Le président de la République a officialisé la naissance d’un nouveau document de planification pour la stratégie d’émergence du Cameroun.
Exit le « Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce) ». Bienvenu au « Projet de stratégie nationale de développement ». Celui-ci devrait entrer en vigueur dès ce 1er janvier, selon des projections du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire.
Dans son discours à la nation ce 31 décembre 2019, Paul Biya a acté la naissance d’un nouveau document qui va servir de boussole pour l’atteinte de l’émergence. C’est du moins l’objectif affiché.
Le nouveau projet couvre une période de 10 ans : 2020-2030. Il repose, dès cette année, sur une « hypothèse de croissance de 4% », révèle Paul Biya.
Le Projet de stratégie nationale de développement (Psnd) vient en remplacement, après le constat d’échec du Dsce
En janvier 2019 à Yaoundé, Paul Tasong, le ministre délégué à l’Economie, à la Planification et l’Aménagement du territoire (Minepat) avait fait une évaluation sommaire du Dsce qui sera obsolète cette fin d’année.
Selon ses propos rapportés par le journal Echomatin, « le tout premier indicateur portait sur une croissance économique soutenue pendant les 10 ans. Le souhait était d’atteindre une croissance moyenne de 5,5% sur la période de planification. A ce jour, nous n’avons pas atteint de manière totalement satisfaisante ce taux de croissance. Le taux de croissance moyen de nos jours est de 4,5% ».
En cause, un choc exogène avec, notamment, la chute du cours du pétrole et un choc sécuritaire à cause des crises dans les régions du Nord-ouest, le Sud-ouest, à l’Est et dans l’Extrême-Nord.
En effet, le Cameroun a adopté en 2009 une vision de développement à long terme : le Dsce. La première phase de ce document allait de 2010 à 2019.
Au cours de cette période, le Cameroun était censé voir sa croissance s’accélérer. Ce qui n’a pas été le cas. De 2020 à 2027, le pays doit accéder au statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche haute.
Ceci en mettant l’accent sur ses atouts immédiats : l’agriculture et l’extraction minière, tout en veillant à une répartition moins inégalitaire des revenus.
La troisième phase (2028-2035) est celle au cours de laquelle le Cameroun doit devenir un pays industrialisé.