Politique



Respecter le drapeau du Cameroun

La Constitution, loi suprême, consacre le drapeau tricolore, emblème que les citoyens et administrations ne respectent pas toujours. Il faut sévir pour sauver son honneur.

L’émotion et la réaction républicaine provoquées par la « méprise » ou « l’erreur » de TV5Monde le 23 janvier 2024 sont salutaires. Elles méritent de se prolonger. Elles amènent à mettre sur le tapis d’autres formes « d’impairs » à l’encontre du drapeau et partant, de la souveraineté du Cameroun. Des faits que l’indignation collective doit aussi viser. Mais qui ne semblent pas susciter la condamnation d’un citoyen ou d’une institution. Quelques trois cas parmi tant d’autres illustrent bien cette constatation.

D’abord, dans la cour des chefferies traditionnelles, des établissements scolaires, des administrations publiques flottent un drapeau qui suscite la confusion. Il renvoie à tout, sauf à la République du Cameroun. Avec le temps, l’étoffe a perdu son éclat. Elle s’est délavée. Ses couleurs ont changé. L’on ne reconnait plus le vert, ni le rouge, ni le jaune, encore moins l’étoile dorée, des couleurs consacrées par le préambule de la révision constitutionnelle du 18 janvier 1996.

Parfois, la plaie est plus profonde. Ce morceau de tissu aux couleurs indescriptibles, présente des déchirures. Des lambeaux flottent au vent au regard de tous, sans gêner ni inquiéter personne. Ce qui renverrait à la partition, à la vieillesse, ou à la faiblesse de la République. Pourtant la Constitution est claire à ce propos. Le Cameroun est un Etat unitaire. L’Etat du Cameroun est un et indivisible. La loi fondamentale est ferme sur l’indivisibilité du pays. Et les Forces de défense veillent à l’intégrité du territoire. Par ailleurs, quelques fois, sans cause, l’étoffe est en berne. Position adoptée lorsque la nation est en deuil.

Ensuite, au Cameroun, l’on se sert des couleurs du drapeau comme une vulgaire bande lors des cérémonies d’inauguration des infrastructures. Des responsables de l’administration publique depuis le sommet de l’Etat ont pris pour habitude de tenir des ciseaux, de couper « le drapeau » en morceaux. Souvent, à tort, l’assistance applaudit, acclame le geste, sans se rendre compte de la « méprise ». Pourtant, l’acte témoigne d’un comportement irrévérencieux envers la République. Mais cela ne gêne pas en réalité des institutions.

Enfin, des personnes et personnalités ont tendance à braver les couleurs nationales par divers actes. Certaines s’amusent lors des cérémonies de levée de ces couleurs. D’autres, n’ont pas de crainte à détourner les fonds publics sous le drapeau flottant au-dessus des institutions et entités publiques pour lesquelles ils travaillent. De nombreuses autres encore, portant ces couleurs sur leurs uniformes, s’amusent à extorquer des sous aux citoyens. Ils se servent des positions titres privilégiés que l’Etat leur confère pour écraser les faibles qu’ils doivent plutôt servir et protéger. L’on ne peut oublier le fait pour certains d’utiliser le drapeau comme rideaux de leurs portes ou fenêtres, ou encore d’habiller les mototaxis aux vert-rouge-jaune. Et des formes de d’irrespect contre le Drapeau et la Nation sont légion.

Ainsi, il revient à tous et à chacun, aux 28 millions de Camerounais de respecter et de protéger cet emblème national ainsi que les autres. Il revient aux autorités compétentes de restaurer le respect dû au drapeau. Elles doivent pour cela ordonner le retrait des pièces déchirées ou délavées sur l’entendue du territoire, l’interdiction de la coupure des couleurs nationales lors des cérémonies d’inauguration. La puissance publique doit aussi administrer la correction à ceux qui s’amusent de toutes les façons à déshonorer les symboles nationaux.

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