Cameroun : mandat prorogé du directeur national de la Beac

On parlait déjà du torchon qui brûle entre l’instance monétaire et le Cameroun. Mais la prolongation du mandat de Blaise Nsom pourrait calmer les tensions. Le directeur national de la Beac conserve son poste à la tête de la représentation nationale de l’institution pour six mois encore.

On est passé à côté d’une tension entre la Banque des Etats d’Afrique Centrale, Beac et le gouvernement camerounais. Elle devait faire suite au départ de Blaise Nsom. Ce dernier ayant atteint l’âge de la retraite.
C’est dans ce contexte qu’il y a un peu plus d’un mois, le Gouverneur de la Beac, Abba Mahamat Tolli décidait de nommer deux adjoints au directeur national de l’institution. Ces derniers étaient Achille Zogo Nkada, premier adjoint en charge du pôle études et contrôle bancaire et Emmanuel Asafor Cho, second adjoint en charge du pôle exploitation.
Leurs nominations revêtaient l’objectif d’assurer l’intérim après le départ à la retraite de Blaise Nsom. Un départ qui était alors prévu pour le 01 février 2022. Mais, le ministre camerounais des Finances Louis Paul Motaze s’était opposé à cela.
Sous sa casquette d’autorité monétaire nationale, Louis Paul Motaze avait souligné « sans interférer ni ignorer vos prérogatives, et en toute conformité avec les hautes directives, et reçues des autorités camerounaises, nous avions souhaité une prorogation additionnelle, pour une durée d’un an, des activités de M. Blaise Eugène Nsom ».
Une demande qui a pesé sur la balance mais n’a pas totalement eu l’effet escompté. Car au lieu des un an demandé par l’autorité monétaire nationale, c’est six mois de plus qui ont été accordés à l’actuel directeur national de la Beac. Une période qui laisse le temps aux autorités camerounaises de trouver son remplaçant.
Blaise Nsom occupe le poste de directeur national de la Beac au Cameroun depuis août 2019. Il a occupé auparavant dans la même structure le poste de directeur central en charge des systèmes et des moyens de paiement. Mais également les fonctions qui lui confiait la charge du patrimoine, des investissements, des études et de la stabilité financière de la Beac ; où il a également été responsable de l’audit.
L’actuel directeur national est titulaire d’un diplôme d’étude approfondie en analyse monétaire et finance obtenu à l’université de Poltiers en France.

Quels sont les meilleurs domaines pour effectuer un bon placement financier en Afrique ?

Les placements financiers sont parmi les meilleures options pour s’assurer des revenus intéressants et se mettre à l’abri du besoin.

 

 

Que ce soit dans le secteur primaire, secondaire ou dans un quelconque autre secteur, il existe une multitude d’options en termes d’investissements. Découvrez dans cet article les meilleurs domaines pour un bon placement financier en Afrique.

L’immobilier

Le domaine de l’immobilier fait partie des plus sûrs et des plus fiables pour un placement financier. En effet, durant ces dernières années, celui-ci s’est énormément développé au point de susciter de plus en plus de l’intérêt. Un nombre considérable de clients sollicitent des biens tels que : des parcelles, des bâtiments et bien d’autres propriétés immobilières. Cela fait de lui un secteur très attractif et rentable.

L’avantage d’un placement immobilier réside aussi dans le fait que ce dernier est presque à 100 % sécurisé. En réalité, les investissements immobiliers font partie des très rares placements qui vous garantissent presque toujours un très bon retour sur investissement. Majoritairement en Afrique, il vous permettra de vous faire d’énormes profits au bout de quelques années seulement.

Les locations meublées

En général, quand on parle d’investissements immobiliers, on aborde la question sans tenir compte de certaines spécificités. C’est d’ailleurs dans les cas particuliers que figurent les locations meublées qui sont une catégorie assez singulière. Spécialement en Afrique, les locations meublées présentent une excellente rentabilité.

D’abord, il faut parler de la location d’appartements meublés classiques destinés à abriter majoritairement des voyageurs à la recherche d’un lieu agréable et confortable. Ensuite, il faut mettre en exergue la location de résidence. Celle-ci englobe principalement la location de maisons de vacances ou de séjour. Enfin, il faut aussi prendre en considération les locations de bureaux. Elles sont assez fréquentes et tout aussi rentables. Quelle que soit l’option que vous aurez choisie, la durée du bail dépendra uniquement des termes que vous aurez fixés.

L’agroalimentaire

En Afrique, le secteur agroalimentaire se présente comme étant de très loin l’un des plus rentables. À ce sujet, il est essentiel de noter que deux facteurs favorisent particulièrement cet état de choses. D’abord, il faut souligner l’abondance de terres vierges sur le continent. La présence d’une multitude de terres à la fois vierges et cultivables partout en Afrique est l’un des principaux éléments qui motivent le développement progressif de l’agroalimentaire durant ces dernières années.

Ensuite, il faut parler de la demande d’un point de vue alimentaire qui est sans cesse croissante sur le continent. Par conséquent, le secteur agroalimentaire reste l’un des plus fructueux, surtout pour faire un grand investissement en Afrique.

Les monnaies électroniques

Même quand on est en Afrique, impossible de faire sans les cryptomonnaies ! Elles sont quasiment l’avenir de l’économie du numérique. Au fur et à mesure que le temps passe, celles-ci s’imposent de plus en plus dans la société moderne au point d’y occuper désormais une place de choix. Vous avez donc la possibilité d’investir dans la cryptomonnaie, quelle que soit votre situation géographique.

L’avantage que cela présente pour un Africain, c’est avant tout la possibilité de démarrer avec un faible capital. Les monnaies électroniques sont donc une forme d’investissement très ouverte et accessible à tous les individus. Les cryptomonnaies les plus populaires aujourd’hui sont le bitcoin, le bitcoin cash, l’ethereum, le dash, etc.

Selon vos préférences et les moyens dont vous disposez, vous aurez la possibilité d’opter pour l’une ou l’autre des multiples possibilités offertes. Prenez donc le soin de bien analyser chaque option et de sélectionner le placement idéal selon vos objectifs à court, moyen et long terme.

Commerce illicite en Afrique : le déploiement d’outils de traçabilité suscite de nombreux espoirs

Sur le continent africain, où sévit le fléau de l’économie parallèle, des systèmes de traçabilité sur les produits soumis aux droits d’accise, soit un impôt indirect qui touche la consommation de certains produits spécifiques (tabac, alcool etc.), permettent de protéger les États et les consommateurs.

 

D’après un rapport de l’Organisation de coopération et de développement (OCDE) de 2018, le commerce illégal ferait perdre 50 milliards de dollars à la seule Afrique de l’Ouest. Biens culturels, espèces sauvages, ivoire, c’est en réalité tout le continent africain qui doit faire face à ce fléau. Les flux financiers illicites qui peuvent prendre différentes avatars (évasion fiscale, contrebande, contrefaçon etc.) fragiliseraient les consommateurs en leur proposant des produits potentiellement dangereux et les Etats en les privant d’une très importante manne financière.

De nombreux gouvernements cherchent par tous les moyens à réduire ces pratiques. Certains outils ont fait leur preuve, comme SICPATRACE, un système de traçabilité proposé par la société suisse SICPA et déployé dans une vingtaine de pays. Cette solution permet de surveiller l’ensemble des chaines d’approvisionnement via un système de suivi et de traçabilité des marchandises.

L’exemple togolais

D’après un rapport publié par le ministère de l’Économie et des Finances du Togo en 2021, des résultats encourageants ont été observés dans ce pays d’Afrique de l’Ouest situé dans le golfe de Guinée, avec une augmentation de 35% sur la collecte des droits d’accises pour les bières et le tabac. D’après l’Office Togolais des Recettes (OTR), le commerce illicite s’élevait autrefois à près de 14 milliards de FCFA par an, soit presque 22 millions d’euros. Le flux d’importation de cigarettes et de bières, qui échappe au contrôle fiscal, atteint respectivement 40% et 80%, pour un montant estimé à 2,5 (4 millions d’euros) et 3,5 milliards (5 millions d’euros) de FCFA de pertes annuelles.

Un manque à gagner considérable, auquel le gouvernement togolais a souhaité mettre un terme avec la solution automatisée de marquage (SAM) en septembre 2020 proposée par SICPA, une solution technologiquement identique à celle planifiée pour le Cameroun, afin de lutter contre le commerce illicite et de promouvoir une économie légitime. Le nombre d’opérateurs économiques enregistrés dans la SAM, qui ont donc régularisé leur situation fiscale, permet ainsi de rétablir les bases d’une saine concurrence entre opérateurs économiques. Un opérateur qui a régularisé sa situation fiscale va de fait régler les montants liés à la TVA et à l’impôt sur les sociétés.

Des succès en Tanzanie, en Ouganda et au Kenya

En Afrique de l’Est, les autorités fiscales tanzaniennes (TRA) ont mis en place SICPATRACE en 2019 pour lutter contre le commerce illicite. La collecte des droits d’accise est passée de 24 milliards de dollars en janvier 2019 à 28 milliards de dollars en avril de la même année après l’introduction du système par le TRA. En 2020, le TRA a fait état d’une augmentation de 34% de la collecte des recettes. En Ouganda, plus de 200 producteurs utilisent le système de marquage. Les autorités ougandaises (URA), quant à elles, enregistrent depuis avril 2021 une croissance de 11,6 % par rapport à l’année précédente dans la collecte des droits d’accises locaux auprès de 211 fabricants utilisant le système de marquage.

En novembre 2021, les autorités kenyanes (KRA) ont dépassé leur objectif de collecte de recettes, malgré l’impact du COVID sur l’économie. D’après un rapport de la Banque mondiale, la mise en œuvre du système a entraîné une augmentation des recettes fiscales sur le tabac. Les autorités ont signalé une augmentation de 76% des ventes légitimes de cigarettes et de cigares entre 2013 et 2016. Au cours de l’exercice 2016/17, les recettes des droits d’accise sur la bière et le tabac ont augmenté de 13,3 %, tandis que les recettes des droits d’accise sur les spiritueux ont augmenté de 22,7 %. La KRA attribue cette croissance à une meilleure conformité permise par le système de traçabilité. Le FMI a également félicité le Kenya pour sa lutte contre le commerce illicite.

Alors que la contrebande de carburant autour des pays africains producteurs de pétrole fait la Une des journaux et que le trafic de cigarettes ne faiblit pas au Sahel, l’enjeu de traçabilité de ces produits de consommation n’a pas fini d’être au premier plan des préoccupations gouvernementales en Afrique.

Pourquoi Bolloré quitte la gestion des ports africains et quelles leçons en tirer ?

Par Eugene Nyambal

Bolloré cède ses activités portuaires et logistiques en Afrique parce que les temps ont changé. Les scandales se sont multipliés, la concurrence est plus forte, de nouvelles générations sont arrivées aux affaires en Afrique et en France tandis que le fils Cyrille Bolloré qui reprend la tête du groupe a moins d’appétence pour l’Afrique que le patriarche Vincent Bolloré qui est aujourd’hui l’un des principaux soutiens de Mr. Eric Zemmour, candidat aux élections Présidentielles en France.

Le Groupe cède ses activités Bolloré Africa Logistics à l’armateur suisse MSC, numéro deux mondial du fret maritime pour un montant de 5,7 milliards d’euros. Bolloré Africa Logistics gère les activités de transport et de logistique du groupe en Afrique, avec une présence dans 42 ports, 25 terminaux et 3 concessions ferroviaires et un chiffre d’affaires de  2,1 milliards d’euros en 2020 (8,5 % de l’ensemble du groupe) et 20 800 salariés.

Le Groupe Bolloré a renforcé ses activités en Afrique en deux phases. En premier, le groupe familial repris par Vincent Bolloré en 1981 a pris le contrôle de groupes tels que la Scac ou l’armateur Bordelais Delmas-Vieljeux qui opéraient en Afrique depuis la colonisation. 

Mais le groupe Bolloré est devenu la porte d’entrée du fret de marchandises et le principal acteur dans la gestion des ports africains grâce aux programmes de privatisation du FMI et de la Banque mondiale imposés aux pays africains dans les années 1990. C’était l’époque du «bradage historique» destiné à élargir les parts de marchés des entreprises occidentales et capter les ressources des pays pauvres. J’ai vu des cadres arriver des grandes entreprises Européennes dans le cadre de programmes d’échanges avec  la Banque mondiale pour piloter des programmes de privatisation en Afrique dans les secteurs d’ activités de leurs employeurs. 

Compte tenu du projet de pipeline pour l’exploitation du pétrole Tchadien, Bolloré a mis en place une gestion un modèle d’exploitation intégré à travers la reprise du PAD, des Chemins de fer et des produits de rente (Socapalm) en s’ appuyant sur ses connexions politiques en France et en Afrique et sur la complaisance complice des bailleurs de fonds. Par conséquent. Le désengagement de Bolloré va également toucher les activités susmentionnées qui ne font plus partie des priorités stratégiques.

Les activités africaines de Bolloré lui ont permis de s’installer au cœur du capitalisme français en rachetant des grands groupes opérant dans les services à forte valeur ajoutée (Vivendi, Canal Plus, etc.) et de devenir l’un des hommes les plus riches en France. En contrepartie, le Groupe Bolloré offrait quelques T-shirts aux Africains ou sponsorisait quelques panneaux solaires dans les Universités africaines.

