Le régime s’achète désormais entre 4800 Ffca et 15000 Fcfa à cause des pluies et du mauvais état des routes.

Devant la commerçante ce mercredi 25 juin, Amandine est stupéfaite face à ce qu’elle entend. Cinq doigts de plantains à 1000 Fcfa. La jeune ménagère n’en revient pas. Et pourtant c’est un peu la tendance dans plusieurs marchés de la ville de Yaoundé. Le prix du plantain a augmenté. Celui d’un régime et même d’une main de plantain lui, a presque triplé.

Ce matin au marché Mvog-Mbi, un régime de plantain non mûr était proposé au prix moyen de de 13500 Fcfa. « Un régime dont le prix varie habituellement entre 3000 et 4000 Fcfa », témoigne Clotilde Belinga, revendeuse au marché Mvog Atangana Mballa. Elle propose d’autres régimes plus petits entre 6500 Fcfa et 8000 Fcfa.

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Le scénario est le même au marché Acacia. «  La banane plantain actuellement c’est pour les personnes riches. Voilà plus de deux mois que je n’ai plus acheté ce tubercule. A la place il ya le couscous, le maïs et le manioc qui au moins à un prix abordable sur le marché », confie Berthe, ménagère. « Moi j’ai une réunion ce weekend et je ne sais pas encore ce que je vais préparer comme compléments pour accompagner mes plats. Peut-être je vais  acheter du riz parce que le plantain au marché ces jours-ci c’est de l’or », se lamente Carole.

Selon les revendeurs, la petite saison de pluie depuis quelques semaines et le mauvais état des routes  seraient les principales causes de l’augmentation du prix du plantain sur le marché. Les approvisionnements deviennent de plus en plus difficiles, apprend-on. « Il faut se rendre dans les champs pour se rendre compte de la catastrophe que font les pluies. Les bananiers sont très fragiles et tombent au moindre petit coup de vent ». « De plus, lorsque nous réussissons à faire la récolte de quelques régimes, le mauvais état des routes en cette saison de pluie ne favorise pas le transport des produits des plantations vers les marchés », explique Valentin Ottou, producteur et commerçant au marché Mfoundi.

Autre fait à l’origine de cette hausse de prix et de la rareté du plantain sur le marché, la hausse des exportations. Conséquence, les quantités disponibles n’arrivent plus à satisfaire la demande grandissante de la population locale. « Quand vous allez à l’Est du pays, il est difficile qu’un producteur vous vende le plantain. Dès fois le champ à même déjà été réservé par  un expatrié. Ils viennent de partout. Le Gabon, la RCA et même la Guinée Equatoriale. Ils se ravitaillent tous dans nos marchés. Finalement nous-même nous mangeons quoi ? », s’interroge Clarisse, commerçante au marché Mvog-Mbi depuis plus de 15 ans.

Selon une étude du Centre africain sur le bananier plantain (Carbap), le Cameroun produit régulièrement près de 2000 millions de tonnes de bananes plantains mais plus de 50% de la production est importée.

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