Avec plus de 300.000 habitants, la ville de Dschang compte parmi les localités qui offre une grande hospitalité aux déplacés internes qui ont fui les atrocités des affrontements entre l’armée républicaine et les groupes séparatistes dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest.
Depuis leur arrivée dans le chef-lieu du département de Menoua, région de l’Ouest, les déplacés internes bénéficient de la ville d’un certain nombre d’appuis provenant de nombreuses organisations parmi lesquelles l’Association pour la Promotion du Développement local en abrégé APDEL.
Basée dans la ville de Dschang, cette dernière a, sur une période de trois ans, mis en œuvre un projet de renforcement de l’inclusion et de la protection des déplacés internes des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest Cameroun (RIPDI); et cela grâce au soutien financier de l’Union européenne qui lui a doté d’une enveloppe de 475.000 euros.
Ce projet qui tend vers la fin de sa mise en œuvre, a permis de manière générale de faciliter l’inclusion sociale des déplacés internes dans la ville de Dschang, de créer des conditions favorables à un meilleur vivre entre ces derniers et les populations, de favoriser l’insertion professionnelle de certains déplacés internes et certains personnes issues des populations hôtes. Ces deux catégories ont pu bénéficier des financements qui leur ont permis de développer des activités génératrices et de s’autonomiser en partie sur le plan financier et personnel.
Tel est le constat général fait ce jeudi 23 avril 2024, à l’issue de la tournée de l’ambassadeur de l’Union Européenne pour le Cameroun et la Guinée Equatoriale, S.E. Jean-Marc Châtaigner accompagné de ses collaborateurs notamment Jerome PONS, chargé de la coopération de l’Union Européenne, Pepa BENITEZ, chargée de la jeunesse et de l’immigration.
La chefferie de 3e degré du village Ngui situé dans le groupement Foréké dans la ville de Dschang a été le premier arrêt de cette visite. Ici, la délégation de l’Union Européenne a pu rencontrer certaines bénéficiaires du projet RIPDI (déplacés internes et personnes hôtes) avec qui, elle a eu un échange convivial au cours duquel les bénéficiaires ont décrit aux hôtes du jour sous la modération de Brice Nguevou, coordonnateur de l’APDEL, comment elle ont utilisé les financements reçus de l’APDEL pour créer des activités de revenus, les conditions de cohabitation (pas toujours harmonieuses dans certains rares cas) entre les déplacés internes et les populations hôtes, le contexte de départ des déplacés internes de leur zone d’habitation. Ces derniers en ont également profité pour présenter des doléances notamment la continuité du financement par l’Union Européenne de leurs activités à travers APDEL dont ils bénéficient aussi d’un suivi technique et psychologique.
Le siège de l’association Horizon Jeune a constitué le dernier point de cette visite. Les membres de la délégation ont pu prendre connaissance du projet REPAIR-CAFE mis en œuvre par Horizon Jeune avec le soutien de l’APDEL. Ce projet a permis également aux déplacés internes et aux populations hôtes de se mettre ensemble pour créer des activités génératrices de revenus et en tirer des dividendes.
« Ce qui est important, c’est de montrer que l’Union européenne, ce n’est pas que les organisations internationales … »
« Cet après-midi, j’ai tenu à aller visiter des activités de soutien aux déplacés internes que l’union européenne soutient à travers l’ONG APDEL. Il est question de voir ce que nous faisons très concrètement pour appuyer les déplacés qui viennent des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, qui sont victimes des conflits et se réfugient à Dschang. Il fallait voir comment elles sont accueillies, dans quelles conditions, elles vivent avec les populations hôtes et voir comment on peut les accompagner dans les projets économiques, dans des dimensions sociales, dans des projets de cohésion sociale, de voir comment renforcer ces liens de cohésion sociale » déclarait S.E. Jean-Marc Châtaigner au terme de la visite. « Je trouve que ce travail fait par des Camerounais est vraiment impressionnant. Ce qui est important, c’est de montrer que l’Union européenne, ce n’est pas que les organisations internationales, ce n’est pas que des expatriés, on appui des Camerounais, des jeunes camerounais qui travaille pour d’autres Camerounais » concluait-il.