L’armateur Suisse MSC qui reprend les activités africaines de Bolloré n’effectue pas un voyage en solitaire. Il peut s’appuyer sur un autre groupe Suisse (la SGS) que le FMI et la Banque mondiale avaient imposé aux Africains dans les années 1990 dans le cadre des privatisations. Sous le prétexte de la corruption systémique des douaniers Africains et de la nécessité d’augmenter les recettes douanières, le FMI et la Banque mondiale ont obligé les pays africains à se faire accompagner par la  SGS pour le contrôle, la vérification, l’analyse et la certification des produits qui arrivent aux ports gérés par Bolloré et d’ autres opérateurs occidentaux.

Bolloré cède aussi ses activités portuaires en Afrique pour les raisons additionnelles suivantes :

     – Le conflit prolongé en France entre Vincent Bolloré et le Président Macron sur les querelles de leadership entre le politique et l’économique en Afrique : l’homme des réseaux Françafricains (Chefs d’Etat) contre un jeune président moins lie à la Francafrique et ayant une faible tolérance face aux initiatives solitaires de Bolloré en Afrique.  

     – La multiplication des procès en France qui montrent que Vincent Bolloré a été lâché par le pouvoir politique comme porte drapeau de la France en Afrique (procès en correctionnelle malgré son accord pour payer une amende de 12 millions d’euros dans le cadre d’un « plaider coupable » visant à éviter un procès pour corruption).

     – Des revers en Afrique depuis quelques années avec une concurrence asiatique (Groupe Olam); le retrait de la concession du port de Douala que Bolloré détenait depuis 2005 et la bataille judiciaire avec le PAD au Cameroun. 

   –  La multiplication des scandales de corruption: Togo, Guinée, Cameroun, etc.

   – Un environnement moins favorable en Afrique : érosion du soutien des anciens chefs d’Etat (Professeur Alfa Conde, etc.) arrivée de nouvelles générations aux affaires (bataille judiciaire avec le PAD, hostilité de certains chefs d’Etat comme le président Talon du Bénin ayant fait capoter le projet Bolloré de construction d’une ligne ferroviaire de 3 000 km, traversant plusieurs pays.

    – Le prix d’ achat généreux de 5,7 milliards d’ Euros offert par le  groupe Suisse MSC (plus de 2 ans de chiffre d’ affaires de Bolloré Africa Logistics) qui permettra au groupe Bolloré d’avoir du cash-flow pour investir dans ses activités plus lucratives (télé, luxe) et d’ accompagner son redéploiement en Europe et en Asie sans la contrainte de réaliser les investissements promis depuis des décennies dans ses activités portuaires en Afrique 

 

Conséquences de la vente des activités portuaires de Bolloré Afrique :

Il ne suffit pas de reprendre les activités de Bolloré pour résoudre les problèmes liés à la gestion des ports en Afrique. C’est tout l’écosystème qu’il convient de transformer en prenant en compte l’arrivée d’un nouvel opérateur Suisse qui rejoindra la SGS, une autre entreprise Suisse.

En premier, il est important d’élaborer un plan stratégique de modernisation de nos ports, le Port autonome de Douala en particulier dont le potentiel de développement reste important ; de soutenir les dirigeants qui font du bon travail; d’instaurer une culture du résultat et de renforcer les mécanismes de régulation, de contrôle et de supervision de la gestion des ports. Car il s’agit d’une activité hautement stratégique et financièrement viable pour l’Etat.

En second, il convient d’anticiper d’ores et déjà et préparer le départ de Bolloré de ses activités logistiques connexes (chemins de fer-CAMRAIL, Socapalm, etc) et comprendre que le groupe ne restera actif en Afrique que dans les activités de service à forte rentabilité et faible niveau d’investissements notamment dans la communication, le divertissement, les télécoms (fibre optique, Canal Plus, etc,.). 

La principale leçon du départ du groupe Bolloré d’Afrique est claire. Pour réduire la pauvreté et créer des richesses et des emplois pour nos jeunes, nous devons fabriquer des milliardaires Africains, des capitaines d’industrie comme le fait si bien un pays comme l’Ethiopie. 

C’est le meilleur moyen d’avoir une croissance plus inclusive, Car lorsque les entrepreneurs nationaux réalisent des bénéfices, il y a de fortes chances qu’ils réinvestissent dans d’autres secteurs de l’économie tandis que lorsque Bolloré réalise des profits, c’est pour consolider ses activités en Europe et en Asie. 

Agriculture : le Cameroun et l’union européenne (UE) plaident pour un cacao durable et rentable

C’était à l’occasion du lancement du « Cocoa Talks », un dialogue sur la production du cacao durable, qui s’est ouvert le 19 novembre 2021 à Yaoundé en présence des membres du gouvernement et du chef de la délégation de l’UE.  

Les données de l’Organisation internationale du cacao révèlent que la production du cacao ne profite pas toujours aux agriculteurs. Pour ce qui est des producteurs africains, le ministre camerounais du Commerce (Mincommerce) Luc Magloire Mbarga Atangana, indique que : « Sur le chiffre d’affaire annuel de 100 milliards de dollars américains dans le secteur, seulement 2miliards de dollars,  soit 2% reviennent aux producteurs. Les chocolatiers se taillent la part du lion avec 35% du chiffre d’affaires et le reste revient aux industries du broyage et aux transporteurs».

Cet état des  lieux a été dressé le 19 novembre dernier au lancement du « Cocoa Talks ».  Le chef de la délégation de l’UE Philippe van Damme, le présente comme une plateforme visant à intensifier les échanges sur les relations commerciales entre l’Union européenne et le Cameroun.  « Cocoa Talks » a pour objectif de renforcer  la protection et la restauration des forêts dans les régions cacaoyères, et assurer un revenu minimum vital aux cultivateurs de cacao.

Prix, standard, traçabilité et protection durable

Le Conseil interprofessionnel du Cacao et du Café (CICC) et le gouvernement du Cameroun plaident pour la durabilité et une meilleure fixation des prix du cacao. Le Mincommerce et celui  de l’Agriculture et du développement rural  (Minader) soutiennent par exemple que la durabilité implique la protection de l’environnement mais aussi la survie des producteurs et l’interdiction du travail des enfants.

La production annuelle de cacao au Cameroun est estimée à environ 300 000 tonnes. Avec le lancement des «Cocoa Talks» et compte tenu d’un certain nombre d’actions prises par le gouvernement et le CICC, «cette production devrait passer à 640 000 tonnes à l’horizon 2025. Cela sans déforestation et sans appauvrir le sol», indique Gabriel Mbaïrobé, le ministre de l’Agriculture et du développement rural.

Le projet charité pour Kongo organisé par Hélene SY

Les NFT sont des fichiers numériques dont l’identité unique et la propriété sont vérifiées sur une blockchain. Le mot « fongible » en économie est un atout avec des unités facilement interchangeables, comme la monnaie. Mais quelque chose qui n’est pas fongible possède des propriétés uniques, ce qui signifie qu’il ne peut pas être échangé. Aujourd’hui, nombreuses sont les personnes qui proposent leur aide pour accroitre les bénéfices du NFT, notamment Hélène SY dans le projet de charité pour Kongo. Tout de suite les détails de ce projet pour vous aider à obtenir un maximum d’informations.

Pourquoi investir du NFT ?

Les NFT créent un écosystème où les artistes peuvent authentifier la propriété réelle de leur travail en enregistrant les métadonnées en chaîne. En règle générale, la plupart des œuvres d’art sont physiquement stockées, ce qui les expose au risque d’être volées ou dupliquées. Les NFT éliminent ces lacunes en permettant aux artistes de conserver les enregistrements de la copie réelle sur un réseau blockchain. Ce faisant, n’importe qui peut vérifier publiquement la propriété d’une œuvre d’art particulière. Il suffit de trouver la meilleure plateforme de cryptomonnaie pour en tirer un maximum de profits. Au cours des derniers mois, les marchés NFT se sont considérablement développés, car de plus en plus de créatifs ont créé leurs jetons pour représenter la propriété de l’art sur la chaîne. Ce domaine d’innovation est maintenant présenté comme l’une des niches cryptographiques les plus prometteuses, les purs et durs prédisant que les NFT changeront l’avenir du travail créatif et l’ensemble de l’écosystème financier.

Zoom sur le projet organisé pour Kongo

Investir dans le NFT est de plus en plus tendance de nos jours. Cependant, il y a tout de même des régions qui ne peuvent pas profiter pleinement de cette offre. C’est par exemple le cas des pays en développement. Par conséquent, afin que tout le monde puisse avoir la meilleure offre, afin que tout le monde puisse en profiter, Hélène SY lance un projet qui vise à permettre à chaque personne de bénéficier du NFT avec les nouvelles technologies. Étant une personne qui dispose d’une forte expérience dans les œuvres caritatives d’une grande association française qui aide les enfants dans les hôpitaux, elle peut former les créateurs à la technologie NFT. En outre, Hélène SY vise également à apporter une aide précieuse pour que chaque personne puisse avoir accès en toute facilité à tous les équipements indispensables pour réaliser le NFT.

Un programme continu et performant

La vente du NFT par les créateurs peut conduire à une somme importante. Le principal avantage, c’est que ces créateurs auront 0% des frais sur la plateforme Sandaga. Et ce n’est pas tout ! Le projet mis en avant par Hélène SY suggère également que les créateurs seront parfaitement assistés par un bon professionnel. Le programme Sandaga tient un rôle très important dans l’écosystème Sandaga. Depuis un certain temps, Hélène et son équipe élaborent un grand nombre de projets pour permettre à tout le monde de tirer un maximum de profits. C’est en effet un projet rentable et surtout très bénéfique pour tout ce qui souhaite se lancer dans le monde du NFT.

Pourquoi si peu de places pour l’Afrique au mondial de football ?

Comment peut-on expliquer cette inégalité? 54 nations africaines pour 5 qualifiés au Mondial. Si l’on compare, l’Amérique du Sud (Conmebol) compte 10 nations pour 5 qualifiés. L’Europe en compte 13. Nous n’avons que 5 qualifiés et c’est pourquoi nous avons ce 3e tour avec des barrages en mode aller-retour. 

Le football est né en Europe pour ensuite devenir populaire dans le monde entier. L’Afrique a sa propre histoire. L’histoire du continent peut (en partie) expliquer cette injustice. N’oublions pas que la CAF (Confédération Africaine de Football) a vu le jour en 1957. Beaucoup de pays ont été indépendants seulement dans les années 60. Dans ce contexte, il fallait d’abord implémenter notre sport au niveau local avant de pouvoir songer au niveau international. Sauf que nous ne sommes plus dans les années 60 !!!!!

La première participation d’une équipe africaine au mondial remonte à 1934. C’était l’Égypte. A l’époque, les participations se faisaient sur invitation. Mais entre 1934 et 1970, nous n’avons eu aucun représentant. Durant cette période, nous avons eu un boycott. En 1958, le Soudan a préféré déclarer forfait par solidarité aux pays arabes plutôt que d’aller affronter Israël en qualifications. En 1962, le Maroc a manqué de peu la qualification se faisant éliminer par l’Espagne. 

Et en 1966, c’est la CAF qui a décidé de boycotter la Coupe du Monde pour protester. Il n’y avait qu’une seule place pour la Coupe du Monde en Angleterre à répartir entre l’Afrique, l’Asie et l’Océanie soit un seul ticket pour un tiers des équipes engagées dans les éliminatoires. Sous l’impulsion de Kwame Nkrumah, le président ghanéen, la colère sera entendue puisqu’en 1970, l’Afrique obtient une place directe en phase finale de la Coupe du Monde.

De 1970 à 1982, l’Afrique n’a droit qu’à un seul représentant sur les 16 pays qualifiés en Coupe du Monde. En 1982, la compétition se joue à 24 et les équipes africaines ont droit à un 2e représentant puis un 3e en 1994 car le Cameroun avait émerveillé le monde en 1990. 

Quand nous sommes passés à 32 équipes, le continent a bénéficié d’un 5e représentant. Nous en avions 6 en 2010 avec l’Afrique du Sud qualifiée comme pays organisateur. Jamais une nation de notre cher continent est parvenue à franchir le stade des quarts de finale. 

Les évolutions se font sur les décisions de la FIFA où, comme en politique et géopolitique mondiale, tout dépend des rapports de force entre les fédérations et les alliances qui se développent. N’oublions pas non plus que ceux qui sont en bonne position veulent garder leur avantage et que les puissances gouvernantes du football mondial sont en Europe et en Amérique du Sud. Le spectacle qu’est le Football (car n’oubliez pas que c’est d’abord un spectacle comme quand un chanteur ou comédien monte sur scène) rapporte énormément d’argent. Dans notre monde les riches deviennent plus riches et les pauvres deviennent plus pauvres. Le Football est un reflet du monde. 

En 2026, la Coupe du Monde conjointement organisée par les Etats-Unis, le Mexique et le Canada verra 48 équipes. Nous aurons 9 nations africaines qualifiées. En progrès? Pas forcément… l’Europe passera de 13 à 16 représentants.

Antony PLA, journaliste

Journée de la Médecine traditionnelle: message de Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique

Le 31 août, nous célébrons la Journée de la médecine traditionnelle africaine afin de promouvoir le rôle important que la riche biodiversité de plantes et d’herbes médicinales joue dans l’amélioration du bien-être sur le continent. Depuis des générations, la grande majorité de la population africaine compte sur la médecine traditionnelle qui constitue la source principale à laquelle cette population recourt pour combler ses besoins en soins de santé, car il est reconnu que la médecine traditionnelle est fiable, acceptable, d’un prix abordable et accessible. Aujourd’hui, l’on assiste à l’émergence de traitements prometteurs à base de médicaments traditionnels dans le cadre de la riposte à la COVID-19. Au Cameroun par exemple, le Ministère de la santé a approuvé deux produits en tant qu’adjuvants de L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres organisations multilatérales jouent un rôle clé en soutenant le renforcement des capacités dans le secteur de la médecine traditionnelle, y compris la mise en place d’une fabrication locale.

