Jean-Baptiste Atemengue accuse le ministre des Enseignements secondaires de négliger les établissements scolaires de sa commune de compétence.
Dans une prise de parole publique, le maire de Ngoumou, Jean-Baptiste Atemengue, s’en prend au ministre des Enseignements secondaires au regard du délabrement des lycées de sa localité. Dans la vidéo en circulation, l’élu local ne passe pas par quatre chemins pour dénoncer l’abandon par le pouvoir central, des établissements scolaires publics de sa localité. « Lorsque j’ai visité des salles de classe d’un lycée d’enseignement général j’ai failli couler les larmes dans la boue et cette poussière (…) Il est inadmissible de laisser l’école publique dans cet état (…) car, elle a la vocation de relever les enfants issus de nos petites classes. C’est l’école publique qui doit fabriquer les destins », déclare le maire.
« Nos parents ici n’ont pas des millions pour aller payer les écoles privées. Ils n’ont que ces lycées publics. Quand on atteint un taux de réussite de 00% au BAC ça veut dire qu’il y a un échec total du système et c’est inadmissible », dénonce le chef de l’exécutif municipal qui dénonce la confiscation des ressources par le ministre des enseignements secondaires au détriment des collectivités territoriales décentralisées. Pour lui, si le gouvernement mettait 10% du budget alloué aux enseignements secondaires pour l’investissement et transférait le montant aux conseils régionaux, l’on aurait des établissements réhabilités et propres.
« Si le conseil régional avait 30 milliards, il n’y aurait pas de poubelles comme ça au lycée. Moi je ne mettrai pas mon enfant dans une poubelle comme ça. Mon enfant ne peut pas étudier dans une poubelle comme ça. Il faut que dans l’enseignement secondaire, la décentralisation avance et que les enseignants et les ressources, on les mette à la disposition du conseil régional », termine le magistrat municipal.
Le maire issu du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti proche du pouvoir, engage par cette sortie, une lutte en faveur du transfert de ressources du pouvoir central aux collectivités locales. En effet, malgré des dispositions du cadre légal, les ressources ne sont pas encore toutes transférées. Les exécutifs communaux et régionaux se plaignent d’être bloqués dans la réalisation de leurs projets de développement. L’examen au Parlement du projet de loi portant fiscalité locale est l’une de solution à ce manquement. La loi permettra aux collectivités de disposer davantage de ressources propres.