Brasseurs, distributeurs et associations des consommateurs ont deux jours pour s’entendre sur un prix définitif qui sera communiqué au ministère du Commerce du Cameroun.
Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, vient d’ordonner aux industries brassicoles de sursoir à l’augmentation du prix de la bière. C’était ce mercredi 06 mars, au cours d’une réunion « tripartite » entre brasseurs, distributeurs et associations de consommateurs du Cameroun. Réunion présidée par le ministre du Commerce à Yaoundé.
Les cinq principales entreprises brassicoles réunies au sein de la Cameroon Alcohol Producers Association (CAPA), ont en effet décidé de majorer le prix de certains de leurs produits. Augmentation décidée le 1er mars.
La CAPA, c’est cinq brasseurs : la Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC), Guinness S.A, l’Union camerounaise de brasseries (UCB), Fermencam ; et Sofavin.
La CAPA explique que l’augmentation des taxes – notamment le droit d’accises – entreprise par le gouvernement dans la loi de finances 2019, ne leur laisse pas le choix que de répercuter sur le produit aux consommateurs. Ainsi, depuis le 1er mars, certaines boissons connaissent une augmentation de 25 à 100 FCFA.
Une raison que rejette le ministre du Commerce, qui défend que la nouvelle taxe « peut-être absorbée par les industries brassicoles » sans répercussion sur le consommateur.
De plus, le ministre fait savoir que selon les projections du gouvernement, l’augmentation du droit d’accises ne devait provoquer qu’une augmentation du prix de la boisson de l’ordre de 32 FCFA. Une somme qui peut être arrondie à 35 FCFA tout au plus.
C’est ce que pensent également les associations des consommateurs qui rejettent les raisons de « monnaie », avancée par l’industrie brassicole pour justifier des augmentations qui vont jusqu’à 100 FCFA.
A cela il faut ajouter une augmentation des prix jugée « illégale », aussi bien par le gouvernement que par les associations de consommateurs.
En effet, le ministre du Commerce brandi la loi qui régit l’activité commerciale au Cameroun. Celle-ci stipule en son article 44 que toute augmentation des prix de produits de masse, notamment, sont soumis à l’accord du gouvernement.
Autre violation des textes imputée à la CAPA, l’augmentation des prix est soumise à un dépôt des nouveaux barèmes 15 jours avant l’entrée en vigueur des nouveaux prix. Ce qui de toute évidence n’a pas été fait par les brasseurs.
Pour finir, les brasseurs sont accusés de procéder à des augmentations de prix ce alors qu’ils ne payent pas encore d’impôts relevant de la nouvelle loi de finances, que ceux-ci citent comme source de ladite augmentation. Soit deux mois, janvier et février, de non reversement d’impôts.