Récemment, nous avons examiné les progrès réalisés au cours de la deuxième décennie de la médecine traditionnelle africaine, qui couvrait la période 2011-2020, et dans la mise en œuvre de la stratégie régionale pour le renforcement du rôle de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé 2013-2023. Notre évaluation montre que 40 pays africains disposent désormais de cadres politiques pour la médecine traditionnelle, contre huit pays seulement en 2000. Les communautés ont été mobilisées pour participer à la sensibilisation à la valeur de la médecine traditionnelle. Les capacités des chercheurs, des tradipraticiens de santé et des autorités nationales de réglementation ont été renforcées grâce à la formation qui leur a été dispensée en partenariat avec l’OMS, le CDC-Afrique et le Partenariat Europe-pays en développement sur les essais cliniques. Des efforts sont par ailleurs faits pour conserver les plantes médicinales afin de garantir la disponibilité et l’abondance de matières premières de qualité.

L’année dernière, l’OMS, la Commission de l’Union africaine et le CDC-Afrique ont lancé conjointement le Comité consultatif régional d’experts sur la médecine traditionnelle pour la riposte à la COVID-19. Ce Comité consultatif accélère le rythme de la recherche en aidant les pays à collaborer sur les essais cliniques de médicaments  traditionnels conformément aux normes internationales. Des travaux supplémentaires sont nécessaires aussi bien pour intégrer la médecine traditionnelle dans des systèmes de santé orthodoxes que pour consolider les partenariats et mobiliser des ressources, notamment en faveur de la recherche- développement.

Par conséquent, en cette Journée africaine de la médecine traditionnelle, je lance un appel aux gouvernements, aux institutions de recherche, aux praticiens et au secteur privé pour qu’ils renforcent la collaboration autour de la recherche et de la production dans le domaine de la médecine traditionnelle. Œuvrons ensemble pour identifier des médicaments traditionnels sûrs, efficaces et de qualité et élargir l’accès à ces médicaments afin d’améliorer le bien-être des populations et de sauver des vies.

Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique

En savoir plus :

  • Renforcement du rôle de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé : une stratégie pour la Région africaine (2013-2023).
  • Rapport de situation sur la mise en œuvre de la stratégie régionale pour le renforcement du rôle de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé 2013-2023.
  • Traditional and Complementary Medicine in Global Health Care. In: Handbook ofGlobal Health.
  • Rapport mondial de l’OMS sur la médecine traditionnelle et complémentaire, 2019.
  • Towards universal health coverage: advancing the development and use of traditional medicines in Africa.
  • Lignes directrices sur l’homologation des médicaments traditionnels, OMS, 2004.
  • Réimprimées en 2010.

Cameroun : Manaouda Malachie au conclave des ministres africains de la Santé qui s’achève 26 août 2021

L’intensification de la riposte à la COVID-19, l’accélération de l’élimination du cancer du col de l’utérus, sont entre autres sujets au cœur de la Soixante et onzième session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique qui s’est ouvert mardi.

Parmi les questions abordées figurent l’intensification de la riposte à la COVID-19, l’accélération de l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique, l’amélioration de l’accès aux technologies d’assistance sanitaire, le soutien à l’adoption de la santé numérique, le renforcement d’une riposte intégrée à la tuberculose, au VIH, aux infections sexuellement transmissibles et à l’hépatite, l’élimination de la méningite à l’horizon 2030 et le financement durable de l’OMS.

Cette soixante et onzième session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique réunissant les ministres de la santé et les représentants des pays africains se tient en visioconférence, en raison de la pandémie du Coronavirus.  Une séance spéciale est consacrée à la riposte aux flambées de poliomyélite et à la transition pour la poliomyélite dans la Région africaine de l’OMS.

En dehors des ministres de la Santé et des représentants des pays africains, prennent part  à cet évènement, plus de 400 délégués, dont le Dr Tedros Adhanom Gebreyesus, Directeur général de l’OMS, la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, des représentants d’organismes, Fonds et programmes des Nations Unies, de la société civile, d’organisations bilatérales et multilatérales et d’autres partenaires du développement.

Pourquoi les sites de rencontre ont autant de succès en Afrique ?

Dans les pays occidentaux, le recours aux sites de rencontre pour trouver un partenaire est assez commun. En Afrique par contre, la pratique n’a pas toujours été présente. Cependant, le phénomène tend de plus en plus à gagner du terrain en Afrique. Qu’est-ce qui explique une telle réussite de ces sites de rencontre en Afrique ? Retrouvez ici trois bonnes raisons pour lesquelles les sites de rencontre ont du succès en Afrique.

Les sites de rencontre offrent moins de formalisme dans les rencontres

Autrefois en Afrique, les relations sociales étaient régies par la société. De ce fait, les couples se rencontraient par le biais de leur famille, leurs cercles sociaux, leurs amis, leurs activités ou même l’église. Les jeunes avaient souvent peu de choix dans la désignation de leurs partenaires.

Dans la société actuelle, les jeunes ont de plus en plus leur mot à dire quant à l’identité de leur partenaire. Plus encore, ils ont le choix de le trouver seul. Ainsi, ils peuvent penser à l’option qui leur convient pour trouver leur âme sœur.

Puisque les sites de rencontre en ligne attirent beaucoup plus les jeunes Africains, ils sont donc pour eux une option dans le projet de recherche d’un partenaire. Avec les services de ces sites qui proposent même une rencontre 100 gratuite, les relations se nouent plus facilement. De plus, les services sont ouverts à tous.

Le moyen parfait pour avoir une rencontre amoureuse

En Afrique comme partout dans le monde d’ailleurs, les relations ont leur place dans l’épanouissement d’une personne. C’est ce filon que les sites de rencontre exploitent. Ces sites spécialisés en relations amoureuses permettent d’accéder à d’importantes bases de membres qui mettent en relation les personnes en ligne sans grands désagréments.

Avec la facilité de l’inscription, tout le monde peut y adhérer. D’ailleurs, l’expansion des smartphones qui permettent l’utilisation de différentes applications a largement contribué au phénomène. Il existe un grand nombre de sites, la plupart très accessibles avec des milliers d’hommes et de femmes célibataires. Ces sites proposent des astuces qui aident les amateurs dans les démarches de rencontre.

En quelques secondes, il est possible de créer un profil et de se lancer à la recherche d’un match. Les profils sont suffisamment renseignés avec des informations comme l’âge, la profession, les centres d’intérêt, etc. Ils ouvrent les portes de longues conversations sur internet. Un simple mouvement de doigt permet de signaler son intérêt et d’engager une conversation. De plus, il est facile de faire des recherches pour trouver un partenaire idéal.

D’un autre côté, la barrière géographique n’est plus une préoccupation avec les sites de rencontre en ligne. Depuis l’Afrique, il est possible de converser avec un partenaire se trouvant dans un autre pays ou sur un autre continent. Généralement, ces conversations virtuelles peuvent aboutir à des rencontres physiques sérieuses.

De nombreux amateurs de sites de rencontre laissent entendre également qu’il s’agit d’un excellent moyen de gagner du temps et d’économiser de l’argent.

Le canal pour vivre une relation en toute discrétion

Si les sites de rencontre permettent de faire des rencontres, ils ont également l’avantage de favoriser des rencontres discrètes. Pour les personnes plutôt timides par exemple, les sites de rencontre sont un bon moyen pour commencer une relation avec un nouveau partenaire.

Elles ont plus de facilité à s’épanouir devant leurs conversations et se sentent beaucoup plus libres d’exprimer ce qu’elles ressentent. Cependant, avec la multitude des sites de rencontre qui existent, le véritable challenge en Afrique est de trouver le bon moyen de ne pas tomber dans le piège des sites véreux.

Cameroun : un ouvrage sur les opportunités pour l’Afrique de créer des connaissances en management

La chercheuse en management Françoise Chevalier, Professeure Associée à HEC Paris publie avec Emmanuel Kamdem un ouvrage intitulé « La recherche enracinée en management : Contextes nouveaux et perspectives nouvelles en Afrique », co-écrit avec 17 contributeurs africains et 12 européens, chercheurs universitaires et praticiens manageurs.

Alors que la pandémie mondiale frappe de plein fouet les économies du monde entier et notamment celle des pays occidentaux, le continent africain fait preuve d’une capacité de résilience sans précédent. Ses nouveaux écosystèmes d’innovation qui fleurissent du Caire à Cape Town en passant par Abidjan, Abuja et Nairobi caractérisent le dynamisme d’un continent en plein boom.

L’émergence de l’Africa tech est devenu un sujet central pour les investisseurs internationaux, plus nombreux chaque année sur les places financières africaines. Le nombre de levée de fonds est en constante augmentation passant de 250 en 2019 à 359 en 2020*, soit une augmentation de près de 44 % et ce, malgré la morosité économique ambiante.

Ces nouvelles startups africaines sont au cœur du développement du continent et il est donc primordial que les méthodes de management, qui nous viennent d’Occident pour la plupart, s’adaptent à la fois au contexte africain ainsi qu’à ces nouvelles structures.

C’est dans cet esprit que la chercheuse en management Françoise Chevalier, Professeure Associée à HEC Paris publie avec Emmanuel Kamdem un ouvrage intitulé « La recherche enracinée en management : Contextes nouveaux et perspectives nouvelles en Afrique », co-écrit avec 17 contributeurs africains et 12 européens, chercheurs universitaires et praticiens manageurs. Cet ouvrage publié sous le sceau de la diversité a pour objectif de contribuer à la création de connaissances en management, spécifiques au continent africain.

Françoise Chevalier et les autres contributeurs de l’ouvrage sont partis du constat que le danger inhérent à la recherche managériale appliquée réside dans le fait que les jeunes chercheurs peuvent avoir tendance à mobiliser des concepts et théories occidentales et à les appliquer à une réalité africaine. Ces théories font ainsi écran à leur capacité à mettre en exergue les spécificités du continent.

Ces spécificités ont des implications en termes de management au sein des organisations économiques et sociales africaines. Il est par exemple important de prendre en compte dans les pratiques managériales la distinction travail/famille, le fait religieux ou encore les liens familiaux, territoriaux et ethniques qui régissent les relations sociales.

De ces caractéristiques émergent des concepts propres au continent, comme la notion d’Ubuntu. D’abord mise en lumière par Desmond Tutu, cette dernière a été largement reprise par Mandela dans ses discours. Ce mot, issu des langues bantoues du sud de l’Afrique, met en exergue la notion d’interdépendance entre les individus, et ainsi l’importance de la notion de communauté en tant que lien social, aussi bien dans la vie personnelle que professionnelle.

C’est pourquoi le développement de l’entreprenariat africain appelle aujourd’hui à une meilleure compréhension des liens sociaux afin de développer localement une meilleure approche managériale. Il est nécessaire d’engager la recherche dans ce sens, de manière à prendre en compte la richesse des spécificités du continent dans l’organisation de nos entités économiques.

* article Jeune Afrique Start-up : de l’Égypte à Maurice, quels sont les pays africains les plus « matures » ? – Jeune Afrique

Vaccin anti Covid-19 : Non administré au Cameroun mais déjà dans certains pays d’Afrique

Si la vaccination contre la Covid-19 n’est pas urgente au Cameroun,  tel que l’indique le ministre de la Santé publique, ailleurs comme en Guinée équatoriale voisine, les premiers tests s’effectuent.

Pour le ministre Manaouda Malachie, la situation épidémiologique est telle que le recours au vaccin n’est pas prioritaire. Mais le président de la République demande de se préparer à l’éventualité en cas de nécessité. « Il faut rappeler que le principe de vaccination contre la Covid-19 au Cameroun se fera de façon volontaire. Le Chef de L’État est clair à ce sujet », affirme le Minsanté.

Pendant ce temps, l’Union africaine prévoit mettre en commun les modalités d’approvisionnement du vaccin au nom des 55 pays du continent. Un fournisseur de réseau mobile d’Afrique ; MTN,  a fait un don de 13 milliards FCFA à ce plan pour assurer environ sept millions de doses du vaccin Covid-19 pour les travailleurs de la santé du continent. Une vingtaine de pays africains pourraient en recevoir cette fin février. On ne sait cependant pas encore quels pays auront ces doses en premier .

Le média britannique BBC note que certains pays ont commencé leurs programmes de vaccination depuis un mois environ. Actuellement, en Afrique du Nord, les pays qui vaccinent (et les vaccins utilisés) : Maroc (AstraZeneca et Sinopharm) ; Algérie (Spoutnik V), Égypte (Sinopharm).

En Afrique subsaharienne, ce sont les pays qui vaccinent : Afrique du Sud (Johnson & Johnson ; Seychelles (Sinopharm et AstraZeneca) ; Rwanda (utiliserait Pfizer et Moderna) ; Maurice (AstraZeneca) ; Zimbabwe (Sinopharm).

L’on apprend toujours de la BBC que d’autres, comme le Sénégal et la Guinée équatoriale, ont eu leurs premières livraisons – de Sinopharm – mais n’ont pas encore commencé à les donner au grand public. La Guinée n’a administré que 60 doses du vaccin russe Spoutnik V – sur une base expérimentale.

