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Cameroun-Lutte contre les VBG : la société civile intensifie son plaidoyer face aux violences numériques

À l’occasion de la campagne mondiale des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, l’Union…

JDC JDC

À l’occasion de la campagne mondiale des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, l’Union européenne a organisé, mardi 2 décembre 2025, un talk and share consacré aux violences numériques au Cameroun.

 

La plateforme d’échanges a réuni à Yaoundé plusieurs organisations de défense des droits humains, déterminées à renforcer leur plaidoyer pour une meilleure prévention, prise en charge et répression des violences basées sur le genre (VBG).

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La rencontre a permis de mettre en lumière les réalités encore trop souvent passées sous silence. Des intervenantes ont rappelé que les Violences basées sur le genre (VBG) ne se limitent pas aux agressions physiques ou sexuelles. Elles prennent également des formes psychologiques, économiques et sociales, banalisées dans l’espace public au point d’entraver la reconnaissance et la protection des victimes.

Avec l’essor du numérique, les risques se multiplient. Cyberharcèlement, sextorsion, diffusion non consensuelle d’images intimes, humiliations publiques sur les réseaux sociaux sont entre autres des violences en pleine expansion qui frappent majoritairement les jeunes, sans épargner les adultes. Mais, des auteurs de ces actes pour la plupart agissent sans crainte. Les activistes dénoncent de ce fait une tendance inquiétante de l’impunité dans l’espace virtuel, amplifiée par le manque de cadres juridiques adaptés.

Un autre enjeu majeur réside dans l’accès à la justice. Lorsque certaines victimes osent porter plainte, elles font face à un parcours judiciaire long, complexe et souvent stigmatisant. La lenteur des procédures finit par décourager nombre de survivantes.

Les contraintes économiques aggravent davantage la situation. Faute d’autonomie financière, beaucoup de femmes restent piégées dans ces environnements violents, parfois contraintes à la « négociation de survie », ce qui les expose à une re-victimisation continue.

Face à ces défis, médecins et juristes présentes à cette rencontre ont unanimement plaidé pour un modèle d’accompagnement holistique, qui inclue soins médicaux d’urgence, soutien psychologique, appui socio-économique, prise en charge juridique et réinsertion sociale.

Si le Cameroun s’est doté de la loi de 2010 sur la cybercriminalité et d’une charte récente pour la protection de l’enfant, la société civile estime que des textes juridiques plus spécifiques et applicables sont indispensables pour répondre aux violences fondées sur le genre, notamment en ligne.

Les participantes préconisent l’introduction de modules éducatifs sur les droits humains dès le primaire et le secondaire, afin de bâtir une culture du respect et de l’égalité dès le plus jeune âge.

La rencontre s’est achevée sur un appel aux pouvoirs publics, au secteur privé et aux partenaires internationaux à soutenir davantage les initiatives locales qui œuvrent au quotidien contre les VBG.

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