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Présidentielle au Cameroun : la situation sécuritaire se dégrade à la veille de la proclamation des résultats

Des populations sont descendues en grand nombre dans les rues ce dimanche 26 octobre pour appeler au départ du président…

(DR)

Des populations sont descendues en grand nombre dans les rues ce dimanche 26 octobre pour appeler au départ du président Paul Biya. Des affrontements entre manifestants et forces de maintien de l’ordre ont fait au moins quatre morts et des pertes matérielles à Douala.

24 heures avant la proclamation officielle des résultats du scrutin présidentiel du 12 octobre dernier, les tensions sont montées d’un cran sur le territoire camerounais. De l’Extrême-Nord au Centre en passant par le Nord, l’Adamaoua, le Littoral, l’Ouest, des Camerounais sont sortis en masse pour réclamer la vérité des urnes, dénoncer le « vol de la victoire » de Issa Tchiroma Bakary, et appeler au départ du président Paul Biya. Des manifestants ont donné une réponse favorable au mot d’ordre de manifestations pacifiques lancé par Issa Tchiroma Bakary en début de week-end.

Les grandes villes comme Maroua, Garoua, Ngaoundéré, Douala, Bafoussam, Bertoua, ont été secouées depuis l’après-midi par des Camerounais déterminés à faire entendre leur mécontentement et à faire pression sur le régime et sur les institutions chargées de proclamer les résultats.

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Alors que les manifestations ont été interdites, à Douala, des habitants ont pris d’assaut les rues de plusieurs quartiers dont New-Bell. Les affrontements qui s’en sont suivis entre manifestants et forces de maintien de l’ordre ont entrainé la mort d’au moins quatre personnes. Lesquelles ont été atteintes par balles au moment des manifestations. Dans la même ville, les manifestants ont réussi à mettre en déroute un pick-up de la police avant de l’incendier.

Dans la ville de Garoua, fief du candidat Issa Tchiroma où une enseignante a été tuée la semaine dernière en marge des manifestations, les forces de maintien de l’ordre ont fait face aux manifestants non loin du domicile de l’homme politique. Malgré les gaz lacrymogènes largués, les populations n’ont pas cédé. Dans les autres rues de la ville, la foule a manifesté en motos comme o pieds.

Dans la région de l’Ouest, en dehors de Bafoussam, capitale régionale, Bafang, Balengou et bien d’autres ville secondaires ont connu les manifestations de rue ce dimanche.

Dans le même temps, A Yaoundé, capitale politique, quelques habitants voulant manifester ont été rapidement maîtrisés par les forces de maintien de l’ordre. Certaines artères de la capitale ont reçu des coups de pinceaux en prélude à la proclamation des résultats du scrutin et la cérémonie d’investiture du nouveau président.

Les manifestations de ce jour ont eu lieu à la suite d’une déclaration du candidat Issa Tchiroma Bakary selon laquelle, il aurait échappé à une tentative d’enlèvement la nuit. Il en a remercié les lanceurs d’alerte dont les signaux lui auraient permis de se mettre à l’abri. Ce week-end plusieurs personnalités proches d’Issa Tchiroma Bakary, ses soutiens dans le processus électoral ont été arrêtées et sont détenues.

Hier samedi, le professeur Jean-Calvin Aba’a Oyono a été arrêté à la suite de l’arrestation vendredi des leaders de l’Union pour le changement 2025, Anicet Ekane et Djeukam Tchameni. D’autres soutiens tels que Florence Titchio, Fabrice Léna, Martial Noubissie ont subi le même traitement. Ce qui semble renforcer la détermination des manifestants. Ce lundi, la situation sécuritaire risque de s’aggraver à la suite de la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel.

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