CHAN 2021 : les causes de l’élimination du Togo

Le Championnat d’Afrique des Nations 2021 se joue depuis le 16 janvier dernier au Cameroun. Parmi les 16 équipes en lice au départ, on retrouve la sélection nationale togolaise. A ce jour, plus que huit nations continuent la course à la succession du Maroc ; vainqueur du CHAN 2018. Logé dans la poule du champion en titre, le Togo n’a pu s’accrocher l’un des deux billets qualificatifs pour la phase à élimination directe. Et pourtant, les Eperviers locaux ont affiché une volonté à jouer les premiers rôles dans cette compétition. Au lendemain de cette douloureuse élimination, retour sur les causes de l’échec togolais.

Une équipe togolaise qui a cru jusqu’au bout à la qualification

Le 18 Janvier dernier, l’équipe togolaise entrait en lice face au Maroc. Les Eperviers locaux ont hérité de cette équipe ; championne en titre et le grand favori de cette poule C. Et pourtant, les hommes de Jean-Paul Abalo ne sont pas allés à la guerre en victime résignée. Ils ont tenu tête à cette formation qui n’a pu s’imposer que grâce à un penalty à la 27è minute de jeu, transformé par Yahya Jabrane.

Quelques jours plus tard face à l’Ouganda,un pays où on  compte beaucoup d’amateurs de pari sportif, le Togo a enregistré sa première victoire dans cette compétition. Après une première partie monotone, le Togo avait pris l’avantage dès la 48è minute de jeu par l’entremise d’Abdou Samiou Tchakatora sur un service de Richard Nane. Même si l’Ouganda est revenu dans la partie après seulement trois minutes de jeu, Richard Nane offre la victoire au Togo peu avant l’heure de jeu. Cette première victoire du Togo et en même temps la lueur d’espoir pour la suite de la compétition.

Alors que tout devait se jouer à la dernière journée face au Rwanda, les locaux togolais ont manqué de peu la qualification suite à une seconde défaite. Pourtant dans ce match, le Togo a débuté par un but de Richard Nane sur un service d’Abdou Samiou Tchakatora dès la 38è minute de jeu. Le Rwanda revient dans la partie avant la pause mais Bilal Akoro avait permis au Togo de mener à nouveau dans cette partie. Toutefois, le Rwanda revient au score et marque un troisième but infligeant ainsi une défaite au Togo. Le Maroc, crédité de 7 points et le Rwanda de 5 points, passent devant le Togo (3 points) et l’Ouganda (1 point).

Les causes de l’élimination du Togo

L’élimination du Togo, aussi douloureuse qu’elle soit,  s’attache étroitement à l’histoire du football togolais. L’équipe en elle-même a joué un football plaisant. Les joueurs ont donné du mieux pour le maillot togolais et surtout pour faire plaisir aux supporters du Togo. L’équipe s’est également débrouillé avec les moyens de bord depuis la préparation jusqu’à l’arrivée au Cameroun pour le Championnat d’Afrique des Nations. Ainsi, il faut voir les raisons de l’élimination du Togo par une mauvaise forme des joueurs, des problèmes organisationnels voir une perte de son statut de nation joueuse du continent africain.

En effet, le Championnat d’Afrique des Nations est une compétition réservée exclusivement aux joueurs locaux évoluant en Afrique. Et pour la plupart des joueurs de l’équipe nationale locale togolaise, ils évoluent dans le championnat de première division du Togo. Et depuis l’année dernière, ce championnat, suspendu pour cause de Covid-19 n’a pas encore repris. Les joueurs des différents clubs sont laissés pour compte. Ceux sélectionnés pour la compétition ont certes eu un  de stage de préparation. Mais il est claire que les joueurs manquent du temps de jeu et ne sont pas prêts physiquement pour jouer dans cette compétition d’envergure.

Un tort qu’on peut ainsi attribuer aux autorités sportives togolaises qui ne semblent pas se soucier de l’avenir du football sur le plan local. Aussi, le Togo semble de plus en plus fragilisée par une main invisible. Pour exemple, l’équipe première a connu une élimination pour la CAN 2019 ainsi que celle 2021. Cette génération de joueurs togolais ayant participé à la Coupe du Monde 2006 semble disparaître à tout jamais. Ainsi, le non développement du football à la base, le souci de préparation et des problèmes structurelles ont largement contribué au mauvais rendement de cette vaillante équipe togolaise.

Les 5 plus grands stades de foot en Afrique

Aujourd’hui, le football est le sport le plus populaire et le plus fascinant qui séduit tout le continent africain dans son ensemble.  Il est rare donc de trouver un africain qui n’est pas amoureux du football et qui n’aime pas  parier sur le foot. C’est ce qui amène les dirigeants africains à construire des infrastructures sportives remarquables et qui répondent  aux normes internationales. Ainsi il existe un peu partout sur le contient de grands stades en terme de masse et de capacité d’accueil. Dans cet article vous allez découvrir les cinq grands stades africains.

1 – FNB Stadium (Afrique du Sud)

FNB Stadium est le plus  grand stade de football en Afrique. Il est situé en Afrique du Sud à Johannesburg. Il possède  une capacité de 94736 places. C’est un stade à double usage  pour le rugby et le foot. FNB Stadium a été construit en 1987 avec une capacité de 80000 places. Après sa rénovation et sa reconstruction, il a couté 440 millions de dollars et sa capacité d’accueil a atteint 94736 places. En 2010, il a accueilli le plus grand évènement sportif de la planète : la Coupe du Monde de la FIFA. C’est un joyau sportif dans le monde de football africain.

2- Stade Brog El Arab (Egyote)

Il est le plus grand Stade Maghrébin et le deuxième plus grand  en Afrique. C’est un stade polyvalent qui se situe à 25 kilomètrse d’Alexandrie, en Egypte. Le stade Borg Arab a été construit par le Corps des ingénieurs des forces armées de l’Egypte et inauguré en 2007. Il a une capacité de 90000 places et son rectangle vert  est de 105 m sur 70 m. Il a abrité certains matchs de la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations en 2019. Il fait partie, sans aucun doute, des meilleurs Stades d’Afrique et du  Monde.

3- Stade des Martyra de la Pentecôte (RD Congo)

Le Stade des Martyra de la Pentecôte est le plus grand state du Congo et le troisième plus grand  en Afrique. Il a une capacité d’accueil de 80000 places. Il a été officiellement inauguré en 1994 à Lingwala, dans la capitale Kinshassa. C’est un stade polyvalent qui peut accueillir les activités sportives et extrasportives.

4- Stade International du Caire (Egypte)

Il est le 2ème plus grand stade d’Egypte et le 4ème en Afrique. Connu sous le nom de stade de Nasser, il est un stade olympique polyvalent d’une capacité d’accueil de 74100 places. Le stade international du Caire a été construit par l’architecte Allemand Werner March et inauguré en 1960 avec une capacité de plus de 100000 spectateurs. Il était le plus grand stade d’Egypte mais après sa rénovation sa capacité a été réduite en 74100 places. Il est le stade principal de l’équipe nationale égyptienne.  En 2010, il a abrité le match d’inauguration et la finale de la Coupe d’Afrique des Nations.

5- Stade du 5 Juillet (Algérie)

Inauguré le 17 juillet 1972, le stade du 5 juillet officiellement est le 3ème stade le plus du Maghreb et le 5ème en Afrique. Il a une capacité de 64000 personnes et se trouve en Alger (la capitale algérienne). Le stade 5 juillet abrite un terrain de 105 m sur 68m. Il a été rénové plusieurs fois rénové et aujourd’hui, il est le stade officiel de l’équipe de foot d’Algérie. C’est un chef- d’œuvre en matière d’infrastructures sportives du continent africain.

Sport en Commun: un atout pour l’écosystème sportif sur le continent africain

Initiée par l’AFD, la plateforme panafricaine Sport en Commun sera inaugurée en marge de Finance en Commun, le premier sommet mondial des Banques Publiques de Développement, en novembre 2020

 

Initiée par l’AFD, la plateforme panafricaine Sport en Commun a été mise en ligne le 21 septembre 2020 et sera inaugurée en marge de Finance en Commun, le premier sommet mondial des Banques Publiques de Développement, en novembre 2020.

La plateforme panafricaine Sport en Commun a pour mission de connecter les porteurs de projets à fort impact sur le développement par le sport en Afrique avec des structures capables de financer leurs actions et de les accompagner dans leur réalisation. L’ensemble de ses actions est porté par la conviction que le sport est un levier de développement fort et qu’il contribue à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).

Sport en commun répond à trois besoins essentiels identifiés par les acteurs de l’écosystème : le financement, l’accompagnement et la mise en relation.  En Afrique, d’importants besoins d’investissements se font sentir car le développement du secteur sportif, malgré sa grande popularité, y reste insatisfaisant. Les projets, bien que nombreux, peinent à voir le jour faute de moyens et de soutien : manque d’infrastructures et d’équipements sportifs sur l’ensemble du continent, cadres formés à la gestion du secteur et au management du sport en nombre insuffisant.

La plateforme Sport en Commun a été mise en ligne le 21 septembre 2020 et sera inaugurée en marge de Finance en Commun, le premier sommet mondial des Banques Publiques de Développement qui se tiendra à Paris les 11 et 12 novembre 2020.

Source: Communiqué Sport en Commun

Comment le Covid-19 oblige les entreprises à se réinventer en interne sur le continent africain

Par Cédric Ndawa, Coordonnateur des ressources humaines dans une entreprise industrielle

 

La pandémie de Covid-19 a créé une crise sanitaire inédite. La quasi-totalité de la population mondiale s’est retrouvée enfermée à domicile et contrainte de revoir ses habitudes de vie du tout au tout. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ont fortement fait la promotion des mesures barrières, conditions sine qua non pour la limitation de la propagation de la pandémie. Des concepts innovants et de nouveaux mots sont devenus d’usage courant et c’est bien en période de crise que se mesure les engagements RSE d’une entreprise.

Alors que la plupart des agences internationales préconisaient un avenir sombre pour les employés et les employeurs en Afrique, force a été de constater que la destruction de 20 millions d’emplois estimée par les prévisions comme dommage collatéral découlant de la crise économique générée par la Covid-19 n’a pas eu lieu. Bien plus, de nombreuses entreprises ont pris les devants en usant d’innovation afin de préserver les emplois et même d’en créer des nouveaux, à l’instar du géant chinois Huawei présent sur le continent (Égypte, Maroc, Tunisie, Algérie, Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, République Démocratique du Congo…).

Afin de tirer une leçon des événements récents et de capitaliser les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour l’avenir, il y a lieu de faire un point pour comprendre comment les entreprises en Afrique se sont mobilisées en interne pour faire face à la crise sanitaire et comment elles ont conjugué protection des salariés et poursuite de leur activité.

La mobilisation des entreprises face à la crise

Les deux principales solutions recommandées par l’OIT sont : le recours au télétravail et l’observation des mesures barrières. La mise en œuvre d’un système de travail à distance en Afrique n’est pas toujours évidente. Si même il était possible de faire abstraction du faible taux de pénétration d’internet et de l’insuffisance des équipements de travail à usage privé, alors ce serait la nature même des activités qui porterait naturellement un frein à l’implémentation du télétravail. Avec une économie reposant majoritairement sur les secteurs primaires et tertiaires, il est vrai que cette alternative n’est pas à la portée de la plupart des entreprises.

Toutefois, certaines entreprises de prestations de service ont testé ce modèle de fonctionnement avec plus ou moins de succès. Les entreprises du secteur du conseil et de l’accompagnement ont notamment eu plus de facilités à intégrer cette nouvelle modalité de travail. Pour encourager le télétravail et en assurer les meilleures conditions, Huawei a notamment pris un ensemble de mesures en totale adéquation avec le contexte socioprofessionnel local à travers la publication d’un guide du travail à distance ; la mise à disposition d’outils de travail à distance (casque, support de clavier, etc.) aux employés ou encore l’octroi de subventions de forfait mobile.

L’application effective des mesures barrières

Seule une faible partie des employés africains peuvent être mis en télétravail. Il a fallu trouver des moyens pour garantir la connaissance, la compréhension et la mise en application des mesures barrières par tout le personnel chargé d’assurer la continuité du service. Des outils tels que la « Check-list des mesures à prendre pour la prévention et la limitation de la propagation de la COVID-19 » mis à disposition sur le site de l’OIT ont permis aux PME et même aux grandes entreprises de procéder à une meilleure évaluation des risques inhérents à la pandémie et de les gérer plus aisément. L’entreprise chinoise s’est également inscrite dans cette démarche en mettant l’accent sur la prévention et la sensibilisation de ses employés. La plateforme Novel Coronavirus Toolbox Talk a ainsi été créée pour répondre aux questions des employés sur la pandémie.

D’autres bonnes pratiques ont été observées notamment dans les PME qui ne disposent pas d’assez de moyens pour apporter tout le matériel nécessaire pour la protection individuelle des employés. La distanciation sociale a généralement été leur principal outil de prévention. Ces entreprises ont pu réduire ainsi les risques de contamination en limitant le nombre de personnes présentes dans les locaux, tout en assurant la continuité de leurs services.

La préservation des emplois

À cause du ralentissement des activités, il n’a pas toujours été possible de maintenir la masse salariale. Même si de nombreuses entreprises ont préféré éviter les licenciements massifs, des réductions de salaire ont tout de même été observées notamment dans les PME et les TPE. Heureusement, des entreprises bien implantées ont pu assurer la sécurité de l’emploi de leurs employés tout en améliorant leurs conditions de travail à bien des égards.

Pour la RSE, les prochains mois seront charnières. Huawei peut à nouveau être citée à titre d’exemple, pour le remarquable tour de force qu’elle a effectué pour maintenir les salaires, les subventions et les primes dans leur intégralité. Certaines primes ont admirablement été augmentées et des indemnités spéciales ont été accordées aux employés qui étaient en poste pour assurer la qualité et la sécurité du réseau.

