Le ministre de la Justice Laurent Esso s’est confié sur le manque de célérité des audiences au Cameroun dans les colonnes du quotidien Cameroon Tribune.
Laurent Esso impute cette situation au déficit des infrastructures dédiées aux services juridiques. « Le nombre de salles d’audiences est insuffisant », fait remarquer le garde des Sceaux. « Lorsqu’il y a deux ou trois audiences programmées dans une journée, une juridiction se réunit, par exemple de 8 h à 12 h. Qu’elle ait terminé ou pas, elle est obligée de lever la séance pour que la suivante commence de 13 h jusqu’à 17 h, voire 18 h », raconte Laurent Esso.
C’est pour améliorer ces conditions de travail, dans la ville de Yaoundé, qu’une tour de 14 étages va être réceptionnée dans les prochains mois. Cette infrastructure totalise 12 salles censées améliorer la célérité des audiences. Mais il n’y a pas que le déficit de salles qui retarde les procédures.
« Compte tenu de la conjoncture, il y a parfois deux à trois magistrats-instructeurs dans le même bureau. L’instruction ne peut pas se faire. Il faut donc que pendant qu’un magistrat travaille que les autres sortent du bureau parce que l’audition d’une personne mise en cause, qui est accompagnée de ses avocats, ne peut pas se faire en présence d’autres personnes qui n’ont rien à voir avec le dossier », a ajouté Laurent Esso.
C’est pourquoi la tour en construction depuis 2014 va abriter 210 bureaux pour permettre aux magistrats de travailler en toute quiétude. Il n’est pas exclu qu’un tel projet soit dupliqué dans d’autres villes cosmopolites, surtout parce qu’il est impulsé par le président Paul Biya, qui a enjoint au gouvernement d’améliorer les conditions de travail des magistrats.
En plus des infrastructures, le ministère de la Justice pense aussi à réduire, de manière considérable, le nombre de dossiers à coter à un magistrat. Ce qui constitue souvent un goulot d’étranglement.