Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, annonce que des fauteurs de troubles interpellés dans la ville de Garoua vont être poursuivis pour « incitation à la révolte et à l’insurrection ».
A la veille de la proclamation des résultats officiels de l’élection présidentielle, le ministre Paul Atanga Nji s’adresse aux populations dans un communiqué de presse. Le membre du gouvernement ouvre sa communication sur un ton amical, invitant les citoyens à rester calmes et à demeurer confiants vis-à-vis des institutions républicaines chargées du processus électoral. Ce sont en l’occurrence le Conseil constitutionnel, Elections Cameroon, les commissions chargées du décompte des votes. La période marquée par la pression, quelques tensions et des incertitudes croissantes requiert « du sang-froid, du civisme, et un attachement indéfectible à la paix et à l’unité nationale ».
Dans la suite de la communication, le ministre prévient dans un style menaçant, « des fauteurs de troubles manipulés par des instigateurs dissimulés à l’intérieur du pays et des agitateurs opérant depuis l’étranger ». Ces derniers, selon le Minat, entretiennent des actes de provocation et de désordre pouvant leur coûter une interpellation et des poursuites judiciaires pour « tentative d’insurrection » ou « tentative d’atteinte à l’ordre public ».
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De la communication du ministre de ce jour, il apparait que 20 personnes interpellées dans la ville de Garoua, au cours des manifestations, vont être déférées au tribunal militaire. Leurs chefs d’accusation seraient « l’incitation à la révolte et à l’insurrection ». Des infractions prévues et punies par la Code pénal applicable au Cameroun. En dehors de ces 20, d’autres personnes interpellées sont en exploitation à Yaoundé dans le cadre d’une enquête. Le ministre invite ainsi les populations à se désolidariser « de toute entreprise subversive et à collaborer avec les autorités ». Ces appels et mises en garde surviennent alors que des manifestants continuent de faire face aux forces de maintien de l’ordre à Garoua.