Le guide du parti Jouvence a rendu publique une déclaration vidéo dans laquelle il décline les raisons et les objectifs du boycott du scrutin présidentiel qui se tient dans quelques 72 heures.
Surprenant ! A trois jours de l’élection présidentielle, un homme politique, ancien personnel de l’administration publique, lance un appel pressant à ses compatriotes, non pas de voter en masse, mais de s’en abstenir. « Un seul mot : boycottons », « Boycottons pour notre honneur, boycottons pour notre fierté, boycottons pour notre dignité. Restons à la maison », clame le guide du parti Jouvence.
Pendant que les 12 candidats battent campagne sur le terrain pour séduire l’électorat, Valère Bertrand Bessala qui avait annoncé sa candidature avant de se rétracter pour défaut de moyens, entrevoie déjà la victoire du candidat sortant, Paul Biya. Pour lui, « le changement vrai que nous attendons tous n’arrivera donc pas le 12 octobre prochain ». Et par conséquent, l’échec de l’opposition est proche. Selon lui, « il n’aura pas élection au Cameroun le 12 octobre 2025 prochain, mais plutôt une mascarade savamment orchestrée » par le régime. Ce dernier a distribué des rôles à des acteurs programmés pour « légitimer les reconduction inféconde, égoïste et inutile de Paul Biya à la tête de l’Etat ».
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Et cette réélection est déjà favorisée selon le guide par l’opposition qui va à l’élection en rangs dispersés, fragile face à l’adversaire. Cela est aussi dû au fait que les candidats jeunes sur qui repose l’espoir de la jeunesse assoiffée du changement à la tête de l’État et qui se donnent à fond au cours de cette période pour parvenir à la victoire, ont manqué d’humilité pour faire bloc derrière l’un d’eux. Hiram Samuel Iyodi, Serge Espoir Matomba, Cabral Libii, ou encore Ateki Seta Caxton, incarnent la jeunesse parmi les candidats à l’élection. Mais ils n’ont pas pu s’unir pour être plus forts. Face à Paul Biya, pour Valère Bessala, l’échec est consommé. « Puisse cet échec en vue nous inspirer et nous contraindre dorénavant et pour l’avenir à être solidaires soudés, décomplexés, humbles et altruistes pour le Cameroun », conseille-t-il.
Au moment où le peuple avance irréversiblement vers le 12 octobre, et au regard de la tendance à la victoire du candidat sortant, le guide de Jouvence ne trouve une autre option que le boycott. Boycotter pour dénoncer les malheurs subis durant les précédents septennats et pour marquer le début d’une « révolution pacifique et silencieuse ». L’homme politique décrit ce boycott comme le début de la fin d’un combat visant à reprendre le Cameroun pour le rendre aux Camerounais.
Mais, le boycott n’empêchera pas la réélection éventuelle du candidat sortant. Par le passé, certains ont donné des mots d’ordre de boycott de l’élection présidentielle. Mais cela n’a fait que favoriser le candidat sortant. En 1997, Ni John Fru Ndi et le SDF avaient opté pour cette voie. Mais, après la victoire du président sortant, il n’a pas pu se rattraper. Sa position de leader de l’opposition n’a fait que dégringoler au fil du temps. Après la présidentielle de 2018, le leader du MRC alors, Maurice Kamto, a lancé un mot d’ordre de boycott des élections. Quelques années plus tard, la révolution pacifique visée n’a pas eu lieu. Sa candidature à l’élection présidentielle de 2025 a été rejetée. Les appels au boycott des élections au Cameroun sont toujours suivis de conséquences.