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Cameroun-Affaire Diane Yangwo : Dajïli Aamadou Amal saisit Paul Biya et Laurent Esso

Après le verdict prononcé par la juge Dany L’Or Medou contre Eric Bekobe Mvondo, l'écrivaine porte l’indignation des femmes auprès…

Djaïli Amadoua Amal prend la défense de Diane Yangwo

Après le verdict prononcé par la juge Dany L’Or Medou contre Eric Bekobe Mvondo, l’écrivaine porte l’indignation des femmes auprès du président de la république Paul Biya et du ministre d’Etat, ministre de la Justice garde des sceaux, Laurent Esso.

Cinq ans d’emprisonnement avec sursis et 52 000 francs CFA d’amende, c’est la peine que la juge Dany L’Or Medou a infligé le 1er avril dernier à Eric Bekobo Mvondo, jugé coupable du meurtre de son épouse Diane Yangwo en novembre 2023. Le verdict du tribunal de grande instance du Wouri suscite une vague d’indignation de la part des femmes et surtout des mouvements de défense des droits des femmes au Cameroun. L’une des voix qui porte cette indignation commune est l’écrivaine Djaïli Amadaou Amal, militante féministe.

L’écrivaine a saisi le président de la République et le ministre de la Justice d’une correspondance dans laquelle elle déclare avoir formulé son inquiétude dans son souci de promouvoir l’avancée du droit des femmes au Cameroun. Dans sa lettre, le Prix Goncourt des lycéennes 2020 dénonce vertement le verdict de la juge. « Le verdict prononcé par la Magistrate MEDOU Dany L’Or, dans l’affaire opposant le peuple à monsieur Bekobe Mvondo Eric, qui a reconnu sa culpabilité dans le meurtre des suites de bastonnade de Dame Diane Yangwo, son épouse, est un appel à la revanche non seulement des femmes, mais de l’humanité entière », s’indigne l’autrice.

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Elle dit avoir ressenti dans le verdict une « indicible chosification de la femme, passée des dots de 100 000 FCFA à une valeur vénale après assassinat et revalorisation due à sa fonction d’enseignante à 52 000 FCFA ». Djaïli Amadou Amal regrette que la dignité de la femme soit autant annihilée. A la lecture de la situation, la femme de lettre interpelle le chef de l’Etat et le ministre de la justice dont répondent les magistrats. Elle en appelle à leur responsabilité publique pour que le Ministère public interjette appel, pour que la conduite de la magistrate qui a rendu le verdict soit scrutée, etc.

Sur la Toile, la pétition lancée contre la juge au lendemain du verdict judiciaire continue de récolter une centaine de signatures. Mais, il se pose à ce niveau de l’affaire, la question de l’indépendance de la justice et de la faculté accordée aux magistrats de juger sur la base de la loi et de la conscience. Les pressions qui montent en direction des plus hautes autorités de l’Etat, bien qu’étant la hiérarchie de l’administration judiciaire, sonnent comme un appel biaisé à l’immixtion de l’exécutif dans les affaires du pouvoir judiciaire, une pratique pourtant décriée par l’opinion dans certaines affaires.

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