. Inscrite en 2016 dans une commune du département du Nkam, elle voudrait obtenir le transfert pour la commune d’arrondissement de Yaoundé 5. Mais, elle a déjà fait le déplacement vers deux points d’Elecam sans succès. D’abord, le personnel lui a demandé d’aller vers les équipes mobiles. Puis, il lui a été demandé d’aller voir à la mairie de Yaoundé 5. Bien que la difficulté se présente, « je vais me faire inscrire avant le 31 août », rassure-t-elle.
Jeunesse désintéressée
Cependant, d’autres jeunes n’ont aucune volonté de participer à la vie politique de la nation. Pour l’une, « à quoi cela sert-il d’aller s’inscrire sur les listes électorales ? Le vote ne change rien. Rien ne va dans ce pays. Vous allez me dire que c’est en allant voter que les choses changent. Mais ça ne m’intéresse pas ». Pour l’autre, « Je n’aime pas aborder la question relative aux élections ». Désintérêt ou réticence, bon nombre de jeunes en âge de voter ne pensent pas participer aux prochaines consultations. Or, les partis politiques disent compter sur eux pour relever le fichier électoral à plus 8,5 millions d’électeurs et opérer un changement de cap au Cameroun. Pour cela, ils doivent encore travailler pour casser la réticence. Les hommes politiques devraient encore les encourager à être prêts comme Geovani Nii, jeune de 27 ans, qui est inscrit depuis 2018. Il attend maintenant la convocation du corps électoral pour « participer à la construction du pays » par le choix les dirigeants.