Pourquoi il est nécessaire d’alléger la dette des pays africains face au coronavirus

Par Ngozi Okonjo-Iweala, Brahima Sangafowa Coulibaly, Tidjane Thiam, Donald Kaberuka, Vera Songwe, Strive Masiyiwa, Louise Mushikiwabo et Cristina Duarte

 

Face à l’urgence d’apporter à l’Afrique une aide financière lui permettant de faire face à la pandémie, huit grand noms africains de la politique et de l’économie prennent à leur tour la parole pour appeler à une suspension immédiate du remboursement de la dette.

La propagation a d’abord été assez lente, mais aujourd’hui le Covid-19 se répand en Afrique d’une façon incroyablement rapide. À la date du 7 avril, plus de 7 000 cas étaient identifiés et on comptait déjà 294 morts dans 45 pays. Le continent doit recevoir plus d’aide, il y a urgence, faute de quoi le virus continuera à tracer sa route, mortelle et impitoyable, avec les sombres conséquences que nous connaissons tant sur les plans sanitaire qu’économique. La première mesure que nous appelons de nos vœux est donc un allègement immédiat de la dette des États africains, afin de donner à leurs gouvernements la marge de manœuvre fiscale qui leur permettra de combattre la pandémie.

Il faut tenir compte du fait que la lutte contre le Covid-19 se heurte à plus de difficultés en Afrique que dans bien d’autres parties du monde. L’accès à des soins médicaux de qualité demeure limité sur le continent, même si plusieurs pays ont récemment fait des efforts dans ce domaine. Un tiers des Africains ne peut pas se laver les mains régulièrement, faute d’accès à l’eau, et les équipements de réfrigération qui permettent de stocker dans des conditions satisfaisantes aliments et médicaments sont absents de bien des foyers, rendant intenables les mesures de confinement.

Des millions de travailleurs, enfin, se trouvent aujourd’hui fragilisés, soit parce qu’ils n’ont accès à internet que de manière aléatoire, ce qui complique toute forme de télétravail, soit parce que la situation les prive de tout revenu, même modeste.

Détermination

Malgré tous ces obstacles, les gouvernements africains répondent au Covid-19 avec détermination, certains en décrétant l’état d’urgence, d’autres en imposant des mesures de distanciation sociale ou de quarantaine, en restreignant la liberté de déplacement ou les rassemblements. Les entreprises privées, la société civile, beaucoup d’organisations populaires se joignent elles aussi à la lutte, dans la mesure de leurs moyens.

L’Union africaine, pour sa part, a mis sur pied une stratégie commune à l’échelle continentale et une task force chargée de coordonner les efforts de ses États membres et de leurs partenaires, afin de faire en sorte qu’une synergie se crée et que la propagation du virus soit la plus faible possible. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est, elle aussi, très impliquée dans l’assistance aux gouvernements africains.

Mais la clé de tout demeure l’accès aux ressources.

L’Afrique a besoin d’un premier soutien financier de 100 milliards de dollars, qui permettrait de compenser la chute rapide des recettes publiques dues à l’effondrement du prix des matières premières, des échanges commerciaux et des flux touristiques, conséquence directe de la pandémie. Et ce d’autant plus que, parallèlement, les investisseurs ont retiré leurs fonds de tous les placements à risque, ce qui a mécaniquement fait bondir le prix de l’argent sur les marchés financiers, faisant des emprunts sur ces marchés des solutions peu viables.

Il n’est donc guère surprenant que les premières mesures de soutien financier annoncées par les gouvernements africains ne représentent, pour l’heure, qu’un maigre 0,8 % de leur PIB, soit le dixième des montants débloqués par les autorités des pays riches. Et n’oublions pas que les 100 milliards évoqués ici ne représentent qu’une aide à court terme. À plus longue échéance, les besoins en financement du continent pourraient atteindre 200 milliards de dollars.

D’autres institutions, internationales et régionales, se sont aussi portées au secours des responsables nationaux. La Banque africaine de développement (BAD) a récemment émis pour 3 milliards de dollars de bons spéciaux « Covid-19 », et l’African Export-Import Bank (Afreximbank) a accordé 3 autres milliards de facilités de crédit.

Pénurie de ressources

Le G20, de son côté, a récemment appelé ses membres à mettre en place des mesures collectives et coordonnées afin d’aider les pays les plus vulnérables, promettant une mise à disposition immédiate de fonds et appelant ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales à élaborer un plan d’action. D’autres organisations encore, telles que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’Agence des États-Unis pour le développement international, le Fonds mondial ou le Gavi, ont annoncé des plans d’aide aux pays en développement. L’empressement avec lequel les gouvernements africains ont accueilli toutes ces promesses illustre bien la pénurie de ressources à laquelle ils sont confrontés.

Ces efforts sont louables mais, hélas, le monde n’en fait pas encore assez pour aider l’Afrique à affronter cette crise. C’est pourquoi nous apportons notre soutien vigoureux à l’appel urgent lancé par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale : il faut un allègement bilatéral de la dette des pays à faible revenu. Plus encore, nous pensons que ces mesures devraient s’accompagner d’allègements comparables sur les dettes privées et commerciales, qui représentent aujourd’hui une part substantielle de l’argent que doivent beaucoup de pays africains.

Et parce que le temps nous est compté, nous appelons à une suspension de deux ans du remboursement de toutes les dettes extérieures, qu’il s’agisse du paiement des intérêts ou de la dette elle-même. Le but étant que, durant cette parenthèse de deux ans, le G20 charge le FMI et la Banque mondiale de bâtir un plan qui permette de rendre la dette soutenable, mais aussi d’envisager de la restructurer, lorsque cela paraîtra approprié.

Cet allègement de la dette devrait aussi s’appliquer aux pays à revenu moyen, qui subissent aujourd’hui une fuite des capitaux et un alourdissement considérable des sommes dues à leurs créanciers. L’évaluation de la soutenabilité de la dette de ces États ne doit pas s’appuyer seulement sur le ratio, classique, entre leur dette et leur PIB, mais tenir compte aussi du poids que représente le paiement de la dette en regard des recettes publiques. Beaucoup de pays à revenu moyen consacrent actuellement 20 % ou plus de leurs revenus au remboursement de leur dette, au détriment du financement de secteurs aussi vitaux que l’éducation, la santé ou la construction d’infrastructures.

Renforcement de la protection sociale

Grâce à cet allègement de leur dette, les gouvernements africains devraient quant à eux concentrer leurs efforts sur la protection des populations les plus vulnérables et sur le renforcement des systèmes de protection sociale. Comme d’autres gouvernements ailleurs dans le monde, ils devraient aussi apporter leur soutien au secteur privé, notamment aux petites et moyennes entreprises. C’est-à-dire concrètement verser à ces entreprises ce qui leur est dû, veiller à ce que les flux monétaires ne soient pas interrompus afin d’éviter l’émergence d’une crise économique et bancaire qui viendrait s’ajouter à la crise actuelle et en prolonger les effets.

Toutes les mesures énoncées ici aideront à sauver des emplois. Si cela n’est pas fait, l’Afrique pourrait affronter une catastrophe humaine et économique sans précédent et se voir plongée dans une instabilité politique et sociale dont les conséquences seraient plus graves encore.

La pandémie de Covid-19 a mis en évidence combien nous sommes tous interconnectés, nous a rappelé que le destin de tous les pays sont étroitement liés les uns aux autres. La solidité du système de santé mondial n’est que celle de son maillon le plus faible : malgré tous les efforts nationaux, la pandémie ne pourra être considérée comme vaincue dans un pays que lorsqu’elle aura été vaincue partout.

Au-delà des réponses urgentes, nécessaires, cette pandémie, avec ses conséquences économiques, met en évidence la nécessité de travailler à long terme pour renforcer les systèmes de santé de l’Afrique, diversifier son économie et ses sources de revenus. Ces objectifs ne valent pas uniquement pour le continent, ils doivent devenir une priorité pour le monde entier.


  • Ngozi Okonjo-Iweala, membre de l’Africa Growth Initiative (Brookings Institution), ancienne ministre des Finances du Nigeria et directrice générale de la Banque mondiale
  • Brahima Sangafowa Coulibaly, directeur de l’Africa Growth Initiative (Brookings Institution), ancien chief economist de la Réserve fédérale américaine
  • Tidjane Thiam, membre du Council on Foreign Relations (Etats-Unis), ancien directeur général de Crédit Suisse
  • Donald Kaberuka, membre du comité de direction du Fonds mondial, ancien président de la Banque africaine de développement
  • Vera Songwe, membre de l’Africa Growth Initiative (Brookings Institution), secrétaire exécutive de la Commission Économique pour l’Afrique (CEA) des Nations-Unies
  • Strive Masiyiwa, fondateur et directeur exécutif d’Econet Global, philanthrope
  • Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de la Francophonie, ancienne ministre des Affaires étrangères de Rwanda
  • Cristina Duarte, ancienne ministre des Finances du Cap-Vert
  • Tribune publiée sur le site web de l’Organisation internationale de la Francophonie.

Contre le Covid-19 en Afrique, adopter une approche « glocal »

Par Patrick Youssef, Directeur régional pour l’Afrique au Comité international de la Croix-Rouge (CICR)

 

L’Afrique est peut-être la région la plus épargnée par la pandémie jusqu’à présent, mais si des mesures ne sont pas prises immédiatement pour contenir le virus, cela pourrait être dévastateur pour les populations et les systèmes de santé. De nombreux pays africains ont fermé leurs frontières, imposé des mesures de confinement et des couvre-feux aux populations.

L’humanité entière est en difficulté avec, au bout, une crise économique et sociale aux proportions imprévisibles. Nous sommes dans une course contre la montre pour freiner la propagation du COVID-19. Et pourtant, les guerres perdurent toujours, les combats n’ont pas cessé, notamment au Lac Tchad.

Des besoins humanitaires multipliés

Au Burkina Faso, à mesure que les jours passent, nous voyons l’épidémie se propager dans les zones rurales comme urbaines. Nous craignons qu’elle poursuive sa course plus loin, au nord, dans les régions touchées par le conflit. Dans la ville de Djibo qui a vu sa population doubler en raison de déplacements internes au cours des derniers mois, il serait impossible d’imposer aux habitants de vivre à distance les uns des autres alors même que l’accès à l’eau et au savon est limité.

Dans les zones de conflits armés, les hôpitaux, les ambulances et le personnel médical sont souvent pris pour cible. Au nord du Mali, 93 pour cent des structures de santé ont été complètement détruites par le conflit. Comment pourraient-elles dès lors faire face à cette menace ? Par manque d’investissements, les structures de santé locales peinent déjà à prendre en charge des pathologies communes comme le paludisme ou la rougeole. Elles n’auront pas la capacité de tester et de traiter les patients atteints du COVID-19. D’autres systèmes de santé risquent de s’effondrer sur le continent.

L’Histoire montre que chaque épidémie – Ebola, SRAS, MERS – met les communautés vivant dans l’insécurité alimentaire davantage en danger de souffrir de différentes formes de malnutrition. Dans les pays en développement, de nombreuses familles consacrent déjà plus de la moitié de leurs revenus à l’alimentation. Les pays qui dépendent fortement des importations pour répondre à la demande font face à un risque démesuré de perturbation de la chaîne d’approvisionnement. C’est particulièrement inquiétant pour l’accès à la nourriture. Au cours de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, les prix de certains aliments de base ont augmenté de plus de 100 pour cent. Les personnes épargnées par le virus pourraient elles aussi subir cet aspect de la crise.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) multiplie aussi les mises en garde. Il y a de nombreuses théories, notamment sur un traitement à base de chloroquine, mais nous manquons encore de certitudes scientifiques. Nous naviguons tous dans des eaux inconnues. Comme beaucoup d’autres organisations, notre institution vit un défi majeur en termes de logistique et d’approvisionnement.

La vigilance reste de mise

Nous avons mis en place des protocoles de santé pour protéger nos équipes afin de leur permettre de poursuivre leur travail humanitaire. Nous avons suspendu tous les voyages non essentiels. Certains collègues confinés chez eux continuent de travailler sans relâche pour assurer le maintien des secours. D’autres, en provenance de pays hautement touchés par le virus, ont été mis en quarantaine pour leur propre bien et celui de leurs voisins. Ce virus s’attaque à tous, sans distinction de couleur, d’ethnie ou de classe sociale. Si l’on ne respecte pas quelques précautions, personne ne sera épargné.

Nous ne pouvons pas nous résigner à perdre la bataille pour contenir cette épidémie. Plus que jamais, les personnes que nous assistons au quotidien ont besoin de toute l’aide possible maintenant et après la fin de la pandémie. Ce n’est pas seulement une crise sanitaire, mais une crise qui touche toutes les facettes de la société.

La mission de secours à l’épreuve

Les environnements dans lesquels nous travaillons étaient déjà très imprévisibles et instables et les restrictions de voyage que de nombreux gouvernements appliquent mettent à l’épreuve la mobilité du personnel humanitaire et notre capacité à acheminer du matériel dans la région.

C’est indéniable, tous nos programmes seront concernés d’une manière ou une autre par le COVID-19. Nos équipes font en ce moment preuve d’agilité et de flexibilité : elles ont modifié leurs plans pour faire face aux défis à venir. Nous continuons à porter les nouvelles familiales jusqu’aux lignes de front, à assurer, par le dialogue et notre présence, la protection du personnel médical, à soutenir les centres de santé dans les zones les plus reculées, à distribuer des vivres et des kits d’hygiène aux plus vulnérables et à renforcer les mesures de contrôle de l’infection dans les centres de détention et les camps de déplacés.

