Le cœur du Franco-camerounais de Galatasaray balance encore entre les Bleus et les Lions. Un espoir subsiste.
Sacha Boey, 22 ans, est face à un énorme dilemme : choisir entre la France et le Cameroun pour donner une orientation internationale définitive à sa carrière. Choisir un pays au détriment de l’autre n’a jamais été facile pour les joueurs binationaux. Malheureusement pour certains, le faire revient à choisir entre son père et sa mère, entre ses origines et une terre d’adoption qui les a portés, éduqués et formés. Choisir une équipe A c’est parfois fermer une porte de façon définitive à une autre sélection.
Plusieurs fois convoqué chez les Lions, Sacha Boey n’a jamais répondu présent. Dans une interview accordée à Transfermarkt, le latéral droit formé à Rennes a exprimé son souhait de rejoindre l’équipe de France de Didier Deschamps. «L’Equipe de France, c’est le Graal, pour n’importe quel joueur. Mais je reste concentré sur mon club. Parce que si je me focalise sur les Bleus, ça risque de me freiner à un moment donné. Je vais être frustré si ça ne vient pas. Donc je préfère que tout se passe bien avec mon club. Et si je suis appelé un jour, même avec les Espoirs, ce sera une bonne surprise».
« Le Cameroun, c’est aussi mon pays »
Un message limpide qui tranche un peu avec ses déclarations à L’Equipe quelques jours plus tôt suite à sa rencontre avec le manager-sélectionneur Rigobert Song. “J’ai mangé avec le sélectionneur (Rigobert Song), ça s’est bien passé. Je suis binational. Il faut savoir que c’est dur de faire un choix, j’ai l’avenir devant moi. Le Cameroun, c’est aussi mon pays, mais je n’y suis jamais allé. Il faudrait que je le découvre d’abord un peu, ressentir une attache. On verra. En tout cas, je vais tout faire pour être bon à mon poste pour pouvoir postuler à ce qui se fait de mieux.», déclarait Sacha Boey.
Toutefois, la complexité du dossier de changement de nationalité sportive de Sacha Boey vient du fait qu’il est né d’un père naturel camerounais qu’il n’a quasiment pas connu. Or pour sa naturalisation, il faudrait constituer son dossier à envoyer à la Fifa, avec les papiers camerounais de son géniteur. Un mince espoir subsiste. Lors de la rencontre avec Rigobert Song, Sacha Boey lui a donné les contacts téléphoniques de sa mère française, d’origine belge. Cette dernière serait encore en contact avec son ex-compagnon.
Si Sacha Boey, qui a joué avec les U20 en France, a le droit de rêver d’une vie en Bleu, il lui sera cependant difficile d’être convoqué en équipe fanion tant qu’il joue en Super Lig turc. Un championnat moins coté en indice UEFA que la Ligue 1 française, par exemple. Il doit analyser cette situation en fonction de son âge, de sa marge de progression et des possibilités de recevoir une chance vis-à-vis de la concurrence. Les horizons semblent bouchés pour lui chers les Bleus, pour l’instant. A son poste, Benjamin Pavard et Jules Kounde ont pris une longueur d’avance.
Pourtant chez les Lions indomptables, au vu de son potentiel, un boulevard lui est ouvert : Fai Collins est sous le déclin. Le Cameroun étant un pays compétitif, Sacha Boey doit saisir cette opportunité pour profiter de la vitrine d’exposition que l’offrent les Lions indomptables. Samuel Eto’o tout en jouant pour le Cameroun a pu remporter trois fois la Ligue des Champions. Les internationaux camerounais, Eric Maxim Choupo-Moting (Bayern Munich), Zambo Anguissa (Naples), André Onana (Inter Milan), Eliot Djengoué (Chelsea) n’évoluent-ils pas dans les grands clubs européens ?