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Le SDF cherche leader

Les cadres et militants du Social democratic front ont inhumé leur président national, fondateur du parti le samedi 29 juillet 2023. Il s’en va laissant le SDF orphelin et au bord de l’implosion.

Jusqu’à sa mort survenue le 12 juin dernier, Ni John Fru Ndi a conduit le Social democratic front de mains de maître depuis sa création le 26 mai 1990. Inhumé dans son village natal Baba II le samedi 29 juillet 2023, l’opposant historique laisse un héritage à pérenniser : le SDF. Proche de la victoire à la présidentielle de 1992 avec 36% des voix contre 40% pour le candidat Paul Biya, le chairman du SDF porteur d’un mandat d’une coalition de l’opposition, s’en est éloigné à une bonne distance, son parti avec.

Il a sombré dans la régression au fil des échéances électorales jusqu’à la présidentielle de 2011. Lors de la présidentielle de 2018, le candidat Joshua Osih son remplaçant, est arrivé en 4è position. Le classement qui s’en est suivi lors des législatives, municipales de 2020 et les sénatoriales de 2023 confirme le mal être du parti.

En effet, l’opposant historique de Paul Biya et à son parti le Rassemblement démocratique du peuple camerounais laisse un parti divisé en raison des luttes pour la succession. Il y a quelques années, lorsque le chairman a senti ses forces le lâcher, il a commencé à céder une partie de ses responsabilités de président à certains cadres du parti. A l’élection présidentielle du 09 octobre 2018, il a déclaré être fatigué et qu’il ne sera pas candidat. Le sort tombant sur Joshua Osih, tous les cadres du parti n’ont pas accepté cette décision.

Au sortir de cette élection et au vu des résultats conséquents, une lutte pour la succession à la tête du parti a commencé à s’intensifier. Deux camps ont commencé à s’affronter en interne.

Ces derniers temps, alors que le fondateur du parti a donné l’onction au groupe porté par Joshua Osih l’actuel vice-président national, un autre groupe se réclamant du SDF originel et conduit par le député Jean-Michel Nintcheu s’y oppose. Cette résistance a conduit le Comité exécutif national à exclure 27 membres de ce groupe du parti. Avant d’y arriver, ils ont trainé le président et le comité en justice. L’affaire reste pendante devant les juridictions.

Le parti face aux défis

Or, le parti prépare son congrès électif annoncé pour les 27 et 28 juillet puis décalé en décembre prochain en raison des obsèques. Au cours de ce grand rassemblement, un nouveau nom pour succéder à Ni John Fru Ndi sera donné au peuple. Seulement, la question qui se pose est de savoir si la personnalité élue pourra refléter l’aura de son prédécesseur, capable de mobiliser autant la masse et les autres leaders de l’opposition. C’est l’un des défis que le parti doit relever.

L’autre défis et non des moindres, est le rassemblement de tous les militants et cadres du parti divisés. Faute de quoi, la formation politique pourra subir l’éclatement en plusieurs factions et se fragiliser davantage comme l’Union des populations du Cameroun.

L’aboutissement de cette hypothèse nécessite que les deux parties qui s’opposent se rapprochent et procèdent à la réconciliation. Ainsi, outre l’enjeu de fortifier le parti en décadence et de lui une nouvelle chance de renaître, cette réconciliation sera bénéfique au SDF. Le parti doit préparer comme tous les autres partis politique sérieux les élection législatives, municipales, régionales, et l’élection présidentielle de 2025.

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