Ketcha Courtès, la ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) promet un nouveau projet pour en finir avec les inondations à Yaoundé.
Face à la vague d’inondation qui ne cesse de paralyser le centre-ville de Yaoundé, le Minhdu tente de rassurer l’opinion. En effet, après les Projets d’assainissement de la ville de Yaoundé (Pady 1 et 2) qui ont englouti 100 milliards de FCFA, Célestine Ketcha Courtès promet, dans un communiqué publié le 6 avril dernier, de « résorber de manière plus significative et durable les inondations dans la capitale » avec le Projet complémentaire d’assainissement pluvial durable de la ville de Yaoundé (Pcady).
Le Pcady est un projet financé par la Banque africaine de développement (Bad) à hauteur de 15,8 milliards FCFA. Ces fonds « seront consacrés à la construction de nouveaux ouvrages, au renforcement de la gestion des eaux pluviales et à l’hygiène », fait savoir le Minhdu.
Pour la Bad, le Pcady « s’inscrit dans la continuité des objectifs visés par les phases 1 et 2 du Projet PADY, tout en apportant les ajustements nécessaires pour accroître les résultats escomptés ». Dans un article de décembre 2021, l’institution financière africaine explique que « la construction de 17 km de canaux sur les cours d’eau qui drainent la ville de Yaoundé lors de la première et de la deuxième phase du projet a contribué à réduire de manière significative la fréquence et les effets des inondations dans une partie de la ville ».
Pour la Bad les inondations actuelles sont donc à mettre sur le dos d’une pluviométrie de plus en plus abondante au fil des années. « C’est ainsi qu’une étude réalisée dans la deuxième phase du projet a montré la nécessité de réaliser de nouveaux ouvrages afin de réduire significativement la fréquence des inondations dans la ville dans un contexte de changement climatique », écrit la Bad.
De son côté, Ketcha Courtès accuse une fois de plus l’incivisme des populations qui seraient la cause de la « récurrence du phénomène des inondations ». « Il s’agit notamment du désordre urbain qui se traduit par l’occupation anarchique des drains par des constructions ou le remplissage de ceux-ci par des ordures qui les obstruent totalement ».
Lancé en 2007, le Projet d’assainissement de Yaoundé (PADY), financé par la Banque africaine de développement, a depuis montré ses limites. Le nombre d’inondation dans la capitale camerounaise ne cesse de croitre. La deuxième phase du Projet, entamée en 2013, visait déjà à atteindre l’objectif « zéro inondation » en 2020. Au vu des nombreuses inondations à Yaoundé en cette saison des pluies, on en est encore très loin des objectifs fixés.