En deux décennies, la production de café au pays de Paul Biya a chuté de 130 000 tonnes. Une baisse qui s’explique, en partie, par l’abandon de cette culture…
Le Cameroun est passé de 150 000 tonnes de production annuelle dans les années 1980 à 20 000 tonnes aujourd’hui. Pour cause, l’abandon de cette culture au profit de celle de rente. Pour booster sa production, le gouvernement opte pour le Projet d’appui à la relance de la filière café qui ambitionne atteindre les 160.000 tonnes/an.
Selon Datacameroon, Yves Ngouné, est installé à Bamougoum, chef-lieu de la commune d’arrondissement de Bafoussam 3 dans le département de la Mifi, région de l’Ouest au Cameroun. Il fallait, se souvient cet ex-caféiculteur, à chaque retour de classes, faire un tour dans la plantation de son père en attendant les week-ends. Un exercice qui n’était pas reluisant, mais qui permettait à son géniteur de faire vivre sa famille.
« Aujourd’hui, le café a perdu de la valeur. La baisse du coût du kilogramme a découragé les planteurs. Ils ont ainsi, après quelques années d’espoir sans lendemain, décidé de transformer des espaces dédiés à la culture du café en champ de maïs, du haricot et autres produits agricoles », se désole-t-il.
Selon Elisabeth Peuefo, membre de la Plateforme nationale des organisations professionnelles agro-sylvo-pastorale et halieutique du Cameroun (Planopac) la mort de la filière café est liée à plusieurs fléaux. Notamment : le vieillissement des acteurs impliqués dans la caféiculture, la mauvaise perception de cette filière par les jeunes à cause de sa longue période de maturation, l’insuffisance des moyens financiers, le manque de moyens logistiques pour le transport des bassins de production vers les points de vente afin d’améliorer la marge bénéficiaire.