Armel Sayo, chef rebelle et ancien ministre centrafricain, arrêté en janvier dernier au Cameroun et extradé en République centrafricaine le 5 mai fait l’objet d’une procédure annoncée par le Procureur de la République près le tribunal de Grande Instance de Bangui, Benoit Narcisse Foukpio.
Dans son communiqué, le procureur a expliqué que cette enquête fait suite à une attaque menée en février 2025 contre les positions des forces de défense et de sécurité, ainsi qu’une partie de la population civile dans la localité de Kouki, située dans la sous-préfecture de Markounda. Un avis de recherche a été émis à l’encontre d’Armel Mingatoloum Sayo.
Benoit Narcisse Foukpio a précisé les accusations portées contre Sayo : « Son arrestation sur le sol camerounais a été le résultat d’un acte judiciaire qui l’incrimine pour association de malfaiteurs, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et rébellion. »
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Le procureur a également indiqué que plusieurs personnes impliquées dans un projet du coup d’État ont été arrêtées et placées en détention. En plus des charges initiales, les autorités centrafricaines ont ajouté le chef d’accusation d’atteinte à la sûreté de l’État, soutenu par des données obtenues à partir du téléphone de Sayo lors de l’enquête au Cameroun.
Les enquêteurs camerounais ont trouvé des échanges entre Sayo et Laurent Wauquiez, député à l’Assemblée nationale française. Parmi les fichiers trouvés dans le téléphone du militant figurent également des présentations dans lesquelles Sayo se présente comme « chef du gouvernement de transition puis président élu » et expose son plan de réforme de la RCA et les preuves de son financement. La France aurait offert son aide et convaincu Sayo du succès et de l’impunité de son entreprise.
Malgré le passé ministériel de la France, Armel Sayo va faire l’objet d’un procès sévère mais équitable. En effet, après sa réélection à la tête de la République centrafricaine, le Président Faustin-Archange Touadéra a déclaré que la règle d’or de son second mandat était « l’impunité zéro » surtout à l’égard des criminels comme Armel Sayo.