Nous ne pourrons être sur tous les fronts. C’est pourquoi nous voulons aussi créer une plateforme d’échanges avec les gouvernements, acteurs nationaux et instituts de recherche présents sur le terrain pour améliorer le partage de connaissances sur le continent africain. Nous adopterons une approche « glocal » qui consistera à adapter la stratégie globale aux conditions locales.

Pour faire face à la crise dans les zones de conflits, il est plus que jamais impératif de préserver un espace humanitaire neutre et impartial, un espace de dialogue, et surtout un espace de prévention pour que cette épidémie n’atteigne pas les zones où l’accès aux soins de base est déjà une lutte au quotidien.


  • Tribune initialement publiée sur le site web institutionnel du Comité international de la Croix-rouge (CICR)

Quand l’Occident invente le multilatéralisme pour avilir l’Afrique

‌L’Occident ne manque pas de génie. Mais l’intelligence est universelle et n’est le panache d’aucune communauté. Il est donc logique que les africains fassent de plus en plus preuve d’ingéniosité et de discernement pour échapper aux pièges tendus par nos partenaires. Ainsi, doté d’un nouveau vocabulaire qui s’enrichit à merveille, voilà l’Afrique confrontée au multilatéralisme.

A bien voir de près, comment définissons-nous ce nouvel outil qui nous est présenté comme l’unique solution pour lutter contre le terrorisme qui sévit actuellement dans nos pays ? La priorité de l’Afrique n’est-elle plus le développement économique pour mettre fin à l’exode vers l’Europe en créant localement des richesses ? Le multilatéralisme a quelque chose en commun avec la CPI (Cour Pénale Internationale) car cette juridiction a été honnie par les USA et elle porte atteinte à la souveraineté des États. C’est un autre piège à cons qui va encore mobiliser les maigres ressources de l’Afrique qui devrait gérer elle-même ses conflits.

Le but recherché par le multilatéralisme n’est pas innocent et ne saurait défendre les intérêts de l’Afrique. L’Afrique doit se protéger elle-même. Elle a les moyens pour y parvenir. Nos partenaires occidentaux, généreux à souhait, ne peuvent nous garantir une paix durable sans une contrepartie qui nous saigne. Les conséquences sont désastreuses pour nos économies, notre sécurité et surtout pour nos libertés si chères. Ainsi, l’Afrique aux frontières poreuses devrait faciliter l’installation des bases militaires sur son sol. Elle devrait acheter du matériel militaire à ses partenaires qui garantiraient la formation de ses troupes.

Mais revenons à notre fameux néologisme qui est le multilatéralisme. Il est défini comme une attitude politique qui privilégie le règlement multilatéral des problèmes mondiaux. Nous pouvons dès lors nous interroger sur le refus catégorique des Etats-Unis d’Amérique d’adhérer à ce nouveau piège tendu par les européens. Pouvons-nous rappeler que les Etats-Unis d’Amérique ont eu la même attitude à l’égard de la fameuse CPI où ils n’ont jamais adhéré ?

La position ferme et irrévocable des Etats-Unis aurait pourtant dû inspirer l’Afrique à éviter cet attrape-nigaud qu’est la CPI où vient s’ajouter aujourd’hui le multilatéralisme qui bafoue la souveraineté des États et dont les dépensent militaires vont plomber le développement économique du continent. L’Afrique devrait auto-gérer elle-même ses armées contre les bandits jihadistes équipés par les armes occidentales.

En acceptant « volontairement » cette nouvelle forme de partenariat imposée, nos économies sont soumises au dictat occidental déjà bien implanté.

La 6ème édition du Forum de Dakar sur le thème « Paix et sécurité en Afrique : les défis actuels du multilatéralisme » constituent un nouveau vaudeville qui s’inscrira dans la droite lignée de l’embrigadement des pays africains par l’Occident.

Penser l’Afrique, c’est être jaloux de sa liberté et de sa souveraineté. Ce n’est pas le cas avec tous ces organismes concoctés par l’Occident pour asseoir leur domination et l’asservissement de l’Afrique tels que l’Onu, le Fmi, la Banque Mondiale, le franc CFA, la Cpi et maintenant le Multilatéralisme.

Les bases militaires occidentales implantées en Afrique disposent de matériels très sophistiqués en relation avec les satellites au-dessus de nos têtes. Ces derniers devraient détecter tous les mouvements des jihadistes dans le sahel et prévenir les embuscades. Or, à ce jour, les pertes humaines des militaires loyalistes sont énormes. À quoi servent alors les bases militaires et les satellites ?

Le Cameroun classé parmi les pays africains les plus difficiles d’accès

Le pays occupe la 44e place du classement de la Bad sur l’ouverture des frontières dans le continent africain.

Il n’est pas facile pour les ressortissants d’autres pays d’entrer au Cameroun. C’est ce que révèle l’indice 2019 d’ouverture des visas en Afrique publié en novembre par la Banque africaine de développement  (Bad).

Si cette réalité est bien connue, ledit classement permet d’en maitriser la profondeur. Le Cameroun y arrive à la 44e position des pays ne facilitant pas l’intégration sur le continent. Le pays n’offre des facilités à l’obtention du Visas qu’à moins de 10 pays sur les 54 Etats du continent. Il n’y est pas non plus possible d’acquérir un visa à l’entrée. Les ressortissants de pays étrangers doivent obtenir une autorisation préalable avant tout voyage.

Ces faits sont remis à l’ordre du jour alors que le Cameroun a levé, courant 2016, l’obligation de visas pour les ressortissants de l’Afrique centrale et accordé de nombreuses facilités ailleurs. Ces efforts sont jugés insuffisants, ce qui classe le pays parmi les mauvais élèves de la zone Cemac devant la Guinée équatoriale (54e) et derrière la Centrafrique (37e), le Tchad (39e), le Congo (41e) et le Gabon (42e).

La Banque africaine de développement place l’intégration parmi les chantiers prioritaires qui permettent l’éclosion d’un développement durable de l’Afrique. Les autres priorités sont l’énergie, l’alimentation, l’industrialisation et l’amélioration des conditions de vie des populations.

« La pauvreté, le sous-emploi et les crises sont des conséquences du Fcfa » (O. Bile)

L’enseignant et homme politique, lors de la Conférence inaugurale du Mouvement pour l’émancipation et l’intégration monétaire de l’Afrique (MEIMA), le 11 juin, à Yaoundé, a expliqué que les principaux fléaux qui minent les pays africains pourraient être vaincus par la monnaie.

L’avenir le plus décisif de l’Afrique se joue ces dernières années devant nous. Le privilège de le vivre s’accompagne aussi d’un défi à la fois exaltant et angoissant. Jamais auparavant, la question de la monnaie n’avait à ce point cristallisé et mobilisé l’opinion publique. Des chefs d’Etats et de gouvernements, y compris non africains, des dirigeants politiques à divers niveaux, des diplomates, des universitaires, des chefs d’entreprises, des acteurs de la société civile, des organes médiatiques, les réseaux sociaux, des citoyens et activistes de tous bords se manifestent chaque jour dans ce débat sur la problématique du franc CFA et de la monnaie en Afrique. Assurément, la grande actualité de ce débat vient nous rappeler le caractère crucial, voire existentiel d’une superstructure monétaire digne de ce nom, pour des Etats aspirant à sortir du bourbier d’un sous-développement structurel et tenace. Elle nous révèle aussi à quel point la monnaie est, plus que jamais, au cœur des grands problèmes contemporains et comment, dans le cas de nos Etats de la zone franc, elle charrie des enjeux d’influence géopolitique et géoéconomique pas toujours en phase avec les légitimes aspirations à l’indispensable expansion économique dont ces Etats ont cruellement besoin. Assurément, elle n’est point l’unique facteur explicatif de nos misères, mais en constitue toutefois un des déterminants structurels majeurs.

Il est en effet loisible à quiconque de constater qu’une situation persistante et croissante de rareté généralisée et de pénuries diverses est le lot quotidien de l’ensemble de nos concitoyens dans nos Etats de la zone franc d’une manière globale. Cet environnement austéritaire, il faut le dire ici, est tributaire de nombreux facteurs, et singulièrement, des effets considérablement atrophiants de la mécanique du Franc CFA, symbole significatif, s’il en est, de la survivance du dispositif suranné du pacte colonial. Le déficit abyssal en matière de capacité de mobilisation de nos forces productives est en grande partie lié à ladite mécanique. Il en résulte une situation de pauvreté endémique en Afrique dont il me semble utile d’esquisser le tableau.

La pauvreté est souvent présentée comme la source des fléaux sociaux en Afrique. La banque mondiale nous apprend qu’en 2015, les pauvres vivaient, pour plus de la moitié, en Afrique subsaharienne, et pour plus de 85% en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Par suite de la réduction rapide de la pauvreté en Chine, les pauvres qui étaient concentrés en Asie de l’Est dans les années 1990, puis en Asie du sud en 2002, le sont depuis 2010 en Afrique subsaharienne où leur nombre total ne cesse d’augmenter. Sur les 27 pays les plus pauvres de la planète, 26 se trouvent en Afrique subsaharienne.

S’agissant des crises sociopolitiques, alors que la proportion des pauvres diminue à l’échelle mondiale, les observations indiquent que l’extrême pauvreté est de plus en plus souvent associée à des situations de fragilité institutionnelle et de conflit. En 2015, les personnes vivant dans un Etat fragile ou touché par un conflit se trouvaient majoritairement en Afrique (54%). En général, il existe une corrélation négative entre taux de pauvreté et solidité des institutions. Les pays qui affichent un taux de pauvreté élevé ont plus difficilement accès aux services financiers, le climat des affaires y est moins favorable, l’état de droit plus fragile, la corruption plus perceptible, la tendance et les velléités pour l’émigration plus élevés.

D’une manière générale, les principaux problèmes de l’Afrique actuelle se manifestent en effet sous les symptômes du sous-emploi massif, en particulier des jeunes, d’une pauvreté structurelle qui s’amplifie tous les jours malgré les divers efforts consentis, de velléités toujours plus grandes d’émigration vers l’occident avec toutes les conséquences connues en matière de crises migratoires, d’un exode rural croissant, de crises sociopolitiques et socioéconomiques interminables, etc. Le dénominateur commun à ce kaléidoscope de problèmes est incontestablement la Monnaie. Elle est la question la plus essentielle sur laquelle les attentions des Africains devraient être prioritairement mobilisées car il est mortel, comme on le voit dans nos pays, de confondre la source du mal avec les symptômes. La source des problèmes ne réside pas dans les nombreuses crises qui surgissent çà et là, qui ne sont que les diverses manifestations extérieures d’une pathologie bien plus profonde dont il faut prendre conscience. Il est urgent pour les Africains d’agir sur ce qui est essentiel, sur le cœur du mal: la monnaie!

La compréhension par les hommes en général et par les Africains en particulier du phénomène monétaire a été depuis longtemps compromise par un certain nombre de contrevérités. Ces dernières ont du reste contribué à entretenir des conceptions erronées ayant occasionné une véritable phobie des Africains à l’égard de la question monétaire. L’une des principales idées fausses prévalant dans cet imaginaire africain sur la monnaie est «qu’il est d’abord nécessaire de construire une économie suffisamment solide pour garantir et soutenir la monnaie à créer». Autrement dit, «un système de production robuste et consistant doit précéder la monnaie». Si on pouvait y arriver sans une monnaie créée et orientée à cet effet, pourquoi éprouverait-on le besoin de se défaire du F CFA? Combien de temps faudrait-il à une telle monnaie pour réaliser une si robuste économie lorsque l’on voit la situation globale des Etats de la zone franc 75 ans après la création de cet espace monétaire?

«Mais être convaincu ne suffit plus si l’Afrique veut minimiser les retombées d’une crise économique de moins en moins évitable en raison de la profondeur de ses causes. L’action est urgente… L’action en matière monétaire demande …non seulement que le responsable ait une idée claire et simple de ce qu’il fait, mais encore, et surtout, que cette idée soit bien comprise par ceux que l’action intéresse et sans l’adhésion de qui aucun objectif ne peut être atteint: les citoyens… Il convient que la monnaie cesse d’être l’affaire de quelques ‘technocrates’ au langage hermétique, souvent irresponsables devant les peuples. Phénomène social par essence, source de progrès des économies modernes… la monnaie devrait pouvoir être comprise par tous ceux que le fonctionnement du corps social intéresse, économistes ou pas».

Dieu bénisse l’Afrique !!!

Tony Elumelu: “l’entrepreneuriat est le catalyseur du développement de notre continent”

Le philanthrope nigérian Tony Elumelu l’a déclaré le  jeudi 25 octobre dernier, à l’occasion du  forum annuel de l’entrepreneuriat (TEF 2018) que sa fondation organise chaque année à Lagos .

En effet, jeudi dernier à Lagos, 5 000 entrepreneurs africains et tout l’écosystème de l’entrepreneuriat se sont réunis dans le cadre du forum annuel d’entrepreneuriat de la Fondation Tony Elumelu.

Cet événement, qui constitue le plus grand rassemblement d’entrepreneurs africains au monde, a offert une fois de plus à ses lauréats une occasion unique de réunir de jeunes compétences, de créer des réseaux dynamiques et de transmettre aux décideurs politiques le message selon lequel un secteur privé dynamique et responsable conduira à la transformation économique du continent.

Le Forum, qui en est à sa quatrième édition, a été marqué par la remise de diplômes aux lauréats de la Promotion 2018 du programme d’entreprenariat de TEF, à la suite d’une période rigoureuse de formation et de mentorat de neuf mois avec le don d’un capital de démarrage. Le nombre total de bénéficiaires pour cette édition 2018 était de 4 470 personnes sur les 300 000 candidatures reçues à ce jour.

