EN CE MOMENT


Promotion de la farine Locale : le manioc trouve sa place en boulangerie

L’accord entre le ministre du commerce et les acteurs de la filière (boulangers et meuniers) le 25 juin 2025 fixe…

L’accord entre le ministre du commerce et les acteurs de la filière (boulangers et meuniers) le 25 juin 2025 fixe l’introduction de 4 à 5% de ce produit dans la fabrication du pain.

 

Dans un premier temps, les boulangers camerounais devront introduire entre 4 et 5 % de farine de manioc dans la fabrication du pain. Cette décision a été prise le 25 juin 2025 à Yaoundé, à l’issue d’une réunion de concertation présidée par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet intégré d’import-substitution agro pastoral et halieutique (PIISAH). Selon le ministère de l’économie, le Cameroun a importé le blé et la farine de blé pour 180 milliards de Fcfa au cours de l’année 2021.

LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ



L’objectif principal de cet accord, auquel ont souscrit boulangers et meuniers présents à la rencontre, c’est-à-dire les producteurs de farine, revient dont de réduire les importations de blé, mais surtout réduire l’expatriation de ce volume de capital et ainsi contribuer à réduire le déficit de la balance commerciale du pays.

Ce n’est pas la première fois que les autorités tentent d’introduire des farines locales dans la fabrication du pain. Depuis plusieurs années, une norme prévoyant l’intégration de 15 % de farines à base de féculents locaux (manioc, patate douce, plantain, etc.) a été adoptée, sans pour autant être appliquée.

Les freins sont multiples : manque d’investissement des meuniers pour adapter leur production, crainte de ruptures d’approvisionnement en matières premières locales, ou encore insuffisance de la production nationale pour répondre à la demande industrielle.

Toutefois, depuis le déclenchement de la guerre entre la Russie – principal fournisseur de blé du Cameroun – et l’Ukraine, les difficultés d’approvisionnement ont donné un nouveau souffle à cette politique de substitution. Une plateforme regroupant les producteurs de farines locales a ainsi vu le jour, avec pour ambition de structurer la filière et de garantir une production régulière.

Parallèlement, la Chambre de commerce a lancé un programme national de formation des boulangers à l’utilisation de farines locales dans la panification. Les résultats sont déjà visibles : de plus en plus de pains à base de manioc, de patate ou de plantain sont disponibles dans les supermarchés, où ils rencontrent un accueil favorable des consommateurs, malgré un prix encore jugé élevé par rapport au pain produit exclusivement à base de blé.

 

Suivez l'information en direct sur notre chaîne