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Un an après l’enlèvement et la mort de Martinez Zogo, un certain nombre de zones d’ombre subsistent toujours, alors même que le Tribunal militaire poursuit son enquête. Cette situation cache un problème profond de protection des journalistes dans le pays.

La liberté de la presse continue à faire l’objet de débats au Cameroun. Si l’affaire Martinez Zogo fait couler beaucoup d’encre depuis un an, il faut rappeler que cette question taraude les esprits depuis.  Par exemple, en 2019, le journaliste Samuel Wazizi est mort en détention à Yaoundé. Le 22 avril 2010, le rédacteur en chef de Cameroon Expression, Ngota Ngota Germain, est décédé à la prison centrale de Kondengui.

De nombreux journalistes camerounais, dont Mimi Mefo, Ahmed Abba et Mancho Bibix, ont été arrêtés et détenus en vertu de la loi antiterroriste de 2014 dans le cadre par exemple la crise anglophone qui secoue la région du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2016. Le Cameroun aujourd’hui est le troisième pays d’Afrique qui emprisonne le plus de journalistes, après l’Égypte et l’Érythrée. Et le pays est actuellement classé 138e sur 180 pays selon Reporter Sans Frontière.

La question de la liberté de la presse a été au cœur d’une discussion à la fin de la semaine dernière. Samira Daoud, directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale d’Amnesty International, et Sadibou Marong, directeur Afrique de l’Ouest de Reporter sans frontières, ont participé à cette réunion. Elle s’inscrivait dans le cadre d’une campagne de plaidoyer pour la protection des journalistes dans les zones touchées par des crises sécuritaires.

La représentante d’Amnesty International à cette rencontre organisée par les cabinets Présence et Orin estime que les efforts du gouvernement pour protéger les professionnels des médias ne sont pas suffisants. Comme le rappelle Samira Daoud, les journalistes doivent être protégés par la législation civile et les droits de l’homme, même dans l’exercice de leur profession. Elle estime que des milliers de journalistes sont tués chaque année dans le monde. Leur protection ne peut être assurée que par la législation, en particulier les lois internationales, qui doivent être respectées dans chaque État.

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