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Présidentielle au Bénin : la candidature du principal parti d’opposition rejetée

La Commission électorale nationale autonome a rendu publique ce 23 octobre la liste provisoire de candidats retenus pour l’élection présidentielle…

Arnaud Agbodjo écarté de la présidentielle (DR)

La Commission électorale nationale autonome a rendu publique ce 23 octobre la liste provisoire de candidats retenus pour l’élection présidentielle d’avril 2026.

La candidature du principal parti d’opposition, Les Démocrates, a été rejetée à la Commission électorale nationale autonome à l’issue de l’examen de cinq dossiers. Renaud Agbodjo et Jude Lodjou, respectivement candidats à la fonction de président de la République et de vice-président de la république, ne figurent pas sur la liste des candidats acceptés. La CENA relève le principal motif ayant conduit à la mise à l’écart de ce duo sur lequel les chances d’une partie de l’opposition reposaient. Il leur est reproché entre autre de n’avoir pas présenté le nombre complet de parrainages, à savoir 28.

Deux autres duos ont été invalidés, en l’occurrence celui de Prince Anatole Ouinsavi et Agathe Bello et celui de Elisabeth Agbossaga et Bio Neto Gansaré. Ces deux duos ne sont pas acceptés pour défaut de présentation de la fiche de parrainages et défaut de versement du cautionnement.

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Sur les cinq dossiers reçus, la CENA n’a validé que deux, correspondant à deux duos. La décision de la commission a retenu Romual Wadagni comme candidat à la présidence et Mariam Chabi Talata candidate à la vice-présidence. Le second duo retenu est celui de Paul Hounkpè comme candidat à la présidence et Rock Judicaël Hounwanou au poste de vice-président.

La décision de la CENA qui écarte le principal parti d’opposition est un énième symptôme de la faiblesse de la démocratie dans les pays d’Afrique francophone.

A l’instar du Bénin, à l’approche du scrutin présidentiel, les candidats opposants à celui du parti au pouvoir sont écartés au moment de la validation des candidatures pour des motifs divers.

La semaine dernière, Anicet Dologuélé, candidat de l’URCA et ancien premier ministre de la RCA et plusieurs fois candidat à la présidentielle dans ce pays, a vu sa candidature potentiellement invalidée à la suite de l’annulation de son certificat de nationalité.

Au Cameroun où l’élection reine a eu lieu le 12 octobre, Maurice Kamto, le principal opposant du président sortant Paul Biya depuis 2018, a été écarté à l’étape de la validation des candidatures. En Côte d’Ivoire où le président sortant Alassane Ouattara brigue ce Samedi un quatrième mandat, les ténors de l’opposition dont Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Pascal Affi N’guessan ont tous été écartés pour des motifs variés.

Au Sénégal en 2024, le président Bassirou Diomaye Faye a remporté la présidentielle après que son leader au sein du PASTEF et principal opposant du président SALL, Ousmane Sonko ait été écarté pour cause de condamnation définitive inscrite dans son casier judiciaire. Au Gabon il y a quelques mois, quatre principales figures de l’opposition avaient été elles aussi écartées du scurtin au moment de l’élection du président Brice Clotaire Oligui Nguema.

A se demander si les acteurs politiques africains, notamment dans la zone francophone, sont véritablement prêts pour une véritable compétition démocratique ?

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