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Cameroun : les trois régions septentrionales sous l’effet de la contestation des résultats de la présidentielle

Le Grand Nord est depuis le 12 octobre dernier le théâtre des manifestations post-électorales menées par des populations qui se…

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Le Grand Nord est depuis le 12 octobre dernier le théâtre des manifestations post-électorales menées par des populations qui se battent pour défendre la victoire d’Issa Tchiroma Bakary.

 

Depuis la clôture de l’élection présidentielle au soir du 12 octobre, des échauffourées ont commencé dans la ville de Garoua, capitale régionale du Nord. Des violences entre populations et forces de maintien de l’ordre ont entrainé un décès, des blessés et un camion militaire incendié. Des civils se sont interposés pour empêcher l’arrestation d’Issa Tchiroma Bakary, candidat à l’élection présidentielle et originaire de la région du Nord. Il venait de battre campagne pour le changement du régime de 1982, dont le leader, le président Paul Biya, a déjà gouverné 42 ans successifs à la tête de l’Etat.

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Les manifestations qui ont débuté ce soir-là n’ont plus connu de fin. Elles ont plutôt pris l’ampleur depuis le 14 octobre, deux jours après le scrutin, lorsque le candidat du Fsnc s’est déclaré vainqueur de l’élection. Depuis lors, chaque jour ou presque, ses soutiens marchent contre vents et marrées pour contester les résultats que les institutions s’apprêtent à proclamer et que le leader lui-même conteste en produisant les siens. Dans cette ville, Zouhaira, une enseignante, a trouvé la mort en marge des manifestations le 22 octobre dernier. Le bilan risquerait de s’alourdir au vu de la tension qui se propage dans le septentrion.

Alors que l’on s’achemine vers la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, la situation s’enlise dans cette zone du pays. Les contestations se font dans l’Extrême-Nord, en prenant source à Maroua, capitale régionale. Dans cette ville, des manifestants bravent les interdictions des autorités administratives pour protester contre « le vol de la victoire d’Issa Tchiroma » au scrutin.

Au fil du temps, la situation s’envenime et les manifestations atteignent la région de l’Adamaoua. Le 23 octobre en effet, jour où les résultats officiels étaient attendus, des manifestations ont débuté dans la ville de Ngaoundéré. Les populations, comme dans les deux autres régions septentrionales, contestent les résultats du scrutin et revendiquent la victoire de Issa Tchiroma Bakary. Au cours des manifestations, les effigies du président Paul Biya apposées lors de la campagne présidentielle sont détruites et brûlées.

Les forces de maintien de l’ordre sont déployées dans les différentes villes pour contenir les débordements. A l’aide de gaz lacrymogènes et de jets d’eau, les gendarmes et policiers tentent de maîtriser la situation. Au terme des premiers jours d’altercations à Garoua, le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji a annoncé l’interpellation de plusieurs dizaines de manifestants, dont 20 seront déférés au tribunal militaire. D’autres sont en exploitation à Yaoundé. A Maroua, suite aux manifestations post-électorales qui se poursuivent, 55 personnes ont été interpellées, informe L’œil du Sahel, le quotidien d’informations du Nord-Cameroun, dans sa parution du 24 octobre 2025.

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