L’un des faits marquants a été le lancement de TEFConnect, une plateforme numérique révolutionnaire qui réunit en Afrique et au-delà tout l’écosystème de l’entrepreneuriat, notamment les entrepreneurs, les investisseurs et le monde des affaires sur une seule et même plateforme et les connecte numériquement à trois éléments essentiels du succès: le capital, les outils commerciaux et les entreprises. Cette plateforme jouera un rôle déterminant dans la mise en contact des entrepreneurs sur l’ensemble du continent.

L’évenement tenu à Lagos aura aussi connu  une série de messages de bonne volonté de la part d’importantes parties prenantes du monde de l’investissement. Il aura aussi été marqué par un concours de pitch, des tables rondes ainsi qu’une séance interactive entre le Président ghanéen, Nana Akufo-Addo, et les entrepreneurs, séance animée par Tony O. Elumelu, Promoteur de TEF.

Le forum a également connu une séance sur le rôle du secteur privé dans le développement économique de l’Afrique avec Dr. Awele Elumelu, administratrice de TEF, fondatrice d’Avon Medical et championne de Gavi pour la vaccination en Afrique, animée par Eleni Giokos, correspondante de CNNMoney Africa. Parminder Vir, Directrice Générale de la Fondation Tony Elumelu, a également dévoilé le documentaire sur l’ Impact de TEF qui met en valeur les réussites des entrepreneurs de TEF.

Tony Elumelu pour sa part a réitéré son engagement à se faire l’avocat du développement économique de l’Afrique en soutenant et en formant une nouvelle génération d’entrepreneurs, dont les succès peuvent transformer le continent, offrir des opportunités, créer des emplois et un impact social. “L’avenir de l’Afrique est entre des mains des Africains, a-t-il déclaré.

Notre Fondation et son approche unique en matière de formation, de mentorat et de financement ont prouvé que l’entreprenariat est le catalyseur de la transformation économique de notre continent. Je crois fermement que le succès peut être démocratisé et que si nous pouvons lier les ambitions aux opportunités, cette génération extraordinaire peut tout accomplir”, a t-il déclaré avant de poursuivre qu’ “avec TEFConnect, nous avons créé un outil qui fournit une plateforme numérique pour héberger des idées, défendre le succès et démontrer la capacité des Africains à utiliser les technologies les plus avancées pour prendre en charge leur destin économique”.

De son côté, le président ghannéen Nana Akufo-Addo a souligné l’importance de galvaniser tout l’écosystème de l’entrepreneuriat, appelant les représentants du secteur public à encourager, soutenir et reproduire le modèle de la Fondation Tony Elumelu dans leurs régions respectives.

S’exprimant sur la nécessité de mettre en place les politiques appropriées, S.E. Nana Akufo-Addo, a déclaré : “Le changement et le développement se produit jamais tout seul. Les gens doivent se lever, se faire entendre, discuter pour changer le récit”.

Depuis sa création, la Fondation Tony Elumelu a doté les entrepreneurs africains de tous les coins du continent d’un capital de démarrage non remboursable de 5 000 dollars, d’un programme de formation personnalisé et spécialement adapté à l’environnement africain, et de l’accès à un pool de mentors dédiés qui contribue de manière significative à la croissance économique, à la création d’emplois et à la production de revenus.

Ethiopian Airlines rentre dans l’actionnariat de quatre compagnies africaines

L’annonce a été faite par le directeur général de ladite compagnie, Tewolde Gebremariam.

La compagnie aérienne Ethiopian Airlines continue de renforcer son influence sur le marché de l’aéronautique en Afrique. A en croire le directeur général Tewolde Gebremariam, l’entreprise qu’il dirige a conclu des accords lui garantissant 49% des parts des compagnies nationales de Guinée et du Tchad.

La même structure ressuscite la Zambia Airways dont il vient d’obtenir 45% des parts. Ethiopian Airlines est allé plus loin en créant une compagnie en Zambie qu’elle détient entièrement, puis a pris le contrôle de la gestion de Equatorial Guinea Airline.

« Guinea Airlines se prépare à lancer bientôt des vols vers des pays voisins et de la région. Chadian Airlines entrera en service le 1er octobre. Mozambique Airlines commencera à fonctionner à la fin de l’année et à la demande du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, (Ethiopian Airlines) a pris en charge la gestion complète de la compagnie nationale de son pays« , a indiqué Tewolde Gebremariam.

L’objectif du top management de la structure ne s’arrête cependant pas là. Il est question de faire d’Ethiopian airlines « une compagnie africaine« . Pour cela, l’administration de cette compagnie envisage de multiplier des partenariats sur le continent.

Au Nigeria, Macron et Elumelu encouragent les entrepreneurs africains à prendre des risques

Au cours de son séjour au Nigeria, le président français Emmanuel Macron a exhorté les jeunes entrepreneurs africains à prendre des risques et à ne pas avoir peur d’échouer.

Selon lui, « vous ne pouvez pas réussir sans prendre de risque ». Macron prenait ainsi la parole au cours d’une session interactive animée à laquelle participaient 2 000 anciens élèves de la Fondation Tony Elumelu.

Ces jeunes n’ont pas manqué de demander conseil au jeune président français sur la manière la plus optimale d’atteindre les marchés européens au milieu du nationalisme naissant et des guerres commerciales émergentes.. Macron aura aussi été interpellé sur les secrets de son succès politique.

Ce forum animé par Tony O. Elumelu le Fondateur de TEF, Heirs Holdings et du groupe bancaire UBA a permis au Président français en visite au Nigeria d’entendre les voix et les ambitions d’une nouvelle génération de femmes et d’hommes d’affaires africains.

M. Macron a ajouté que les jeunes entrepreneurs ne s’arrêtent jamais à un premier échec. Le faisant, il les a exhorté à toujours en tirer des leçons. « Pour les jeunes entrepreneurs africains: n’écoutez jamais les gens qui vous disent d’attendre », a déclaré Macron. « Si vous croyez en vos projets: réalisez les! Notre rôle est d’aider la nouvelle génération à saisir les opportunités et relever le défi » a t-il ajouté.

S’exprimant sur le secteur privé, M. Macron a déclaré: « la seule façon pour l’Afrique de réussir est d’avoir un secteur privé fort » capable de créer des emplois et des opportunités pour les jeunes chômeurs.

Présent à cette rencontre, Tony Elumelu a reconnu l’importance d’un tel moment pour l’entrepreneuriat africain.  « Le président français reconnaît l’importance cruciale des entrepreneurs africains pour le développement économique durable sur le continent – il sait que le récit africain est en train de changer et va changer. Sa voix est rafraîchissante et bienvenue  » a t-il précisé. « Nous voulons que la France et le reste du monde réalisent que l’Afrique est un continent d’opportunités ».

Il convient de rappeler que c’est en 2015 que Tony Elumelu a initié son programme d’entrepreneuriat connu sous l’appellation  Programme d’Entrepreneuriat TEF.  Au fil du temps, ce programme s’est hissé comme la plus grande initiative philanthropique africaine consacrée à l’entrepreneuriat.

Cameroun : ouverture de la 5ème édition du Forum économique – Afrique le 27 juillet

Le forum placé sous le thème « l’information juridique dans les pratiques économiques en Afrique »se tiendra dans la cité capitale.

L’Hôtel Mont-Febe de Yaoundé servira de cadre à la 5e édition du Forum économique-Afrique  prévu du 27 au 28 juillet. Pendant deux jours, les participants – l’Agence française pour le développement (Afd), l’Institut d’analyse économique  de  la France (Iae) et des cabinets d’audit et conseils – échangeront sur des thématiques tournant autour des questions comptable, fiscale, juridique et économique.

En matière comptable, l’accent sera mis sur les problèmes rencontrés en entreprise dans l’application des nouveaux dispositifs du Sycohada revise, et sur les opérations de contrôle interne, d’audit et de commissariat aux comptes.

Il sera par ailleurs question d’aborder les implications fiscales liées au Sycohada revise ; le droit de la concurrence et de la distribution ; l’arbitrage et la médiation en droit Ohada, ainsi que sur les sûretés et autres garanties en droit Ohada. Et pour terminer, en matière économique, il sera question de comprendre la place de l’Afrique dans la compétition économique mondiale et en indiquer les enjeux.

Terrorisme : comment l’insécurité en Afrique menace la stabilité des USA

Selon l’ambassadeur des Etats-Unis au Niger, les groupes djihadistes présents sur le continent noir pourraient déporter leurs activités en Amérique. Une chose qui n’est pas acceptable à Washington.

Le Cameroun, comme de nombreux pays africains, bénéficie du soutien des Etats-Unis dans la guerre contre le terrorisme. Ce phénomène se manifeste au Cameroun sous les traits du groupe Boko Haram. Appui en logistique, formation de militaires…Les actions officielles du gouvernement américain pour la sécurité dans le pays démontrent l’intérêt de Washington pour le Cameroun et, plus largement, pour le continent. La question a été posée vendredi dernier à l’ambassadeur américain au Niger, Eric Whitaker.

«Nous avons intérêt à ce que l’Afrique développe sa propre sécurité parce que nous ne voulons pas voir des problèmes tels que des pandémies, des organisations terroristes ou d’autres problèmes – le piraterie par exemple – se propager aux États-Unis. Nous avons donc choisi d’investir dans les pays partenaires africains pour les aider à relever les défis de sécurité avant tout», a déclaré le diplomate.

Avec plus de 6000 militaires dont 1300 soldats d’élites environ déployés en Afrique, les Etats-Unis constituent la force armée étrangère la plus représentée sur le continent. L’intégralité des activités militaires des Etats-Unis sur le continent reste cependant inconnue.

«Je crois que l’Afrique est importante pour les États-Unis et la sécurité occidentale, non seulement parce que l’Afrique compte, mais aussi parce que nous avons la possibilité de traiter ces organisations extrémistes violentes avec un risque acceptable, tant pour nous que pour nos partenaires. Je pense que si nous n’y parvenons pas, nous pourrions être confrontés à un problème beaucoup plus difficile à l’avenir ; notamment les problèmes de migration de masse et les problèmes de pandémie qui pourraient découler de toute violence à grande échelle sur le continent », expliquait le commandant des opérations spéciales en Afrique, le général major Jean Mark Hicks.

 

Pour lui, une réponse doit être apportée dans l’urgence. « Dans le contexte où l’Etat islamique touche à sa fin en Irak et en Syrie, nous nous demandons tous où vont aller ces organisations extrémistes violentes. Et, l’Afrique reste l’un de ces terrains fertiles. Nous devons faire face aux menaces tant qu’elles sont à un niveau où nous pouvons les affronter et nous devons aider nos partenaires africains à faire face à leurs défis internes et à leurs menaces externes, afin qu’ils puissent continuer à se développer et à prospérer, ce qui le meilleur intérêt de tout le monde ».

-La lutte historique des Etats-Unis contre le terrorisme-

L’Afrique n’est pas au centre de l’essor du terrorisme, lequel phénomène y a pris de l’ampleur après le ralliement de groupes armés aux organisations djihadistes du Moyen-Orient. Et pour cause, le continent noir n’est pas affecté par ce phénomène en 1941, au moment où  les Etats-Unis subissent l’attaque de Pearl Harbor menée par les forces aéronavales japonaises, et considérée comme terroriste. Les évènements tragiques se multiplient et se propagent en Occident aux lendemains du 11 septembre 2001, jour l’effondrement des tours jumelles du World trade center aux Etats-Unis.

A l’origine de cet autre attentat, le groupe Al-Qaïda que dirige alors Oussama Ben Laden. Les Etats-Unis engagent alors une chasse à l’homme  dans le Moyen Orient et ce djihadiste est finalement tué le 2 mai 2011 au Pakistan. Le mouvement se répand et de nombreuses branches sont créées, notamment l’Organisation Al-Qaïda au Maghreb Islamique nées en 2007, après l’allégeance du Groupe salafiste algérien pour la prédication et le combat à Al-Qaïda.

En Afrique, la menace terroriste reste entretenue par des organisations telles que :  le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (1er mars 2017), l’Etat Islamique qui compte cinq branches en Afrique, Boko Haram (2009), Al-Mourabitoun (2013), Ansar Dine (2011), les Chebabs (2006).

Vers une nouvelle coopération entre l’Afrique francophone et la France ?

L’Afrique francophone a suivi comme d’habitude, avec un intérêt particulier, les élections présidentielles françaises. L’arrivée de chaque nouveau président est perçue ici comme une délivrance par les  opposants aux systèmes bien implantés.

Cette vision simpliste et naïve des acteurs de la vie publique  et politique en Afrique francophone est inquiétante. Après l’esclavage et la colonisation, les méthodes de gouvernance mises sur pieds n’ont guère évolué. Le vol, le clientélisme, le tribalisme, la brutalité  policière et l’opacité des élections n’ont pas pris une ride. Cette gouvernance imposée aux premiers présidents africains s’est d’ailleurs consolidée au fil des années même si les coups d’état se sont raréfiés. Les présidents en exercice règnent à vie. Ils sont devenus les gardiens des richesses exploitées aujourd’hui par les multinationales.

L’Afrique a le devoir et l’obligation de se développer pour sortir le continent des griffes de ses prédateurs. Elle ne peut éternellement se réjouir de l’arrivée d’un nouveau président en Occident. L’arrivée de Barack Obama, un noir à la maison blanche, avait suscité des espoirs.

