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Cameroun : la Commission des droits de l’homme condamne la détention provisoire abusive

Dans une déclaration rendue publique ce 25 avril 2025, la Commission nationale des droits de l’homme du Cameroun s’indigne des…

La CDHC préoccupée par la surpopulation carcérale

Dans une déclaration rendue publique ce 25 avril 2025, la Commission nationale des droits de l’homme du Cameroun s’indigne des cas de détention provisoire qui aggravent la surpopulation carcérale.

 

La 8è journée africaine de la détention provisoire célébrée ce 25 avril 2025 donne l’occasion à la Commission des droits de l’homme du Cameroun d’exprimer son indignation contre la détention provisoire abusive. L’institution condamne « très vigoureusement les cas de détention provisoire abusive portés à sa connaissance depuis le 25 avril 2024, principalement le cas de M. Ousman Chetima DJAMALDINI ».

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L’intéressé a été écroué suivant un mandat de détention provisoire le 11 avril 2022 à la Prison centrale de Maroua dans la Région de l’Extrême-Nord. Il était accusé des faits de « complicité d’abus de confiance aggravé ». Il avait bénéficié d’une mise en liberté par jugement n° 116/ADD/COR du 26 octobre 2022 du Tribunal de première instance de Maroua statuant en matière correctionnelle. Il n’a été relaxé qu’après l’intervention volontaire et amicale de la CDHC, à l’issue de l’audience publique du 4 octobre 2024.

Des cas comme celui-là sont à l’origine de la hausse de la surpopulation carcérale. En effet, « la capacité d’accueil des prisons fonctionnelles est passée de 19 155 places pour une population de 30 606 détenus au 31 décembre 2019 à 20 955 places pour une population carcérale de 37 150 détenus au 8 décembre 2024, soit un taux d’occupation de 177,28 % en 2024 contre 159 % en 2019, ce qui représente une hausse de la surpopulation carcérale d’environ 21,5 % en cinq ans », s’alarme la Commission. La CDHC précise que cette progression indique une tendance haussière des effectifs des personnes incarcérées, ce qui aggrave le problème de la surpopulation dans les prisons.

La Commission a identifié d’autres facteurs qui favorisent cette surpopulation carcérale au Cameroun. Elle est préoccupée en l’occurrence par les lenteurs constatées dans la mise en œuvre effective des réformes législatives et judiciaires visant à améliorer le système judiciaire, des lenteurs qui ralentissent les efforts entrepris pour réduire les abus liés à la détention provisoire. La commission accuse aussi le déficit de personnel pénitentiaire dont le ratio est évalué parfois à 1 000 détenus pour un gardien de prison.

Face à ces préoccupations, la Commission formule des recommandations pour faire bouger les lignes. Elle recommande au ministère de la Santé publique d’assurer un accès suffisant des personnes incarcérées aux soins de santé. Cela nécessite la mise à la disposition des établissements pénitentiaires de personnel médical compétent et de rendre disponibles les médicaments. Au ministère des affaires sociales, la Commission recommande de mettre en place des programmes de réinsertion sociale pour préparer les détenus à leur réinsertion dans la société et pour réduire les risques de récidive.

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