Le préfet du Diamaré, Jean-Marc Ekoa Mbarga, met en garde contre la violence et le désordre dans son unité de commandement durant la période électorale en cours.
Rien ne doit perturber le bon déroulement du processus électoral conduisant à l’élection présidentielle le 12 octobre prochain dans le département du Diamaré, région de l’Extrême-Nord. C’est du moins ce que laisse entendre la communication du préfet. L’autorité administrative rappelle aux acteurs politiques que le respect des lois dans leurs différentes activités est non négociable.
Par conséquent, prévient que « tout appel à la violence, tout débordement susceptible de nuire au bon ordre ou de déstabiliser la paix (…) verront leurs auteurs interdits sans ménagement de séjour dans le département du Diamaré, avant, pendant et même après les échéances électorales à venir ».
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Le préfet brandit cette menace après avoir pris connaissance des faits faisant état d’écarts de comportements, d’actes agressifs et violents sur certains citoyens depuis la convocation du corps électoral. Ces actes ciblent certaines personnes du fait de leurs convictions socio-politiques. L’exemple souligné par le préfet est la tentative de perturber la visite de travail le 27 le 27 août 2025 des membres du gouvernement à l’esplanade de la chefferie de 2è degré du Lamidat de Meskine dans l’arrondissement de Maroua 1er. Des gamins instrumentalisés et drogués étaient à la manœuvre.
L’autorité administrative met la population en garde dans un contexte politique tendu à un mois et demi de la tenu scrutin présidentiel et au moment où des candidats tiennent des meetings de précampagne. Dans les régions septentrionales, le régime sortant est face à aux 11 autres candidats et sur à ses deux anciens alliés, Issa Tchiroma Bakary, candidat du FSNC et Bello Bouba Maïgari, candidat de l’UNDP. La compétition crée l’effervescence et pose un défi majeur d’encadrement sécuritaire.
Si les autorités administratives ont le pouvoir de veiller au respect des lois et de préserver la paix et l’ordre public, pourraient-elles aller jusqu’à bannir les citoyens de la ville de Maroua ? À Yaoundé, siège des institutions de la République, le préfet du Mfoundi a tenté une opération pareille et s’est heurté à une série de réactions désapprouvant son intention.
Dans un arrêté en date du 16 juillet 2024, Emmanuel Mariel Djikdent déclare que « est susceptible d’être frappée d’une interdiction de séjour dans le département (…) toute personne qui appelle au soulèvement contre les institutions de la République ; outrage dangereusement les institutions ou celui qui les incarne ». À un an de l’élection présidentielle, cette mesure a suscité de vives réactions de la part des acteurs politiques et même du Barreau du Cameroun, lesquels ont dénoncé une violation des droits reconnus par la Constitution et les conventions internationales.