A la fin de ses deux mandats, la douche a été froide. Pourquoi l’Afrique francophone devrait-elle croire en Emmanuel Macron qui a été élu pour rendre à la France sa grandeur d’autrefois ?

La naïveté des intellectuels africains frise le ridicule. Elle s’apparente aux campagnards qui regardent un train passer quotidiennement et qui ne s’arrête pas. Pourquoi faut-il que le nouveau et jeune président français coupe l’herbe aux pieds des Bolloré, Bouygues et autre Total ? Ce qui est aussi inquiétant dans l’attitude de nos intellectuels, c’est leur résignation comme si la relation entre la France et l’Afrique est une fatalité de Dieu.  Donc, seul Dieu peut délivrer l’Afrique. Ils sont incapables de reconnaître leur lâcheté, leur incapacité à se remettre en question comme leurs dirigeants. Ces fils d’anciens résistants qui ont combattu pour les indépendances trahissent, sans état d’âme, les héros morts pour la liberté.

Emmanuel Macron ne remettra jamais en cause la françafrique. Il appartient aux africains de concevoir un modèle pour sortir le continent de sa profonde nuit. La liberté ne se donne pas.

Pourquoi Macron renoncerait-il à un pillage séculaire avec la complicité évidente des chefs d’états africains et des intellectuels ? Un nouveau modèle de coopération ne verra pas le jour avec les dirigeants actuels. L’Afrique a besoin de décoloniser ses esprits comme le dit si bien le politologue camerounais, Achille Bembé.  Ce travail sera long. Mais il faut commencer aujourd’hui avec une campagne de sensibilisation à l’échelle continentale.

L’Afrique ne peut se développer que par l’effort de ses enfants. Elle ne peut et ne doit compter que sur elle-même pour éradiquer sa décente programmée aux enfers. Elle a les moyens pour le faire. Elle est riche et fournit une main d’œuvre jeune, disponible et courageuse.

Les pistes proposées jusqu’ici pour sortir de la longue nuit sont nombreuses. Elles ont montré leurs limites car les changements sur le plan politique sont maigres. La culture du plus grand nombre s’impose. Pour cela, nous devons mettre un terme à l’infériorisation de notre culture et de nos rapports de dominants et dominés.

Cette domination repose sur une culture. Nous devons mettre fin à ce système qui se perpétue de manière organisée depuis des siècles.  A l’heure de la mondialisation, le modèle de coopération entre la France et ses anciennes colonies n’est plus adapté. Il n’échappe à personne qu’il est très déséquilibré. Mais les africains ont-ils la volonté voler de leurs propres ailes ?

Par Michel Lobé Etamé
Journaliste

Ces dictateurs qui affament le peuple pour s’éterniser au pouvoir

La gouvernance des dictateurs au 21ème siècle est calquée sur les modèles hérités des régimes de poigne des siècles derniers. Ces modèles sont désuets, anachroniques, inadaptés et condamnés. Les conséquences sont les mêmes. La pauvreté matérielle du peuple est visible partout. Les religions prennent la place de l’Etat. Les marabouts, les sorciers, les marchands de rêves vendent l’espoir.

Les dictateurs l’ont bien compris. Tout développement économique ouvre des perspectives différentes qui privilégient la connaissance, l’école, le travail, l’effort, la reconnaissance et le loisir. Un peuple qui satisfait ces besoins aspire au bien être. Il devient éclectique dans ses choix. Il s’intéresse à la politique et veut y participer activement.

La jouissance matérielle pousse l’individu à réfléchir, à contester, à proposer et à dénoncer les errements du pouvoir. La contestation s’installe et remet en cause le système. Or, dans toutes les dictatures, le discours est immuable. Comme dans la philosophie des lumières, tout va bien dans le meilleur des mondes.

Les dictateurs ne sauraient donc supporter un peuple qui remet en cause son mode de gouvernance. Pour eux, le développement économique est un danger pour leur pouvoir et leurs progénitures. En effet, comme dans les royaumes, ils sont décidés à léguer cet héritage à leurs enfants. Autour d’eux, de piètres porteurs d’eau s’exécutent. Ils ont été choisis pour leur manque d’ambition et d’audace. Quelque soit leur niveau d’études, ces femmes et ces hommes qui gravitent autour du pouvoir savent qu’ils doivent tout à un homme : leur maître.

L’Afrique détient aujourd’hui le plus grand réseau de dictateurs. Confortés par les puissances occidentales, ces pauvres dirigeants sont tous confinés au même rôle : protéger l’exploitation des matières premières, des richesses endogènes et de garantir la stabilité sécuritaire du pays.  Ils préservent ainsi leur pouvoir auprès des maitres occidentaux.

La faim est organisée. Elle stabilise le nivellement vers le bas du peuple soumis à la docilité et à la servitude. Les soulèvements sont sévèrement réprimandés. Ceux qui ne le supportent pas sont condamnés à l’exil, à la torture ou à la mort. Les dictateurs tuent et emprisonnent en nombre limité les opposants pour ne pas s’attirer les foudres de la CPI.

L’exercice du pouvoir en Afrique n’est pas démocratique. Il y a certes des évolutions en trompe l’œil dans certains pays. Sur le plan économique, le continent est marqué par son immobilisme chronique et pathétique. Les dettes s’accumulent. Tout le continent vit sous le seuil de la pauvreté et ne peut prioriser les objectifs du millénaire. La perfusion permanente des états par les crédits extérieurs et les supposés dons maintiennent l’Afrique dans un état végétatif.

L’Afrique se distingue aujourd’hui dans les faits divers. Elle envoie en Occident ses enfants valides. Comme dans la sélection naturelle, beaucoup meurent en Méditerranée. Ceux qui y échappent viennent gonfler le nombre des sans abris dans un Occident où la solidarité est en panne.

L’Afrique d’aujourd’hui n’est pas convalescente. Elle est plongée dans une misère permanente alors qu’elle regorge de richesses. La communauté internationale est complice de ce désastre car elle œuvre à maintenir au pouvoir des incapables, des irresponsables, des fossoyeurs dont le seul but est de mourir un jour au palais du peuple pour des funérailles nationales.

Le bilan de ces fossoyeurs de l’Afrique est calamiteux et désespérant. Pour se maintenir au pouvoir, ils affament leur peuple. L’ascenseur social que nous avons connu après les indépendances est en panne. Mieux encore, il est impossible aujourd’hui pour le peuple d’emprunter les escaliers. Aucune issue n’est possible si l’on n’appartient pas au noyau dur de «l’élite» où les dérives clanistes et tribalistes sont légions.

Dans un système corrompu et incompétent, les places ne s’obtiennent plus par les voies autrefois incontournables de l’école, de l’effort et du sacrifice. Les pouvoirs mettent en place des machines à broyer toutes les velléités de contestation. L’opposition politiques est affaiblie et réduite au silence.

L’Afrique ne fait plus rêver. Elle est devenue une auberge où s’installent les églises, les marabouts, les mages, les bonis menteurs, les escrocs, les vendeurs de rêves… Les maladies autrefois éradiquées refont surface alors que les dirigeants se soignent en Occident. La lèpre, la tuberculose, le sida, Ebola et autres paludismes réduisent l’espérance de vie. Les hôpitaux sont des mouroirs. Pour se soigner, ces dictateurs s’exilent à l’étranger où les coûts des soins médicaux sont exorbitants et ruinent les états.

Souhaitons à la nouvelle jeunesse de se ressaisir, de choisir un chemin différent que celui des dirigeants actuels qui s’éternisent au pourvoir pour ne pas être jugés. Souhaitons à cette jeunesse de casser les codes en cours pour se libérer du joug des colonisateurs. Souhaitons à cette jeunesse de créer des liens efficaces avec la diaspora pour aimer et construire une autre Afrique.

Par Michel Lobé Etamé
Journaliste

En 2016, la BAD a approuvé 305 opérations évaluées à 11 milliards Us

D’après un communiqué de l’institution, ces performances ont aussi permis de créer plus de 630 000 emplois, essentiellement pour les jeunes et les femmes.

Financées au titre de la mise en œuvre des 5 priorités stratégiques de la BAD (High-5), à savoir : «Éclairer l’Afrique», « Nourrir l’Afrique », « Industrialiser l’Afrique », « Intégrer l’Afrique » et «Améliorer la qualité de vie des populations en Afrique », ces opérations devraient servir à dynamiser la transformation économique de l’Afrique

Selon le communiqué qui reprenait les données du rapport annuel de la Banque panafricaine, publié lors de ses réunions annuelles à Ahmedabad, en Inde, le mercredi 24 mai 2017, les décaissements réels sur ces approbations ont atteint 6,3 milliards de dollars (plus de 369 milliards de francs Cfa),  soit une augmentation de 55% par rapport aux chiffres de 2015. En 2015, les approbations et les décaissements se sont élevés respectivement à 8,78 milliards $ et 4,20 milliards $.

La BAD attribue cette augmentation substantielle des décaissements à une série de changements systémiques et des réformes institutionnelles lancées depuis fin 2015, ce qui a réduit de 96 jours en moyenne, la durée entre l’approbation et le premier versement.

Dans le détail, les approbations dans le secteur énergétique ont augmenté de 72,8% pour s’établir à 2 milliards $ tandis que les opérations dans le cadre de la priorité « Nourrir l’Afrique » ont progressé de 66% pour atteindre 1,2 milliard $. Sur la même pente ascendante, les financements accordés aux projets concernant l’industrialisation de l’Afrique ont connu une croissance de 43,5% pour s’établir à 1,3 milliard $. Quant aux fonds dirigés vers l’amélioration de la qualité de vie des populations en Afrique, ils ont atteint 5,6 milliards $, en hausse de 52,3%.

Seule ombre au tableau, les financements consentis aux projets d’intégration de l’Afrique, le cinquième axe des priorités de la BAD, qui ont connu un net recul de 18% pour s’établir à environ 661,9 millions $.

Comme le précise le communiqué, dans l’angle sectoriel, les approbations de projets d’infrastructures (comprenant l’eau et l’assainissement, l’énergie, la communication et les transports) ont augmenté de 43,7% pour s’établir à 4,72 milliards $ en 2016, soit 43% des investissements totaux. Le secteur financier arrive en deuxième position avec 23,3%, tandis que les projets regroupés autour des activités multisectorielles ont reçu 17% des fonds. Enfin, l’agriculture et le développement rural ont reçu 9,3% du total des investissements alors que le secteur social en a perçu 6,7%.

En matière de financement, les prêts et subventions ont été les instruments de financement clés, représentant 92,1% des approbations totales en 2016, suivis des garanties (3,3%), participations (2,6%) et fonds spéciaux (2%).

Loyauté contre honnêteté en politique: l’Afrique connaitra-t-elle la vraie démocratie?

Au moment où cet article est en cours d’écriture, les États-Unis et une partie du monde ne se remettent pas toujours de la consternation survenue après un licenciement rapide et inexplicable du directeur du Bureau fédéral d’Investigation (FBI). Les Démocrates et quelques Républicains souhaiteraient vivement que soient faux le rugissant murmure et le soupçon que M. Trump a licencié James Comey pour couvrir une menace majeure sur la sécurité nationale des Etats-Unis. Américains et alliés ont du mal à croire qu’une puissance étrangère a sapé la présidentielle américaines de 2016. Parmi les raisons d’une éventuelle dissimulation de l’action du président américain figurent les allégations selon lesquelles le président avait réclamé la fidélité du directeur du FBI qui, apparemment, avait choisi l’honnêteté à la fidélité. Mais l’honnêteté est-elle un suicide politique ? À ce stade, il n’est pas clair si la fidélité à M. Trump serait la probité morale à respecter. En moins de quatre mois, le nouveau locataire de la Maison Blanche a eu un peu trop de scandales ou de rumeurs de scandales qu’il est difficile de savoir ce que la loyauté envers lui pourrait signifier pour une carrière politique. Mettant un peu de côté M. Trump, et allant de l’autre côté de l’océan, loin là-bas Afrique subsaharienne, il semble que la loyauté envers la personne au pouvoir est politiquement correcte. Peut-être que c’est même une sagesse politique et de survie.

En Afrique, il faut encore démontrer que l’honnêteté en politique est une décision judicieuse. Là-bas en Afrique, les gouvernements sont – sans exagération – monarchistes, suprématistes, et simplement mis, présidentialistes. La personne au pouvoir est la personne qui a le pouvoir de décider quoi que ce soit pour tout résident du pays. Le lieutenant qui lui prête allégeance est mis aux petits, indépendamment de la morale du lieutenant. En fait, là-bas en Afrique, il est préférable d’être malhonnête autant que l’on est fidèle à la personne qui détient le pouvoir. C’est sans doute la raison exacte pour laquelle la politique se transforme en une telle dictature en Afrique. Aucun collaborateur du président ne peut travailler avec des mains libres. Tout le monde est loyal au président, peu importe le préjudice que cette loyauté poserait pays.

Des amis trahissent des amis et oublient leurs anciennes connaissances parce que la survie est en dépend dans cette jungle politique. Mais tout n’est pas encore fini. Il y a toujours de l’espoir. Il y a de l’espoir pour la confiance. Ce n’est pas mauvais d’être loyal au leader. C’est en fait une bonne chose. Mais un leader ne peut pas avoir de personnes loyales sans être digne de confiance. Pour que l’Afrique soit sauvée de sa dictature, les dirigeants doivent commencer à être dignes de confiance. Maintenant, ce changement significatif n’est pas facile pour les vieux dictateurs que le continent connait. Les nouveaux leaders sont les personnes qui mèneront le leadership digne de confiance qui confère la loyauté et favorise une véritable démocratie. Vas-tu te réveiller donc, Afrique?