Le bureau de mise à niveau des entreprises a organisé un atelier de réflexion sur le positionnement stratégique du secteur textile et confection, ce jeudi 10 février. L’objectif ainsi visé est de voir, à termes, ces deux secteurs d’activités être davantage créatrices de richesses et d’emplois.
D’entrée de jeu, Chantal Elombat, la directrice du Bureau de mise à niveau des entreprises (BMN) a situé les enjeux de cette rencontre : «l’atelier de ce jour fait suite à la restitution par le BMN de l’étude sur l’opportunité de la création d’un Centre technique du textile (CETTEX). En se référant aux données de la Banque mondiale, reprises par le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le Développement) en 2019, il apparait que la projection des chiffres de la Stratégie nationale de développement (SND) 30, à travers le CETTEX fera passer la contribution nette de la balance de paiements de 51 milliards à 93 milliards FCFA en 2031 ».
En effet, selon une étude de la Banque mondiale et de la Coopération allemande (GIZ) publiée en 2015, le Cameroun, 5ème producteur de coton en Afrique, transforme à peine 2% de sa production qui oscille entre 248.000 et 265.000 tonnes par an. Un seul acteur intervient d’ailleurs dans ce segment de la filière depuis 1965, c’est la Cotonnière industrielle du Cameroun (CICAM), qui fabrique les pagnes et les serviettes de bain 100 % coton.
Dans la balance des paiements et du commerce extérieur, pourtant, les chiffres d’importations de la friperie sont ahurissants. Entre 2011 et 2015, le Cameroun a importé 370.198.20 tonnes de vêtements usagés de l’Europe et principalement de la France et de la Belgique, pour un montant d’environ 190 milliards F CFA. Pour ce qui est des articles textiles confectionnés, 412 234,2 tonnes de produits sont entrés dans le pays sur la période sous-revue, pour un montant de près de 252,4 milliards F CFA.
L’ensemble des importations du Cameroun en termes de vêtements se chiffraient près de 500 milliards F CFA. Sachant que le Cameroun a dépensé 101,71 milliards F CFA en 2019 pour l’importation de 121 935 tonnes de matières textiles et leurs ouvrages, dont la friperie, il apparait au vu de ce qui précède, que cette étude sur le positionnement stratégique du secteur du textile et confection, est un précieux outil d’aide à la décision. A ce jour, le BMN a déjà réalisé huit études sur le positionnement stratégique de toutes les filières de l’agroalimentaire.
Il s’agit des études concernant le travail des grains et fabrication des produits amylacés ; des études relatives aux oléagineux et aliments pour animaux ; des études relatives aux filières lait, fruits, et légumes ; des études relatives au tabac ; des études relatives aux industries de boissons, vins, et spiritueux ; des études relatives aux industries de la viande et du poisson ; des études relatives aux industries du cacao, du café, du thé, et du sucre ; et des études relatives au positionnement stratégique des produits fabriqués à base de céréales.
Dans une logique de complétude relativement à ses missions, le BMN envisage de réaliser d’autres études aussi bien pour tous les autres secteurs de son portefeuille (qui en compte 11), que pour chacune des filières de ces secteurs. C’est dans cette perspective que s’inscrit cette nouvelle étude sur le positionnement stratégique du secteur textile et confection qui fait suite à celle sur le secteur bois et ameublement.