L’avocate, porte-parole de l’opposant Issa Tchiroma Bakary, fait une déclaration annonçant « les régionales du peuple » et la suspension des activités en signe de résistance.
Me Alice Nkom annonce la reprise des activités de résistance contre le régime de Yaoundé à compter du dimanche 30 novembre 2025. Dans une communication rendue publique cette nuit, la femme de droit et porte-parole de l’opposant Issa Tchiroma Bakary qui revendique sa victoire à l’élection présidentielle, annonce trois jours de villes mortes allant de dimanche à mardi. Et elle précise des actions à accomplir durant ces trois jours successifs.
D’abord, pour la journée de dimanche, elle annonce « les régionales du peuple (…) pas les petites mascarades du régime périmé » alors que le pays va abriter les deuxièmes élections régionales de son histoire après celles de décembre 2020. Au moment où les conseillers municipaux et les chefs traditionnels iront aux urnes pour choisir les 900 conseillers régionaux du Cameroun pour les cinq prochaines années, sur la Toile, « on veut faire le plus gros livestream jamais vu au Cameroun ». Une session au cours de laquelle « chaque région va parler. Le peuple va s’exprimer. Le peuple va voter », déclare Alice Nkom. Ce qui n’est pas connu, et qu’elle ne précise pas, c’est ce que ce peuple va voter et pour quelle suite.
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Le même dimanche, l’avocate veut que les commerces n’ouvrent pas et que les populations exercent leur liberté d’aller aux activités religieuses et dans des réunions. Lundi et mardi, le plan des villes mortes qu’elle présente annonce la suspension d’activités au rythme des « Ghost Town » imposés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest par des combattants séparatistes chaque lundi. Selon Alice Nkom, la démarche rappelle la revendication principale de la résistance « le respect de la vérité des urnes » de l’élection du 12 octobre dernier.
Ces activités annoncées et se présentant comme une forme de boycott des régionales du 30 novembre prochain n’auront pas néanmoins un grand impact sur celles-ci. Le suffrage est indirect. Le peuple se fera représenter par les conseillers municipaux. En plus, la grande majorité de ces représentants du peuple au niveau local sont issus du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir qui est à la conquête des sièges dans les 10 régions. Même avec l’absence du FSNC, parti de Issa Tchiroma Bakary à ces élections, les autres partis en compétition, une dizaine, se feront représentés selon la logique de la continuité de l’État et des institutions.
