Dès la mise en œuvre du processus de privatisation au Cameroun, les autorités publiques ont décidé de dénationaliser 30 entreprises sur les 171.
En pleine crise économique en 2004, l’Etat du Cameroun avait décidé de céder ses parts dans plusieurs sociétés du secteur parapublic. Sur les 30 entreprises initialement annoncées, 24 d’entre elles ont été effectivement cédées à cette date.
Selon les experts, les privatisations sont un moyen de développement de l’investissement privé. A l’intérieur du pays, elles favorisent l’éclosion d’un secteur privé dynamique et contribuent à attirer les capitaux étrangers. Elles participent en outre au transfert de technologie et à la formation de la main d’œuvre qui acquiert un savoir-faire.
D’autre part, la privatisation d’une entreprise publique résulte d’une décision purement financière. Elle permet de réduire, à court terme, les dettes de l’État. Il s’agit aussi d’une méthode pour trouver des moyens de financement privés sans recourir à l’emprunt. Ainsi, il s’agit d’une décision influencée par le désir de respecter les règles budgétaires. Mais presque rien de tout ce qui précède n’a été respecté.
Pour le Pr Nanfack Nanfoso, trois observations peuvent être faites à la lumière de ce tableau :
Tous les secteurs d’activités ont été engagés lors du processus ; le secteur primaire, secondaire et tertiaire.
- 78,2% des capitaux sont en majorité étranger ceci suppose une forte absence d’une politique de nationalisation qui sauvegarde les intérêts du pays
- Le pourcentage d’étrangers dans la répartition du capital des entreprises privatisées s’est accru. En effet, on constate la présence des repreneurs locaux dans trois entreprises seulement, les autres étant les Etat Unis, l’Allemagne, la Suisse, la France, l’Inde, l’Afrique du Sud et le Maroc.
Concernant les entreprises à privatiser, si l’on se base sur les trois listes préalablement établies par l’Etat, l’on dénombre un total de 35 entreprises inscrites. En complétant la SCM, la BICIC, la SOCAR et la SONEL qui ont fait l’objet de listes à part, l’on comptabilise finalement 39 entreprises. Les 24 entreprises privatisées mentionnées dans le tableau ci-dessus, toutes proportions gardées, mettent donc en évidence un taux de réalisation des privatisations de 61,54%. Ce qui reste bel et bien dans le sillage du constat fait par Tsafack-Nanfosso indiquant un taux de réalisation de 60%, à une époque où certaines privatisations comme celle de la SNEC n’étaient pas encore effectives.
L’information n’a pas été donnée directement, mais le gouvernement du Cameroun semble vouloir reprendre avec le processus des privatisations. Dans la ligne de mire de ces nouvelles privatisations, on retrouve plusieurs entreprises, telles que Camtel, Camair-Co, la branche bananes de la CDC, la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP), ou encore la Société de Développement du Coton (Sodecoton).