Cinquante femmes ont été kidnappées par les séparatistes anglophones, le 19 mai 2023. Leur crime : avoir dénoncé les taxes et le couvre-feu imposés dans le village.
La crise anglophone fait de nouvelles victimes. Le 20 mai, alors que le Cameroun célébrait sa fête d’unité nationale avec une puissante parade militaire dans les artères de Yaoundé, à moins 300 km de la capitale continuait de se dérouler une guerre fratricide entre l’armée camerounaise et les séparatistes des deux régions anglophones (Nord-Ouest et Sud-Ouest).
Là-bas, depuis 2016, les populations sont prises entre deux feux paient le prix fort de cette guerre incompréhensible, qui était largement évitable par une bonne gouvernance. Vendredi 19 mai, cinquante femmes ont été enlevées sur la route de Big Babanki, dans le département de la Mezam (région du Nord-Ouest). Celles-ci étaient en train de manifester pour dénoncer, entre autres, les taxes et le couvre –feu imposé dans le village.
La réaction du gouvernement est venue de Simon Emile Mooh. Le préfet de la Mezam, a publié un communiqué indiquant que des enquêtes sont en cours pour traquer les combattants séparatistes qui ont tiré, kidnappé et molesté des femmes à Kedjom-Keku (Big Babanki), un village de l’arrondissement de Tubah.
Dans la déclaration publiée le mardi 22 mai 2023, Simon Emile Mooh a condamné l’acte qu’il qualifie de violence sexiste. Il a dit : « Le 20 mai 2023, vers 8 h 30, plus de 30 femmes ont été gravement torturées et kidnappées par des terroristes lourdement armés à Kedjom-Keku. »
Des femmes âgées de la localité avaient pris la rue pour protester contre les prélèvements obligatoires imposés par les séparatistes. La manifestation a rencontré une réponse brutale de la part des combattants qui ont ouvert le feu sur les manifestants et dont certains ont été sérieusement torturés.
Alors que ces femmes restent captives aux mains des leurs ravisseurs, l’avocat et militant des droits humains Felix Agbor Nkongho a condamné ce rapt, qualifiant de criminel cet acte des hommes armés.
«L’enlèvement de femmes civiles qui ne participent pas activement aux hostilités est clairement un crime de guerre et un crime contre l’humanité. Cette action inhumaine et insensée est un exemple flagrant de terrorisation de la population civile. C’est embarrassant qu’on les appelle des « protecteurs » de la population sont maintenant des persécuteurs de la population», s’est indigné l’avocat.
«Le fait qu’ils ne puissent pas montrer le moindre respect aux femmes dont certaines sont leurs mères montre que la «révolution» est à son plus bas. C’est l’apogée de l’anarchie et de la criminalité», a-t-il poursuivi.