Cela est dit dans le rapport de Reporters sans frontières (RSF) publié le 5 juillet 2021. Selon ce rapport, le pouvoir de Yaoundé exerce une répression massive, via la mise en place d’appareils de censure, l’incarcération arbitraire de journalistes, et l’incitation à la violence contre ces derniers.
Au Cameroun, écrit Reporters sans frontières dans son étude publiée hier, « la presse indépendante et critique fait l’objet de menaces et de représailles systématiques. Entre les nombreuses arrestations et menaces subies dès les années 1980 par les pionniers de la presse indépendante et les détentions prolongées ou condamnations très lourdes prononcées ces dernières années, l’étau ne s’est jamais desserré sur les journalistes. Depuis quatre décennies, les professionnels de l’information vivent sous pression. Celles et ceux qui font preuve d’indépendance en refusant de rejoindre les rangs des porte-voix du régime en subissent directement les conséquences: menaces, surveillance étroite des déplacements et communications, convocations, arrestations, détentions de longue durée…»
L’organisation internationale indexe le chef de l’Etat Paul Biya et le classe parmi les ‘‘prédateurs de la liberté de presse’’. RSF Cite quelques mauvais exemples où son régime serait coupable d’abus sur les hommes de médias. Notamment les cas Amadou Vamoulké, ancien directeur général de la radiotélévision publique camerounaise (CRTV), qui détient le record de la détention provisoire ; le correspondant de RFI Ahmed Abba accusé de “non dénonciation d’acte de terrorisme”, qui a essuyé deux ans et demi de détention arbitraire, libéré en fin 2017 ; Samuel Wazizi, accusé de complicité avec le mouvement sécessionniste, mort dans des conditions « très suspectes » alors qu’il était détenu depuis quelques jours par l’armée.
RSF mentionne que : « tous les journalistes qui ne s’alignent pas sur la ligne du régime subissent les foudres de ce dernier. Ceux travaillant sur les sujets les plus sensibles, comme la lutte contre le terrorisme ou la crise des régions anglophones, sont particulièrement exposés ».
Le gouvernement n’a pas encore réagi à cette dernière publication de Reporters sans frontière. Lui qui vante souvent les mesures prises pour favoriser l’éclosion d’une presse libre et plurielle.