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Cameroun : des jeunes se détournent de la morale

Des scènes de violence accompagnés de meurtre commis par des adolescents à Yaoundé, Douala, ou encore Bafoussam suscitent des interrogations…

Des jeunes se font appeler microbes

Des scènes de violence accompagnés de meurtre commis par des adolescents à Yaoundé, Douala, ou encore Bafoussam suscitent des interrogations sur l’avenir de la jeunesse camerounaise.

Des jeunes de moins de 20 ans commettent des meurtres et agressions armées dans des grandes villes du Cameroun. De manière individuelle ou collective, ils réussissent à dompter la peur du gendarme et des aînés pour s’adonner à des actes d’extrême violence.

Dans la nuit du 02 au 03 décembre 2024, un garçon âgé d’à peine de 13 ans a donné la mort à son propre père à Bafoussam, capitale régionale de l’Ouest. Il l’aurait surpris par un coup de poignard. Son géniteur, conducteur de mototaxi n’a pas pu résister au poignard qui l’a transpercé.

Quelques jours avant, dans la nuit du 29 au 30 novembre, un groupe de jeunes âgés de 15 à 17 ans a donné la mort à Patrice Okala âgé de 27 ans, stagiaire à la CRTV, le média à capitaux publics. La victime rentrait de son lieu de stage lorsqu’il a été agressé. Certains membres du gang ont été interpellés par les Forces de maintien de l’ordre.

Dans la ville de Douala, le phénomène de microbe qui résiste au traitement des autorités administratives et sécuritaires est mené en partie par des jeunes de cette tranche d’âge, prêts à commettre l’irréparable pour, disent certains, survivre.

Mais au-delà de la survie consécutive aux mauvaises conditions de vie que certains brandissent comme raison, la chaîne éducative se trouve noyée au cœur de la déperdition de la jeunesse. Les parents pour la plupart ont fui leurs responsabilités laissant le travail d’éducation et d’instruction aux enseignants. Ces derniers, malgré la bonne volonté qu’affichent ceux qui ont la vocation d’exercer le métier, sont face aux menaces, à l’humiliation, au mépris de certains parents et de certaines personnalités politiques, autorités administratives, sécuritaires, militaires zélées. Ne sont pas ici pris en compte ceux qui entrent dans le corps par instinct de survie.

A tous, le pouvoir a tendance à amputer, au fur et à mesure, des moyens de contrainte pouvant leur permettre d’imposer la discipline et la culture de l’effort aux jeunes. La culture et les pratiques empruntées ailleurs sont prises pour modèle dans un espace encore inadapté. Conséquence, les adolescents n’ont plus peur de rien. Ils semblent avoir pour repères les acteurs de films de guerre et autres scènes de violence diffusés dans les médias classiques et dans les réseaux sociaux au quotidien. Ils sont au contact des stupéfiants et peuvent s’offrir une arme blanche sans trop de difficultés. Ils étaient les enfants des familles et de la société à une certaine époque. Chacun est aujourd’hui l’enfant de son père et de sa mère. Ce qu’il fait ne concerne pas le père ou la mère d’autrui. Sinon, cela engendre des conflits entre parents de différentes familles. D’autres se réclament être des « enfants élevés dans la rue ».

La violence monte et les forces en présence semblent maîtriser la situation en partie. Il est temps de revenir aux valeurs familiales qui ont moulé des grands hommes et grandes femmes d’aujourd’hui. Il est aussi nécessaire d’adapter des politiques à l’environnement politique, socioculturel d’aujourd’hui. Chacun doit ainsi jouer son rôle dans le but de sauver la société camerounaise.

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