Malgré la hausse de la production qui est passé de 2,704 tonnes en 2021 à 8, 699,5 tonnes en 2025, le prix de cette épice a triplé sur le marché, le sac de 125 kg à 180.000 Fcfa.

Marché du Mfoundi, il est 10h et pourtant Ludivine, commerçante de gingembre (Djindja) se tourne les pousses. Sur son étale, les seaux qui servent de mesurettes sont vides. Voilà plus de six mois, apprend-on, qu’elle n’a presque rien à vendre. « Le commerce du gingembre est vraiment vacillant ces derniers mois. Habituellement je pouvais vendre jusqu’à 50 sacs de gingembre de façon journalière. Maintenant pour trouver seulement 10 sacs et réussir à les écouler c’est chose très rare », confie-la dame. Elle n’est pas la seule commerçante des lieux dans cette situation.  Sur la vingtaine d’étales qui jonchent le Bloc B entièrement dédié à la vente d’épices et de condiments verts, le gingembre est absent. Le peu de points de vente disponible refuse désormais de vendre à des sommes minimales : 100Fcfa, 500Fcfa.

« Moi j’ai arrêté le commerce du gingembre il y’a des semaines. Je commençais à perdre mes fidèles clients parce qu’ils se plaignent non seulement des quantités mais aussi du prix, ceux malgré mes multiples explications. Maintenant je fais dans le commerce des carottes et haricots verts », avoue Clemence, commerçante.

LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ



A l’origine, la hausse exponentielle du prix au sac ainsi que la rareté du gingembre sur le marché. En effet,  le sac vendu à 45000 FCFA en novembre 2024,  désormais  il  faut débourser la sommes de 140.000 FCFA voir 180.000Fcfa, pour un sac de 125 kg. Ceux malgré la hausse de la production qui est passée de 2,704 tonnes en 2021 à 8, 699,5 tonnes par an en 2025.

Selon une source à la délégation régionale de l’Agriculture et du développement rural à l’Ouest, (MINADER) premier bastion de production de cet épice au Cameroun, « la rareté et spéculation sur le prix du gingembre découle de l’ouverture de plus en plus accru des producteurs au marché extérieur ». La majeure partie du produit est exportée vers le Gabon, la RCA, le Tchad, le Nigéria et aussi vers la Chine depuis l’épidémie à Coronavirus (Covid19). « La Covid19 est venue changer les habitudes. Le gingembre n’est plus qu’une épice mais maintenant, il attire l’attention des pharmaciens et même de la cosmétique », explique Boris Wenda, économiste, spécialiste des questions de développement agroalimentaire.

La même source affirme aussi que la crise qui touche actuellement le secteur du gingembre au Cameroun est aussi le fait d’une vaste « pandémie sévère de rouille qui a frappé les plantations du Nigéria voisin, principal producteur du gingembre en Afrique ». Un désastre qui a poussé les commerçants nigérians à venir se ravitailler en masse au Cameroun. Situation qui, malheureusement, impacte négativement commerçants et ménages du Pays.

Il faut noter que cette hausse du prix s’inscrit dans un contexte plus large d’inflation alimentaire qui touche plusieurs produits de base. Le riz, l’huile, le haricot, l’arachide entre autres.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne