Le président de la République, président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais est déjà dans la ville de Maroua. Après sa descente d’avion, le chef de l’Etat a eu droit à des honneurs militaires.
Le président de la République du Cameroun est arrivé dans la ville de Maroua, région de l’Extrême-Nord, ce début d’après-midi. En compagnie de son épouse Mme Chantal Biya, le chef de l’Etat, candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais a entamé sa visite par les honneurs militaires à l’aéroport de Maroua Salak avant de serrer la main aux corps constitués de la région au pavillon d’honneur de l’aéroport. La suite de la visite va se dérouler au stade municipal lamido Yaya Dahirou où une rencontre est prévue en présence des militants du parti et des populations de la région.
Le président Paul Biya est dans la région de l’Extrême-Nord en pleine période de la campagne électorale et surtout cinq jours avant le scrutin prévu dimanche. L’homme politique a choisi la ville de Maroua située dans le Septentrion, une zone où la bataille électorale est plus marquée cette année. Deux alliés importants du président Paul Biya qui pèsent lourd sur la scène politique du Septentrion ont rompu l’alliance et se dirigent vers le scrutin présidentiel en qualité de candidats. Ils convoitent le siège occupé par leur ancien allié depuis 43 années.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Les anciens ministres Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari figurent parmi les 11 candidats de l’opposition à l’élection présidentielle et font bouger les lignes dans les trois régions septentrionales. Le chef du parti au pouvoir est donc en pleine opération de séduction de plus de deux millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua.
Le challenge est donc différent de celui des cinq précédentes visites du chef de l’État à Maroua en période de campagne en 1992, en 1997, en 2004, en 2011, et en 2018 où, en période de campagne électorale, Paul Biya est allé communier avec les populations de l’Extrême-Nord. En 2018, le chef de l’État avait déclaré lors du meeting qu’il est « venu dire toute l’estime qu’il porte à la région et son engagement à faire profiter à cette région les grandes opportunités qu’offre le pays le Cameroun. Le candidat avait alors présenté des opportunités agropastorales, énergétiques, infrastructurelles. Pour en bénéficier, il fallait relever le défi de vaincre l’insécurité lié au groupe terroriste Boko Haram.
Cependant, la région de l’Extrême-Nord continue d’enregistrer des incursions de Boko Haram avec des décès de personnes civiles et militaires. La région est, avec les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, classée zone économiquement sinistrée du fait de l’insécurité. De même, selon le rapport du Bureau de coordination des actions humanitaires des Nations Unies couvrant la période du 1er au 31 décembre 2024, la région de l’Extrême-Nord figure parmi les plus affectées par l’insécurité alimentaire avec 734 386 personnes en phase de crise d’urgence dans les départements du Logone et Chari, Mayo-Danay, Mayo-Tsanaga. Le même rapport indique que les inondations ont affecté plus de 459 000 personnes détruisant des dizaines de milliers d’habitations, d’hectares de cultures, et du bétail.