L’absence des États-Unis remet en cause leur rôle dans les conclusions du Groupe des 20 (G20), a indiqué mercredi Chrispin Phiri, porte-parole du ministère sud-africain des Relations internationales et de la Coopération, réaffirmant que Pretoria ne se laisserait pas intimider.
Il a émis ces remarques en réponse à la décision de Washington de ne pas participer au sommet des dirigeants du G20 prévu samedi et dimanche, ainsi qu’à son opposition à la publication de tout document final présenté comme un consensus du G20 sans le consentement des Etats-Unis.
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Plus tôt, le sous-sherpa sud-africain du G20, Xolisa Mabhongo, a confirmé avoir reçu une lettre des Etats-Unis dans laquelle Washington indiquait qu’il n’accepterait qu’une « déclaration du président » reflétant l’absence de consensus.
« Nous ne pouvons pas permettre que la coercition par absence devienne une tactique viable », a déclaré M. Phiri. « C’est la recette idéale pour paralyser les institutions et faire échouer l’action collective ».
L’Afrique du Sud a pris la présidence tournante du G20 le 1er décembre 2024, devenant ainsi le premier pays africain à occuper ce poste. Les Etats-Unis devraient prendre la présidence le 1er décembre prochain.
Les tensions entre Pretoria et Washington se sont intensifiées peu après le retour du président Donald Trump à la Maison Blanche fin janvier. Il a signé un décret visant à geler l’aide américaine à l’Afrique du Sud en février, accusant la loi d’expropriation, une loi sur la réforme agraire signée en janvier par le président sud-africain Cyril Ramaphosa, de « discriminer » les Blancs du pays.
Le gouvernement sud-africain a rejeté ces accusations, les jugeant « inexactes sur le plan factuel et ne tenant pas compte de l’histoire profonde et douloureuse du colonialisme et de l’apartheid en Afrique du Sud ».
En février, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a déclaré sur les réseaux sociaux qu’il boycotterait le sommet du G20 à Johannesburg en raison des « mauvaises choses » qui se passaient dans le pays.
En mars, Washington a expulsé l’ambassadeur sud-africain Ebrahim Rasool, ce qui a encore tendu les relations bilatérales. Cette expulsion faisait suite à un discours prononcé par M. Rasool, dans lequel il critiquait M. Trump.
En mai, M. Trump a confronté le président sud-africain Ramaphosa, en visite à la Maison Blanche, à des théories du complot sur le « génocide blanc » en Afrique du Sud, que M. Ramaphosa a fermement nié.
M. Ramaphosa, qui se trouvait à Washington pour tenter d’améliorer les conditions commerciales et d’apaiser les tensions bilatérales, a rejeté les affirmations de M. Trump lors de leur rencontre. Le président sud-africain a réfuté l’allégation selon laquelle les Sud-Africains blancs fuient le pays en raison de politiques racistes, affirmant que la majorité des victimes de crimes dans son pays étaient noires.
