Des lenteurs dans la mise en place de certains projets irritent l’institution de Bretton Woods.
La Banque mondiale n’est pas satisfaite de la mise en œuvre de certains projets au Cameroun. Elle dénonce des « goulots d’étranglement qui entravent […] la mise en œuvre » de projets sous son financement.
En plus des entraves connues, à l’instar de « la lenteur de la procédure de passation de marché, les retards dans les expropriations et/ou les compensations, ou d’autres problèmes de gestion financière », l’institution financière internationale fustige « le délai de mise en vigueur des projets du portefeuille ».
L’institution a relevé ces freins au cours de la revue annuelle du portefeuille de projets Cameroun-Banque mondiale, le 19 mars à Yaoundé.
Pour l’institution de Bretton Woods, le délai de mise en vigueur des projets « a plus que doublé entre 2016 et 2019 passant de 6.7 mois en 2016 à plus de 14 mois en 2019 ».
Sept projets du portefeuille sont par exemple en attente de la déclaration de leur mise en vigueur alors qu’ils ont été « approuvés depuis plus d’un an pour certains », se désole la Banque mondiale, représentation du Cameroun.
La Banque souligne « les limites sur les décaissements » qui ne sont pas « de nature à faciliter l’exécution satisfaisante des projets ». C’est ainsi que le taux de décaissement sur l’année fiscale 2019 n’excédera pas 7% contre 18% en 2018 et 22% en 2017 », ajoute-t-elle dans cette présentation.
Pour ces raisons, l’institution internationale met en garde : « Cette situation dans laquelle les projets risquent de ne pas être achevés dans les délais convenus, de manière satisfaisante et l’atteinte des objectifs de développement compromis signifie un ralentissement de la croissance et de la lutte contre la pauvreté. Au-delà de ces conséquences immédiates, l’engagement de la Banque pourrait s’en trouver diminué du fait d’un ralentissement de la préparation et de la soumission au Conseil d’Administration de nouvelles opérations ».
Rappelons que La Banque mondiale finance 17 projets au Cameroun, dont 2 à vocation sous-régionale. Le montant de ces financements est évalué à plus de 2 milliards de dollars.