Le ministre des Sports et de l’Éducation physique brandit le véto pour empêcher la tenue des élections à la Fédération camerounaise de football. Samuel Eto’o entend aller jusqu’au bout. Le ministre de l’administration territoriale appelé pour faire peser les arguments de la force.
Un nouveau front est ouvert entre le ministre des Sports et de l’Éducation physique, Narcisse Mouelle Kombi, et le président de la Fédération camerounaise de football, Samuel Eto’o. Le conflit porte sur la tenue de l’Assemblée générale élective prévue le 29 novembre 2025 au Centre d’excellence de la CAF à Mbankomo. Le ministre de Sports, dans une correspondance adressée au président de la Fecafoot en date du 14 novembre dernier, a refusé d’avaliser les élections en prévenant des potentiels troubles à l’ordre public. Il a demandé à Samuel Eto’o de « surseoir au processus électoral » qu’il a initié et de prendre au préalable « des mesures correctives » face à tous les aspects litigieux et contentieux qui entourent ces élections. Lesdites mesures visent à régler les irrégularités dénoncées ainsi que le respect des statuts de 2021 reconnus par le gouvernement.
Le même jour, le ministre des Sports a saisi par correspondance, le ministre de l’Administration territoriale. Narcisse Mouelle Kombi a alors demandé à Paul Atanga Nji de mettre ses services compétents en branle pour interdire sur toute l’étendue du territoire camerounais, toutes les assemblées constitutives et/ou électives dans le domaine du football. Celle projetée par la Fecafoot le 29 novembre 2025 à Mbankomo n’est pas épargnée. Le motif de cette mesure conservatoire sollicitée est de permettre « d’envisager sereinement avec tous les acteurs concernés, un processus électoral concerté, inclusif, apaisé et transparent », explique le Minsep.
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Cependant, à la Fédération, tout est fin prêt pour la tenue de l’Assemblée générale élective. La Commission électorale a publié la liste des candidats retenus aux postes de président et membres du comité exécutif de la Fecafoot. Seul nom au poste de président, le candidat Samuel Eto’o fils, président sortant. Les candidatures de Oumarou Moussa, Yianick Heumo Leudjeu et Georges Kalgong ont été rejetées pour divers motifs dont l’absence de parrainages, casier judiciaire non fourni, pièces originales manquantes.
A la suite du rejet de sa candidature, Georges Kalgong a fait une sortie vidéo dans laquelle il dénonce un « processus électoral entaché de dérives graves ». Il assure avoir « régulièrement » déposé un « dossier complet, conforme et dans les délais ». Avant lui, d’autres personnes intéressées par le processus ont fait des dénonciations et certains envisagent une manifestation le 29 novembre au lieu prévu pour l’Assemblée générale, ce qui fait craindre des troubles à l’ordre public.
Malgré cet état de choses, le président de la Fecafoot n’entend pas reculer. Lui qui, depuis son arrivée à la tête de la fédération, est en opposition constante face au gouvernement. Des tensions précédentes ont été calmées suite à des médiations à l’appui des concessions. Face à ses détracteurs, Samuel Eto’o a été confronté à de multiples procès devant les juridictions internationales durant son mandat. Il en a gagné plusieurs. Cette fois encore face à la tutelle ministérielle, certains analystes pensent que le président de la Fédération réussira à tenir l’Assemblée générale élective le 29 novembre 2025. Tout compte fait, rien n’est joué d’avance.
