La présidente nationale de l’Union démocratique du Cameroun, candidate à l’élection présidentielle du 12 octobre dénonce les irrégularités constatées dans le processus électoral. Mme Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya énonce trois exigences.
Au lendemain de la clôture de l’élection présidentielle, les réactions se multiplient sur la scène politique nationale. La présidente de l’Union démocratique du Cameroun, l’unique candidate féminine au scrutin, constate « avec gravité et responsabilité de nombreuses irrégularités majeures ayant entaché le déroulement du vote sur l’ensemble du territoire national ». Le maire de Foumban, Patricia Tomaïno Ndam Njoya, égraine un chapelet d’irrégularités susceptibles de compromettre la liberté, la transparence et la crédibilité du scrutin. Pour l’ancienne députée, l’élection qui vient de se dérouler était « verrouillée ». Et son parti ne peut pas cautionner « un tel déni de démocratie ».
Ainsi, la femme politique via son parti exige la publication immédiate et authentifiée des procès-verbaux de tous les bureaux de vote en présence des représentants des partis politiques, de la société civile et des observateurs indépendants ; la nécessité d’une refonte profonde et consensuelle du Code électoral ; l’urgence d’un véritable dialogue sur la gouvernance électorale, pour rebâtir la confiance du peuple et restaurer la légitimité des institutions.
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Ces exigences seraient à la dimension des irrégularités constatées sur le terrain lors du déroulement du scrutin. Ces dernières sont entre des bureaux de vote installés dans des lieux privés, inaccessibles ou dans des casernes, en violation flagrante de la loi ; une répartition arbitraire des places dans les bureaux de vote ; des bureaux fictifs ou inexistants, signalés sur les listes officielles mais introuvables sur le terrain ; de nombreux cas de votes multiples, de bourrage d’urnes à l’aide de cartes non distribuées, mais surtout de citoyens munis de leurs cartes électorales dont les noms étaient pourtant introuvables dans le fichier officiel ou sur le site dédié d’Elections Cameroun (ELECAM).
Le parti ajoute à cela, un fichier électoral non fiable, comprenant des personnes décédées ou inexistantes ; des retards injustifiés dans l’ouverture de nombreux bureaux de vote, ainsi qu’un matériel électoral défectueux, notamment des urnes non scellées ou endommagées ; des intimidations et menaces à l’encontre des scrutateurs, des procès-verbaux falsifiés avant leur transmission officielle, etc.
Les déclarations de la candidate sont parallèles à celles du ministre de l’Administration territoriale qui, dans une communication ce 14 octobre, a cité les observateurs électoraux accrédités. Paul Atanga Nji a assuré que de l’avis de ces derniers, le scrutin s’est déroulé « sans incident majeur sur l’ensemble du territoire national (…) Quelques irrégularités constatées çà et là, ne sont pas susceptibles de modifier les résultats du vote, encore moins la sincérité du scrutin du 12 octobre 2025 », peut-on lire dans le communiqué de presse.