C’est le constat fait à l’occasion des 23 championnats d’Afrique d’athlétisme que le pays accueille depuis le 21 juin dans la capitale économique, Douala, même si le gouvernement rassure que des mesures ont été prises pour assurer une meilleure poursuite de la compétition.
Les championnats d’Afrique d’athlétisme qui se déroulent actuellement au Cameroun constituent l’une des dernières chances pour les athlètes africains de décrocher leur billet pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Mais ce qui devait être la grand-messe de l’athlétisme africain a rapidement tourné au fiasco. Bus en retard pour déposer les athlètes au stade, plusieurs heures de retard pour rentrer à l’hôtel, départs dysfonctionnels et absence de solutions alternatives… Autant de problèmes qui ont émaillé la compétition qui a débuté le 21 juin au stade Japoma de Douala.
Face à ce fiasco, le ministre des Sports et de l’éducation physique, Pr Narcisse Mouelle Kombi a tenu une réunion d’urgence pour remettre les pendules à l’heure. Des ajustements sont effectués et des mesures incitatives sont prises pour encourager le public à se rendre au stade. Le maire de Douala a décrété l’accès gratuit au stade et des points de ramassage pour le public ont été annoncés. Ceci explique la présence d’un grand nombre de supporters au stade de Japoma dimanche dernier.
Mais avant cela, plusieurs athlètes avaient déjà commencé à se plaindre de la situation. Comme Marie Josée Ta Lou de Côte d’Ivoire, par exemple, « mon équipe est obligée de prendre un taxi pour se rendre au stade… » s’est-elle plaint avant de quitter la compétition ainsi que Favour Ofili du Nigéria, Rosemary Chukwuma et Shaun Maswanganyu.
La Togolaise Naomi Akakpo, spécialiste du 100m haies, a aussi déploré l’image du continent africain projetée au niveau international pendant la compétition. « Déjà qu’on a une image pourrie… Au lieu d’essayer de s’élever et de faire de bons Championnats avec une bonne organisation, en montrant qu’on peut avoir un niveau mondial, là on ne fait que conforter ceux qui nous critiquent. On est désorganisés, en retard et pas à la hauteur. Clairement, même les Championnats départementaux sont mieux organisés que cela, c’est très décevant. Ça ne met pas le continent africain en avant » a déploré l’athlète de 23 ans.
La Confédération africaine d’athlétisme a indiqué qu’elle avait été contrainte de changer de stade pour accueillir la compétition, en raison de retards dans la rénovation de la piste du stade de la Réunification, qui devait accueillir la compétition. « Il ne fallait pas annuler la compétition pour autant, étant donné qu’un autre stade récent existe et a été construit à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations de football de 2021 que le Cameroun a organisé, a expliqué Hamad Kalkaba Malboum, le président de l’instance. «Nous avons accepté la délocalisation. C’est une piste classe 2 certifiée par World Athletics. En dehors des spectateurs qui n’auront pas l’accès facile, les athlètes, eux, peuvent se réjouir de participer la compétition. »
Le ministre des sports, a expliqué dans un communiqué que les responsables de la CAA avaient promis d’apporter des corrections afin que la compétition puisse se dérouler sans problème. Le Cameroun, pays hôte, a remporté sa première médaille dans le 100 mètres masculin ce week-end. Emmanuel Alobwede Esseme a remporté l’argent en 10″15 derrière le Libérien Joseph Fambullah, qui a remporté l’or en 10″13. Le Sud-Africain Benjamin Richardson a complété le podium avec un temps de 10″17.