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Après les manifestations, Issa Tchiroma Bakary appelle aux villes mortes au Cameroun

L’opposant qui a appelé aux manifestations après le scrutin du 12 octobre demande d’observer des villes mortes dès la semaine…

Issa Tchiroma Bakary JDC

L’opposant qui a appelé aux manifestations après le scrutin du 12 octobre demande d’observer des villes mortes dès la semaine prochaine. Pourtant, le gouvernement vient d’encourager les Camerounais à reprendre les activités à la suite des récentes violences post-électorales.

Des Camerounais n’ont pas encore fini de vivre les effets néfastes causés par des manifestations violentes qui ont suivi la proclamation des résultats du scrutin présidentiel. Mais il leur est demandé de passer à la désobéissance, une autre étape couteuse pour l’économie nationale. Or, jusqu’à présent, de grands espaces marchants restent fermés dans certaines villes. La peur règne encore dans d’autres. Des familles pleurent des morts. Les autorités comptent des biens publics détruits. Des manifestants arrêtés séjournent dans des prisons. Des habitants de certaines villes ont des difficultés à s’approvisionner en denrées essentiels.

Cependant, Issa Tchiroma Bakary veut faire accentuer la résistance. Le candidat appelle les Camerounais et les Camerounaises à braver « le climat de terreur » qui prévaut depuis le début des manifestations. « Je vous appelle donc, du lundi 03 au mercredi 05 novembre, à observer des villes mortes », lance-t-il. Le président national du Fsnc explique aux citoyens ce qu’ils doivent faire durant les trois jours indiqués, ainsi que l’objectif visé : « Gardons nos commerces fermés, suspendons nos activités, restons chez nous, en silence, pour démontrer notre solidarité et rappeler à ce régime que la force d’une économie, c’est son peuple et ce peuple ne le reconnait pas ».

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Ainsi est dévoilée la prochaine étape que Tchiroma annonçait le 29 octobre dernier. Une démarche que certains messages invitaient à adopter ce 31 octobre dans certaines villes avec la menace que des contrevenants s’exposeraient aux sanctions des « combattants » qui seraient dehors pour faire respecter le mot d’ordre.

En réaction à ces messages, le préfet du Wouri à Douala a demandé aux populations de ne pas suivre le mot d’ordre et de « sortir vaquer librement » à leurs occupations. L’autorité administrative a dans un communiqué de presse rassuré les habitants de son territoire de commandement. Sylyac Marie Mvogo assure que les mesures ont été prises en vue d’assurer le bon ordre dans la cité, la sécurité de l’ensemble des personnes et de leurs biens. Dans son communiqué, le préfet mettait en garde les instigateurs de ces appels malveillants à la violence et à la désobéissance civile. Il les sommait aussi d’y mettre un terme.

Malgré ces propos de l’autorité administrative, certains habitants de la ville de Douala qui ont vécu les récentes manifestations expriment leur crainte. Ils se demandent comment ils vont vivre dans une cité où il devient difficile d’acquérir des denrées alimentaires et d’autres produits comme le gaz domestique. Du fait des manifestations accompagnées de pillages, le transport a été paralysé avec des rues barricadées faisant planer le risque de pénuries diverses dans certaines villes et localités. Certains espaces peinent encore à ouvrir. Des commerçants qui ont le courage d’exercer ont commencé à augmenter le prix des produits.

Pour atténuer ces effets, le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana a prescrit la reprise des activités aux opérateurs du secteur de la distribution. Il a expliqué aussi avoir pris des mesures pour éviter des spéculations. Alors que le calme revient peu à peu, les villes mortes sont annoncées. Les institutions qui préparent la prestation de serment du président déclaré élu vont sans doute communiquer à la suite de l’appel de Issa Tchiroma Bakary pour donner la conduite à tenir.

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