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Octave Jokung Nguena présente l’ouvrage ‘’100 propositions pour restaurer le Cameroun-– Vision 2040’’

Suite à la dédicace de l’ouvrage intitulé : « 100 propositions pour restaurer le Cameroun-Vision 2040 », à Paris le…

Suite à la dédicace de l’ouvrage intitulé : « 100 propositions pour restaurer le Cameroun-Vision 2040 », à Paris le 4 octobre 2025, Octave Jokung Nguena nous a accordé une interview dans laquelle il relate l’appréciation de la diaspora camerounaise de l’œuvre. L’ouvrage publié chez Humanbet Editions s’appuie sur trois piliers jugés fondamentaux par l’auteur. En l’occurrence, le capital humain, les institutions (notamment la justice et la sécurité), et les infrastructures. Ces trois leviers qu’il trouve important d’activer ensemble pour une transformation en profondeur. Découvrez l’intégralité de l’interview.

 

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Après Yaoundé et Douala, vous venez de présenter votre livre à Paris. Avez-vous perçu une différence dans la réception du livre entre le public du Cameroun et celui de la diaspora ?

Effectivement, chaque public apporte sa sensibilité propre. Au Cameroun, les échanges sont très ancrés dans le vécu quotidien et les réalités locales. À Paris, la diaspora, que j’aime qualifier de « onzième région », a offert une lecture plus analytique, tournée vers la mise en œuvre et l’impact à long terme. Les participants ont surtout cherché à comprendre les conditions techniques de faisabilité de nos propositions et les leviers de mise en œuvre dans un contexte international. Cela a permis d’engager un dialogue de fond sur les politiques publiques, les partenariats et les modèles de gouvernance efficaces.

 

Quelle contribution spécifique attendez-vous de la diaspora camerounaise, notamment en Europe ?

La diaspora joue un rôle structurant dans toute stratégie de transformation nationale. Elle constitue un levier de compétences, d’innovation et de ressources. Dans notre démarche méthodologique, elle fait partie intégrante des huit piliers qui fondent la vision 2040 : le capital humain, la bonne gouvernance, la diaspora et l’intégration régionale, le secteur privé, l’agriculture, les infrastructures, les mines, l’énergie et les nouvelles technologies.

Sa diversité de parcours et d’expertises permet de relier la recherche, l’investissement et la formation aux besoins locaux. C’est pourquoi nous avons voulu créer un espace de dialogue où ses contributions techniques et ses retours d’expérience puissent être directement intégrés dans la réflexion stratégique (Page Facebook & Site internet octavejokung.cm).

 

Que retenez-vous de ces échanges successifs à Yaoundé, Douala et Paris ?

Partout, une même exigence se dégage : celle de solutions concrètes, mesurables et durables. Les citoyens veulent comprendre comment passer des diagnostics aux réalisations. À travers ces échanges, j’ai constaté une forte attente de méthodes, d’indicateurs et d’outils de pilotage. Cela confirme qu’au-delà des débats d’idées, il existe une vraie demande pour des approches d’ingénierie du développement fondées sur la planification, la redevabilité et la performance.

 

Le pays est en pleine campagne présidentielle. Pensez-vous que les candidats se nourrissent de certaines de vos propositions ?

Notre objectif n’est pas d’influencer un camp ou un autre, mais d’offrir un cadre technique d’analyse à toute personne qui souhaite bâtir une vision claire et cohérente à l’horizon 2040. Le livre fournit une grille de lecture stratégique, utile à toute équipe qui veut structurer un programme de développement. Il s’agit de passer d’un discours d’intention à un management par les résultats : définir des cibles, des indicateurs, des moyens et des échéances.

 

Avez-vous été approché par certains acteurs intéressés par vos propositions ?

Oui, plusieurs responsables publics et privés ont manifesté leur intérêt, notamment sur les chapitres relatifs à la planification, à l’énergie, à la gouvernance numérique et à la valorisation du capital humain. Cela ouvre la voie à des collaborations techniques dans le cadre d’études, de formations ou de programmes de renforcement institutionnel.

 

Parmi les thèmes que vous abordez – gouvernance, justice, capital humain, infrastructures – lesquels devraient, selon vous, être au cœur des priorités ?

Trois axes se dégagent de manière prioritaire : les infrastructures, le capital humain et la gouvernance.

  • Les infrastructures constituent le socle de toute compétitivité économique. Il s’agit d’améliorer la connectivité, de sécuriser les routes, d’optimiser la logistique et d’étendre l’accès à l’énergie.
  • Le capital humain est le moteur du changement : il faut investir dans la santé, l’éducation et la formation continue pour adapter les compétences aux besoins du marché.
  • Enfin, la gouvernance conditionne la réussite de tous les autres secteurs : elle repose sur la transparence, la planification et l’évaluation régulière des politiques publiques.

Ces trois dimensions forment un triangle d’équilibre essentiel à tout processus de transformation durable.

 

Quelle a été la réaction la plus marquante du public depuis la sortie du livre ?

Le chapitre consacré à la structuration d’un véritable secteur énergétique intégré a suscité un intérêt particulier. Beaucoup ont perçu la pertinence d’un modèle qui relie production, distribution et industrialisation. L’idée de transformer le potentiel énergétique en moteur de développement industriel et social a rencontré une forte adhésion.

 

Quel poids pèse le livre dans un contexte où les publications se multiplient ?

Chaque ouvrage a sa raison d’être, mais celui-ci se distingue par sa dimension opérationnelle. Il ne s’agit pas d’un manifeste, mais d’un outil d’aide à la décision, fondé sur des données, des comparaisons internationales et des indicateurs de suivi. Son poids réside dans sa capacité à susciter une culture du résultat, à inspirer des plans d’action et à nourrir des activités de conseil, de recherche et de formation en stratégie publique.

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