C’est ce que le Cameroun, troisième producteur de cacao du continent africain, estime avoir perdu cette année, suite aux exportations frauduleuses de fèves vers le Nigeria.
Selon le ministère camerounais du Commerce, les exportations illégales ont atteint des niveaux « inédits ». Les autorités estiment avoir perdu pour cette campagne 10 milliards de francs CFA de droits de sortie et de redevance à l’exportation et 60 milliards de francs CFA de perte sèche « au titre du rapatriement des devises », comme le précise une circulaire datée du 13 juin.
Entre 10 et 20 % de la production, soit 30 000 à 60 000 tonnes, serait perdue cette année pour le Cameroun. Un responsable de la filière parle d’une véritable mafia qui agit avec des complicités locales et qui facilite chaque jour le passage de camions chargés de fèves.
Face à ce constat alarmant, des mesures drastiques ont été prises. En effet, les exportations de cacao en direction du Nigeria sont interdites jusqu’à nouvel ordre. Bien qu’à titre conservatoire, la décision prise par les autorités camerounaises a principalement pour objectif de lutter contre des ventes frauduleuses et de contrecarrer la spéculation.
Et pour envoyer un signal aux exportateurs qui contournent les règles, les autorités ont saisi le week-end dernier trois camions de 20 tonnes à Mamfé la dernière ville avant le Nigeria. Un autre contrôle aurait permis la saisie de 150 sacs de cacao dans un entrepôt à Ekok, un point de passage frontalier.